OMC: l'UE appelle l'Inde à "faire preuve de flexibilité"

Mercredi 4 Décembre 2013

Face au refus de l'Inde d'accepter le compromis de Bali, le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel de Gucht appelle le pays à être plus souple. Sans quoi, cet échec sonnera le glas du multilatéralisme, et même de l'OMC.


"Une solution n'est pas impossible mais à condition que l'Inde fasse preuve de la flexibilité nécessaire".
Voici ce qu'a déclaré le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, lors d'une conférence de presse à Bali, où se réunit l'organisation mondiale du commerce (OMC). Un sommet de la dernière chance en vue de relancer le commerce international après l'échec du cycle de Doha en 2001.
Accusant le coup après la fin de non-recevoir prononcée par son homologue indien - Delhi a rejeté un compromis en discussion à la ministérielle qui autoriserait temporairement un dépassement des subventions agricoles pour mettre en oeuvre des programmes alimentaires pour les pauvres - le commissaire n'a pas caché sa déception:
"Je suis normalement un optimiste mais là, je suis quelque peu maussade"
L'Inde veut accroître ses subventions agricoles
A la tête des 46 pays en développement du "G33", l'Inde exige en effet une solution permanente qui lui permettrait d'accroître ses subventions aux produits agricoles afin d'aider les fermiers et nourrir à bas prix les plus pauvres. Ce qui est actuellement sévèrement limité par l'OMC, car étant considéré comme une forme de dumping.
En difficulté à l'approche d'élections nationales, le pays entend mettre en œuvre un programme visant à offrir à prix artificiellement bas des denrées alimentaires de base à plus de 800 millions de pauvres.
Problème: Karel De Gucht a averti qu'un échec à Bali "ferait vaciller les fondations même de l'OMC", "plaçant sous respiration artificielle le système de règles de l'OMC".
Outre la fin de l'OMC en tant que cadre des négociations multilatérales sur l'ouverture des échanges commerciaux, le commissaire a estimé qu'un échec en Indonésie pourrait même menacer la pertinence de l'organisation en tant qu'instance de règlement des conflits commerciaux, une fonction pourtant "très importante pour l'UE et les Etats-Unis" en particulier. Rappelons à cet égard que l'UE a engagé 32 procédures à l'encontre des Etats-Unis, contre 19 en sens inverse.
Latribune.fr
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