A quelques mois de la fin de son mandat à la Maison Blanche, Barack Obama veut faire de la lutte contre le réchauffement climatique une véritable tête de chapitre de son bilan. « Il n’y a pas de défi constituant de plus grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique », a déclaré Barack Obama d’un ton solennel à la Maison Blanche lundi.
Alors que les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de CO2 derrière la Chine , il a annoncé une série de nouvelles règles en faveur des énergies propres, suscitant de vives réactions, tant du côté des industriels que du camp républicain.
Le plan doit fixer des objectifs de réduction des émissions aux Etats mais les laisse libres de décider des moyens de les atteindre. Ceux-ci devront soumettre leurs plans d’ici 2018, et s’y conformer d’ici 2022. Ceux qui les atteindront plus tôt seront financièrement aidés. Un système de quotas de droits à polluer échangeables entre les Etats doit aussi leur donner de la flexibilité.
L’UE salue le plan Obama et ses « efforts sincères »
L’Union européenne a immédiatement salué le plan de lutte contre le changement climatique présenté lundi par le président américain Barack Obama, le qualifiant de « pas en avant positif ». Le « Plan pour une énergie propre », qui impose notamment aux centrales électriques de réduire de 32% leurs rejets de carbone d’ici 2030, « est un pas en avant positif dans les efforts sincères des Etats-Unis pour réduire leurs émissions « , a écrit sur Twitter le commissaire européen chargé du Climat, Miguel Arias Canete.
Les réticences des industriels ne sont pas moindres. Ces derniers avancent que les règles pourraient conduire à la fermeture de nombreuses centrales au charbon, pour certaines même pas encore amorties et les obliger à des investissements estimés à une centaine de milliards de dollars. L’administration américaine évalue pour sa part le coût du plan pour l’économie américaine à 8,4 milliards de dollars par an, mais chiffre les bénéfices globaux qui doivent en découler (y compris pour l’économie de la santé) entre 34 et 54 milliards de dollars par an. D’après ces calculs, chaque famille économiserait en moyenne 85 dollars par an sur sa facture énergétique et ses dépenses de santé.
La bataille n’est donc pas encore gagnée pour Barack Obama au plan intérieur. Celui-ci n’en espère pas moins convaincre le reste du globe de le suivre à l’occasion de la conférence sur le climat (COP21) à Paris en décembre prochain .
lesechos.fr
Alors que les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de CO2 derrière la Chine , il a annoncé une série de nouvelles règles en faveur des énergies propres, suscitant de vives réactions, tant du côté des industriels que du camp républicain.
Réduction de 32 % d’ici 2030 des émissions des centrales au charbon
Pour montrer sa détermination, Barack Obama n’hésite pas à durcir les propositions émises en 2014 par l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Les nouvelles règles visent ainsi à réduire de 32% d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales au charbon (par rapport à 2005), dont l’économie américaine dépend encore à près de 40% pour sa production d’électricité. Elles doivent parallèlement porter la part des énergies renouvelables à 28% d’ici 2030 (contre 13% en 2014).Le plan doit fixer des objectifs de réduction des émissions aux Etats mais les laisse libres de décider des moyens de les atteindre. Ceux-ci devront soumettre leurs plans d’ici 2018, et s’y conformer d’ici 2022. Ceux qui les atteindront plus tôt seront financièrement aidés. Un système de quotas de droits à polluer échangeables entre les Etats doit aussi leur donner de la flexibilité.
L’UE salue le plan Obama et ses « efforts sincères »
L’Union européenne a immédiatement salué le plan de lutte contre le changement climatique présenté lundi par le président américain Barack Obama, le qualifiant de « pas en avant positif ». Le « Plan pour une énergie propre », qui impose notamment aux centrales électriques de réduire de 32% leurs rejets de carbone d’ici 2030, « est un pas en avant positif dans les efforts sincères des Etats-Unis pour réduire leurs émissions « , a écrit sur Twitter le commissaire européen chargé du Climat, Miguel Arias Canete.
Farouche opposition
Malgré ces précautions, une douzaine d’Etats, dont les plus dépendants du charbon, comme le Wyoming ou la Virginie occidentale, ont déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient aux nouvelles mesures par tous les moyens, se disant prêts à aller devant la Cour suprême. Les Républicains n’ont pas non plus ménagé leurs efforts ces dernières semaines pour freiner le dispositif . Mais le texte, qui s’apparente à une ordonnance, n’aura pas à être soumis au Congrès, et l’Agence de protection de l’environnement aura la capacité de contraindre les Etats récalcitrants.Les réticences des industriels ne sont pas moindres. Ces derniers avancent que les règles pourraient conduire à la fermeture de nombreuses centrales au charbon, pour certaines même pas encore amorties et les obliger à des investissements estimés à une centaine de milliards de dollars. L’administration américaine évalue pour sa part le coût du plan pour l’économie américaine à 8,4 milliards de dollars par an, mais chiffre les bénéfices globaux qui doivent en découler (y compris pour l’économie de la santé) entre 34 et 54 milliards de dollars par an. D’après ces calculs, chaque famille économiserait en moyenne 85 dollars par an sur sa facture énergétique et ses dépenses de santé.
« Opportunisme politique »
Les industriels regrettent en outre que le plan ne promeuve que les énergies renouvelables alors que les premières propositions de l’EPA favorisaient les centrales au gaz - moitié moins polluantes. « Ce plan répond à de l’opportunisme politique, pas à une volonté de fournir à la nation une énergie fiable et bon marché », s’est ému Hal Quinn, président de la Fédération de l’industrie minière qui a fait savoir qu’elle comptait attaquer elle aussi le texte.La bataille n’est donc pas encore gagnée pour Barack Obama au plan intérieur. Celui-ci n’en espère pas moins convaincre le reste du globe de le suivre à l’occasion de la conférence sur le climat (COP21) à Paris en décembre prochain .
POUR ALLER PLUS LOIN => LES POSITIONS DES GRANDS PAYS :
. La Chine offensive
Le mauvais élève de la conférence sur le climat de Copenhague de 2009 a rangé son bonnet d’âne . Pékin s’est engagé à être au plus fort de ses émissions de CO2 « autour de 2030 tout en s’efforçant de l’atteindre au plus tôt ». L’objectif de ce pays, premier producteur mondial de CO2 avec 25 % du total, n’est pas hors d’atteinte. Sa consommation de charbon, qui croissait de 9 % à 10% par an entre 2000 et 2010, a reculé de 3 % en 2014 et a chuté de 7,5 % entre janvier et avril dernier. Pékin, qui vise les 20 % d’énergie non fossile en 2030, ferme ses centrales au charbon les plus polluantes et renonce à en ouvrir d’autres. « La Chine a souvent tendance à sous-estimer les efforts qu’elle peut mettre en oeuvre », estime Pierre Cannet, qui suit les négociations sur le climat au WWF. Selon lui, ce pic des émissions pourrait être atteint dès 2025.. L’Europe timide
Qu’arrive t-il à l’Union européenne ? Avec un objectif de réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, l’Europe n’apparaît plus comme le fer de lance de la lutte contre le réchauffement. La part des énergies renouvelables à atteindre en 2030 a été fixée à au moins 27 % ce qui n’est pas beaucoup plus ambitieux que l’engagement pris précédemment (20 % en 2020). « Les Etats-Unis risquent d’aller plus vite », considère Pierre Cannet qui pointe un « problème de gouvernance ». Le paquet énergie-climat de l’Europe, finalisé l’automne dernier ne compte qu’un objectif contraignant global (cette fameuse baisse de 40 % des GES), alors que ceux du précédent programme étaient déclinés pour chaque Etat membre.. Le Japon en net retrait
Tokyo n’a pas fini de payer les conséquence de la catastrophe de Fukushima et du coup d’arrêt donné à son activité nucléaire. Son niveau d’engagement à réduire les émissions de GES du pays s’en ressent. L’objectif de baisse annoncé le mois dernier est de - 26 % pour 2030. Un engagement d’autant moins ambitieux qu’il se base non pas sur 1990 ou 2005, comme l’ont fait la plupart des autres pays développés, mais sur 2013, année où les émissions japonaises ont... augmenté. Ramenées à l’année de référence la plus communément partagée (1990), les ambitions affichées par Tokyo correspondent à une baisse de seulement 18 %.. Le Brésil joue la montre
Brasilia n’a pas encore annoncé ses engagements mais ceux pris dans un passé récent ont été très suivis. La part de la déforestation dans les émissions de GES est passée de 70 % dans les années 90 à 30 % en 2012. Le Brésil fait également figure de champion dans le domaine des énergies renouvelables : 80 % de son électricité en provient. Mais il y a un bémol. L’essentiel de cette production est fournie par les barrages dont le gigantisme et les conséquences environnementales suscite l’affolement chez les ONGlesechos.fr