«Cette décélération est due à un fort ralentissement du secteur secondaire et à la contraction du secteur primaire (–0,5 %) causée par une campagne agricole moins favorable combinée aux sanctions de la Cedeao contre le Mali, principal client des exportations sénégalaises. L’inflation a atteint un niveau record de 9,7 % en 2022, portée par la flambée des prix des produits alimentaires », lit-on dans le rapport consulté par le Journal de l’économie sénégalaise (Lejecos).
Afin de contenir ces tensions inflationnistes, ajoute la même source, la Bceao a révisé le taux minimum d’injection de liquidités à 3,0 % et le taux de prêt marginal à 5,0 %, tandis que l’État a porté les subventions d’énergie à 4 % du PIB et réduit considérablement les investissements publics.
Grâce à une forte hausse des recettes publiques (23 %), le déficit budgétaire a connu une légère baisse en 2022 à 6,1 % du Pib contre 6,3 % en 2021. L’accumulation des déficits publics depuis la Covid-19 a fait grimper la dette publique de 64 % du PIB en 2019 à 75,0 % en 2022. La situation extérieure s’est détériorée à la suite des sanctions imposées au Mali et de l’augmentation de la facture des importations, élargissant le déficit du compte courant à 17,5 % du PIB en 2022 contre 12,1 % en 2021.
Selon le rapport, le secteur bancaire reste résilient avec une forte hausse des crédits à l’économie de 20,2 %. En 2022, le taux des créances en souffrance a légèrement diminué à 11,2 % contre 11,5 % en 2021. Le taux de pauvreté est resté stable autour de 37 % en 2022, car la croissance est tirée par les services urbains, tandis que les pauvres vivent de l’agriculture en milieu rural.
« Avec le retard observé dans la production pétrolière, la croissance devrait atteindre 5 % en 2023 au lieu des 10 % initialement prévus. La croissance serait portée par un regain de la production agricole ainsi qu’une normalisation progressive des effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Avec la production du pétrole attendue en 2024, la croissance du Pib devrait s’accélérer pour atteindre 9,8 %. L’inflation baisserait à 3,4 % en 2023 et 2,6 % en 2024 en raison du resserrement de la politique monétaire », note la Bad. Le déficit budgétaire devrait s’améliorer à 5,8 % du Pib en 2023 et 4,5 % en 2024, grâce aux efforts attendus dans la rationalisation des subventions et la mobilisation des recettes domestiques.
La baisse du déficit public et les perspectives de croissance permettront à la dette de chuter en dessous de 70 % du Pib en 2024. Avec le démarrage des exportations d’hydrocarbures, le déficit courant baisserait pour la première fois depuis 2020 en dessous de 10 % du PIB en 2024. Toutefois, une prolongation des effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou une détérioration des termes de l’échange pourraient assombrir ces perspectives.
Le Sénégal est également vulnérable au changement climatique et à la situation régionale de sécurité. «Le Sénégal subit des impacts économiques considérables en raison de sa vulnérabilité au changement climatique. L’empreinte carbone du Sénégal est bien inférieure à celle des pays développés. Par conséquent, le pays devrait recevoir environ 2,76 milliards d’USD par an en compensation. Le déficit annuel de financement pour renforcer la résilience climatique est estimé par la Banque à 1,1 milliard d’USD. À travers la Contribution déterminée au niveau national (Cdn 2020) les besoins en financement climatique sont estimés à 13 milliards d’USD.
Par conséquent, la finance climatique doit être davantage explorée au niveau local et international afin de permettre d’assurer la transition énergétique et une résilience aux changements climatiques », recommande la Bad. L’institution panafricaine relève que la contribution du secteur privé au financement climatique demeure faible au Sénégal. Le pays a engagé plusieurs actions pour attirer les investissements privés à travers notamment la mise en place d’un cadre réglementaire clair et des mécanismes de financement innovants. Toutefois, ces sources de financement sont encore peu exploitées par le secteur privé.
L’accréditation de La Banque Agricole (LBA) auprès du Fonds vert Climat, constitue néanmoins une étape importante dans la mobilisation du secteur privé sur le financement climatique. Pour accroître la participation du secteur privé, il faudrait un système incitatif (fiscal ou préférentiel) favorisant l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques.
À cela s’ajoute la nécessité de renforcer les capacités techniques et de garantir l’accès à l’information sur les opportunités d’investissements privés et la structuration et le portage des projets.
Ismaïla BA, Sharm El Cheikh, Egypte
Afin de contenir ces tensions inflationnistes, ajoute la même source, la Bceao a révisé le taux minimum d’injection de liquidités à 3,0 % et le taux de prêt marginal à 5,0 %, tandis que l’État a porté les subventions d’énergie à 4 % du PIB et réduit considérablement les investissements publics.
Grâce à une forte hausse des recettes publiques (23 %), le déficit budgétaire a connu une légère baisse en 2022 à 6,1 % du Pib contre 6,3 % en 2021. L’accumulation des déficits publics depuis la Covid-19 a fait grimper la dette publique de 64 % du PIB en 2019 à 75,0 % en 2022. La situation extérieure s’est détériorée à la suite des sanctions imposées au Mali et de l’augmentation de la facture des importations, élargissant le déficit du compte courant à 17,5 % du PIB en 2022 contre 12,1 % en 2021.
Selon le rapport, le secteur bancaire reste résilient avec une forte hausse des crédits à l’économie de 20,2 %. En 2022, le taux des créances en souffrance a légèrement diminué à 11,2 % contre 11,5 % en 2021. Le taux de pauvreté est resté stable autour de 37 % en 2022, car la croissance est tirée par les services urbains, tandis que les pauvres vivent de l’agriculture en milieu rural.
« Avec le retard observé dans la production pétrolière, la croissance devrait atteindre 5 % en 2023 au lieu des 10 % initialement prévus. La croissance serait portée par un regain de la production agricole ainsi qu’une normalisation progressive des effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Avec la production du pétrole attendue en 2024, la croissance du Pib devrait s’accélérer pour atteindre 9,8 %. L’inflation baisserait à 3,4 % en 2023 et 2,6 % en 2024 en raison du resserrement de la politique monétaire », note la Bad. Le déficit budgétaire devrait s’améliorer à 5,8 % du Pib en 2023 et 4,5 % en 2024, grâce aux efforts attendus dans la rationalisation des subventions et la mobilisation des recettes domestiques.
La baisse du déficit public et les perspectives de croissance permettront à la dette de chuter en dessous de 70 % du Pib en 2024. Avec le démarrage des exportations d’hydrocarbures, le déficit courant baisserait pour la première fois depuis 2020 en dessous de 10 % du PIB en 2024. Toutefois, une prolongation des effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou une détérioration des termes de l’échange pourraient assombrir ces perspectives.
Le Sénégal est également vulnérable au changement climatique et à la situation régionale de sécurité. «Le Sénégal subit des impacts économiques considérables en raison de sa vulnérabilité au changement climatique. L’empreinte carbone du Sénégal est bien inférieure à celle des pays développés. Par conséquent, le pays devrait recevoir environ 2,76 milliards d’USD par an en compensation. Le déficit annuel de financement pour renforcer la résilience climatique est estimé par la Banque à 1,1 milliard d’USD. À travers la Contribution déterminée au niveau national (Cdn 2020) les besoins en financement climatique sont estimés à 13 milliards d’USD.
Par conséquent, la finance climatique doit être davantage explorée au niveau local et international afin de permettre d’assurer la transition énergétique et une résilience aux changements climatiques », recommande la Bad. L’institution panafricaine relève que la contribution du secteur privé au financement climatique demeure faible au Sénégal. Le pays a engagé plusieurs actions pour attirer les investissements privés à travers notamment la mise en place d’un cadre réglementaire clair et des mécanismes de financement innovants. Toutefois, ces sources de financement sont encore peu exploitées par le secteur privé.
L’accréditation de La Banque Agricole (LBA) auprès du Fonds vert Climat, constitue néanmoins une étape importante dans la mobilisation du secteur privé sur le financement climatique. Pour accroître la participation du secteur privé, il faudrait un système incitatif (fiscal ou préférentiel) favorisant l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques.
À cela s’ajoute la nécessité de renforcer les capacités techniques et de garantir l’accès à l’information sur les opportunités d’investissements privés et la structuration et le portage des projets.
Ismaïla BA, Sharm El Cheikh, Egypte