PSE: la FAO adapte son cadre de programmation au Sénégal

Mardi 29 Avril 2014

Le Cadre de programmation pays pour le Sénégal (CPP) de la FAO, finalisé et signé en août 2013, a été réactualisé pour prendre en charge les nouvelles options politique, économique et sociale du gouvernement dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), selon le représentant de l’organisation onusienne à Dakar, Vincent Martin.


Le CPP a été réactualisé en avril 2014 pour prendre en compte les nouvelles priorités et les nouveaux programmes phares définis dans ce plan, notamment le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) et la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (NASAN), a-t-il précisé, mardi à Dakar.

M. Martin intervenait dans une présentation faite lors de l’atelier de validation de ce nouveau cadre de programmation.

Ainsi, a-t-il signalé, une attention particulière sera portée sur le ‘’renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire avec un focus sur l’emploi des jeunes défavorisés en milieu rural, sur la politique de la sécurité alimentaire articulée au renforcement de la résilience des populations vulnérables et sur un appui institutionnel à la finalisation du document du PRACAS’’.

Pour le représentant de la FAO au Sénégal, aujourd’hui, dans le domaine de l’agriculture, l’accent est surtout mis sur la dimension sociale de l’activité qui n’est pas perçue comme un business.

‘’L’accent n’est pas mis sur la construction de chaînes de valeurs 
fonctionnelles et les petits producteurs ne sont pas connectés aux marchés’’, a-t-il souligné. 

La part de l’agriculture dans la formation du PIB est passée de 24% dans les années 1960 à 19% à 1990 pour passer, aujourd’hui, à 8% avec une forte dépendance des importations, a rappelé M. Martin. 

A cet égard, il a fait part, dans sa communication sur les nouvelles orientations du CPP (2013-2017), de la nécessité de ‘’changer les mentalités dans le domaine de l’agriculture, où le milieu est dominé par les exploitations familiales avec 95% des exploitations agricoles sous le giron familial’’. 

‘’Il faut que ces exploitations familiales qui ont d’énormes potentiels se modernisent et considèrent l’agriculture comme une activité économique rentable, un moyen de sortir de la pauvreté et non comme juste une activité sociale’’, a plaidé Vincent Martin.

‘’L’insertion de petits producteurs dans des chaines de valeurs organisées et fonctionnelles est une condition pour l’augmentation durable des rendements, de la productivité et des revenus’’, a ajouté M. Martin.

Il a également évoqué la question du foncier qui est un facteur fondamental dans le domaine de l’agriculture, où il y a un certain nombre de défis à relever pour que l’agriculture sénégalaise devienne une agriculture productive. Pour la FAO, a-t-il dit, le foncier fait partie de ces questions à régler de façon définitive. 

Cette organisation internationale accompagne l’Etat du Sénégal dans une réflexion sur le foncier pour voir comment apaiser les esprits autour des notions d’accaparement des terres et d’exploitations familiales, selon son représentant.

‘’Il n’y a pas d’antagonismes, mais des complémentarités. Il faut trouver le dialogue entre l’agrobusiness et les exploitations familiales pour que chacun y trouve son compte pour que l’agrobusiness tire les exploitations familiales vers le haut avec des activités rentables’’, a-t-il fait valoir. 

M. Martin a préconisé un cadre de concertation pour un dialogue efficace avec les organisations de producteurs. ‘’On se doit d’être optimistes, vu les potentialités et les nouvelles orientations du gouvernement’’, a-t-il assuré. 

Présidant la rencontre, le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Pape Ousmane Guèye, a salué la diligence et la promptitude avec lesquelles la FAO a pu adapter sa stratégie de partenariat avec le Sénégal aux orientations stratégiques du PSE.

Le document CPP définit les priorités de la coopération entre la FAO et le gouvernement du Sénégal ainsi que les résultats à atteindre, à moyen terme, pour soutenir les objectifs nationaux de développement en matière d’agriculture, de développement rural, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, selon M. Guèye.

La FAO compte accompagner le Sénégal à travers son expertise technique, plus concrètement, à travers la mobilisation des ressources propres qui permettent de mener des projets catalytiques et tester des approches et projets pilotes avant de les dérouler à l’échelle nationale.

Des projets seront déroulés dans le domaine de l’agriculture saine et durable, l’emploi des jeunes défavorisés en milieu rural, d’autres projets sont aussi en cours pour la résilience des communautés vulnérables, sur l’aquaculture et la pêche.

L’atelier devra permettre une validation du Cadre de programmation pays pour le Sénégal, lequel document est réactualisé par toutes les parties prenantes impliqués dans le processus de formulation.
APS
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