Le BIC est régi par 5 principes généraux que sont: exigences de précision, d'exhaustivité des données sur le crédit et de disponibilité dans les délais requis; exigences de sécurité et de fiabilité pour garantir la protection de la vie privée des emprunteurs, qualité du cadre réglementaire et exigences de bonne gouvernance des «Crédit Bureau»; et enfin exigences de système de partage d'informations entre pays sur le crédit entre pays.
Agréé par la BCEAO en 2015, Creditinfo VoLo (CIV), est le premier Bureau d’Information sur le Crédit (BIC) agréé pour opérer dans les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Le premier BIC a été autorisé à ouvrir un bureau de représentation au Sénégal, par arrêté n°0924/MEFP/DMC du 30 mars 2016.
La vocation du BIC est de collecter des données auprès des organismes financiers des sources publiques et de grands facturiers (sociétés de téléphonie et sociétés de fournitures d’eau et d’électricité) sur les antécédents du crédit ou du paiement d’un client emprunteur.
Ces données sont ensuite traitées afin d’établir des rapports de solvabilités pouvant orienter les prêteurs dans les prises de décisions de crédit.
Autres avantages des "Credit Bureau", ils constituent pour les établissements de crédit et les SFD un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, qui permet d'anticiper sur le risque de surendettement des emprunteurs ; de prendre de meilleures décisions dans l'octroi des crédits ; de réduire l'asymétrie d'information ; de stimuler l’offre des crédits octroyés avec une amélioration de la qualité du portefeuille et de réduire les coûts de traitement des dossiers de crédit.
Cependant explicité, le consentement préalable du consommateur est obligatoire avant toute collecte ou diffusion des informations le concernant. Il s’y ajoute, que dans le cadre de la mise en œuvre des systèmes de partage d’informations sur le crédit, le consentement de l’emprunteur est une condition juridique préalable essentielle par laquelle, un emprunteur autorise ou non le partage des informations le concernant relativement aux crédits qu’il a contractés. Le recueil du consentement de l’emprunteur est requis pour la transmission des informations collectées au BIC, au regard de la nature privée de cette entité.
Il y a beaucoup d’incompréhensions par rapport au BIC et l’APBEFS compte mener des actions de sensibilisations de masse en plus de celles menées par les établissements de crédit à titre individuel, soit par mailing, soit dans le cadre des relations entre le client et son chargé de compte.
Du côté de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements (APBEF) du Sénégal, on voit les choses du bon côté. Son président Mamadou Bocar Sy précise que les banques sont disposées à communiquer avec les clients et usagers sur le Bureau d’information sur le crédit (BIC). Selon lui, il y a beaucoup d’incompréhensions par rapport au BIC, son association va communiquer pour expliquer les tenants et aboutissants de ce nouveau dispositif de partage d’informations entre banques et clients.
«La banque n’aime pas les rumeurs, on communique sur des faits. Nos portes ne sont pas fermées pour donner toutes les informations relatives au BIC et à son fonctionnement. Qui au-delà des objectifs du Doing-Business, le BIC est salutaire pour nos économies car il améliore la connaissance du client, ce qui est le pivot de notre métier », indique le président de l’APBEF, Mamadou Bocar Sy.
La finalité du BIC permet d’avoir un système d’information crédible sur l’emprunteur et diminuer le risque de crédit
Même son de cloche chez Mamadou Lamine Ba, le Directeur de l’environnement des affaires au niveau de l’APIX. Selon lui, la seconde phase de la réforme sur le BIC consiste à régler deux problématiques : comment accroitre le taux d’enrôlement dans le système bancaire et aussi comment intégrer les grands facturiers dans le dispositif pour pouvoir avoir des rapports de scoring plus fiables, plus exhaustifs sur le client emprunteur.
En effet, le client pourra dans ce cas mieux négocier le taux d’intérêt avec les banques. Infine, poursuit-il, la finalité du BIC permet d’avoir un système d’information crédible sur l’emprunteur et diminuer le risque de crédit. De façon empirique, si on regarde les pays qui disposent d’un tel outil, on voit que les banques ont tendance à réclamer moins de garanties.
« Aujourd’hui au Sénégal pour avoir du crédit, il faut donner en hypothèque un bien immobilier parfois dont la valeur dépasse même le crédit dont vous demandez ou que vous soyez salarié. Aujourd’hui même le salarié, s’il a d’autres revenus qui sont différents du salaire, les banques ont du mal à les intégrer pour déterminer sa quotité cessible. Le fait qu’aujourd’hui le BIC permet d’intégrer toutes les informations du point de vue des dépenses et des charges de l’emprunteur, combien le client paie sa facture d’électricité et sa facture d’eau, combien il achète dans les supermarchés. Certains pays intègrent même les dépenses d’éducation. Cela permet de voir au-delà de son salaire quel est le revenu réel. Maintenant les banques pourront prêter sur la base beaucoup plus du revenu que du salaire parceque parfois le salaire c’est moins de 60% du revenu de la personne ».
Pour les entreprises, cela permet de savoir quand vous êtes en contrat ou en partenariat avec une entreprise, si vous demandez un rapport de scoring , vous connaissez la qualité de votre partenaire commercial. Donc ça sécurise l’investissement et ça permet de nouer des partenariats moins risqués et basés sur une vraie évaluation de la qualité.
Dans le moyen et long terme, plus on aura des rapports de crédits sur les emprunteurs plus complets, moins on accordera de risques à l’emprunteur et les taux d’intérêts seront beaucoup moins élevés. Donc on sera beaucoup plus proche des taux de base bancaire. On arrive aujourd’hui avoir sur la place de Dakar entre 7 et 11% de taux d’intérêt qui sont accordés quand on est sur les biens consommables. Avec le BIC, on pourrait réduire et être entre 6 et 9% en fonction du risque que les clients emprunteront.
L’autre aspect aussi, cela peut jouer sur la quotité. Aujourd’hui si quelqu’un n’avait que 150.000 FCFA de salaire, techniquement sa quotité serait de 50.000. Mais avec un système d’information du BIC qui retrace bien ses dépenses, on arrive à se rendre compte que cette personne arrive à dépasser prés de 200.000 FCFA, cela veut dire qu’il a des revenus complémentaires. On peut supposer à peu prés que sa quotité ne serait plus 50 000 FCFA mais à peu prés 75.000 FCFA.
Voyant les bénéfices qu’on peut tirer en dehors du système d’information de la garantie on permet au client de supporter moins de coûts de service, c’est à dire qu’on leur accorde moins de risques et qu’on arrive à distinguer les bons des mauvais clients.
De même, Mamadou Lamine Ba soutient que les opportunités du BIC sont aussi à mesurer dans le taux du financement de l’économie. Parce qu’il va s’accroitre nettement. «Aujourd’hui le taux de financement de l’économie par le système bancaire est peu près à 35%. Les pays qui ont des BIC comme le Maroc, l’Afrique du Sud, le Ghana ont avoisiné les 100%», dit-il. Donc avec le système d’information dédié, on aura moins de problèmes d’accès au crédit et les clients pourront avoir de plus gros montants pour financer l’investissement et financer aussi le développement de leurs entreprises ou financer aussi des projets individuels.
Et Lamine Ba de préciser que ce qui est important dans le BIC, il n’entre pas dans les détails des états financiers des entreprises. « Le BIC pour une PME va retracer pour une PME combien de véhicules elle a acheté, quel est le montant de la facture d’électricité, de la facture d’eau, des encours de cette PME auprès des organismes financiers .Tout ça mis ensemble calculé donnera un scoring sur 100 de cette PME, dira que la fiabilité ou le niveau de confiance sur 100 de cette PME est de 75%, 40 % ,15 % etc… Et cette PME peut avec le risque tel pouvoir honorer correctement un crédit par exemple d’un montant de 100 millions. »
Aujourd’hui, le BIC devient comme un certificateur sur l’emprunteur
Les banques demandent des états financiers parceque les banques n’ont aucun certificateur sur l’emprunteur. Aujourd’hui, le BIC devient comme un certificateur sur l’emprunteur. Infine , un système de BIC permettra de demander moins de garanties au PME
Cet argumentaire idyllique dressé par le directeur de l’environnement des affaires ne semble pas faire recette chez Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires d’institutions financières (ACSIF).Selon lui, la loi sur le BIC comporte des germes contre les intérêts des clients des banques et institutions de micro-finances. Parce que des bureaux d’information sur le crédit (BIC) gérés par des privés vont se positionner, désormais, entre le client et les entreprises bancaires comme des sous-traitants.
Et puis, au-delà du renchérissement du crédit que va engendrer la mise en place de tels bureaux, le président de l’association met en garde contre la collecte des données personnelles à des fins commerciales.
«Les BIC vont engranger des informations personnelles sur les clients, ainsi les antécédents financiers, les factures d’électricité, de téléphonie, d’eau, les incidents financiers, le casier judiciaire et les dossiers médicaux vont être utilisés à rendre le crédit plus cher», ajoute Famara Ibrahima Cissé.
Joseph Gbenon, balaie d’un revers de main les arguments du Président de l’ACSIF
Quand à Joseph Gbenon du Bureau de CreditInfo Sénégal, le BIC ne peut aucunement contribuer à accroitre le coût du crédit dans la mesure où l’objectif recherché par le BIC est de permettre aux banques de mieux maitriser leurs risques et de les diminuer. Aujourd’hui, le taux du sinistre dans le portefeuille des banques au Sénégal avoisine 18%. Demain avec l’utilisation du BIC, cette proportion devra être réduite de façon significative et lorsque la banque réduit son taux de sinistre, cela rejaillit inévitablement sur le coût du crédit. En effet, le financement de ce coût de sinistre est inclut dans les financements accordés.
La loi sur le Bic est conforme à la loi sur les données personnelles
Mamadou Lamine Ba tempère les ardeurs de Famara Ibrahima Cissé en signalant que la loi sur le Bic est conforme à la loi sur les données personnelles et nous travaillons avec la commission nationale de Protection des données personnelles pour arriver à aller jusqu’au niveau détail. Le consommateur de crédit a droit à un rapport gratuit par an sur sa situation d’endettement s’il adhère au BIC à travers son consentement. Dans un pays comme le Ghana, le consentement est écrit par défaut. Au Sénégal, le consentement est la règle. Quand je consens, j’ai le droit de demander au BIC chaque année de me faire mon rapport. Donc moi, même, je connais ma situation et je sais à peu prés ce que je peux demander ou je ne peux pas demander. L’autre aspect, moi-même client, je m’arrive à me distinguer des autres clients. Aujourd’hui, dans tout système, il ya des bons et des mauvais clients. A défaut d’information, tout le monde est classé comme un mauvais. Le BIC va permettre aujourd’hui de dire quels sont les clients à risques et quels sont les clients à moins de risques, quels sont les clients où il ya pas de risques.
Maintenant, dans tout système de données de masse, il ya des risques de piratage, des risques de s’assurer de la bonne manipulation de ces données et ces risques doivent êtres mitigés.
Ismaila BA
Agréé par la BCEAO en 2015, Creditinfo VoLo (CIV), est le premier Bureau d’Information sur le Crédit (BIC) agréé pour opérer dans les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Le premier BIC a été autorisé à ouvrir un bureau de représentation au Sénégal, par arrêté n°0924/MEFP/DMC du 30 mars 2016.
La vocation du BIC est de collecter des données auprès des organismes financiers des sources publiques et de grands facturiers (sociétés de téléphonie et sociétés de fournitures d’eau et d’électricité) sur les antécédents du crédit ou du paiement d’un client emprunteur.
Ces données sont ensuite traitées afin d’établir des rapports de solvabilités pouvant orienter les prêteurs dans les prises de décisions de crédit.
Autres avantages des "Credit Bureau", ils constituent pour les établissements de crédit et les SFD un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, qui permet d'anticiper sur le risque de surendettement des emprunteurs ; de prendre de meilleures décisions dans l'octroi des crédits ; de réduire l'asymétrie d'information ; de stimuler l’offre des crédits octroyés avec une amélioration de la qualité du portefeuille et de réduire les coûts de traitement des dossiers de crédit.
Cependant explicité, le consentement préalable du consommateur est obligatoire avant toute collecte ou diffusion des informations le concernant. Il s’y ajoute, que dans le cadre de la mise en œuvre des systèmes de partage d’informations sur le crédit, le consentement de l’emprunteur est une condition juridique préalable essentielle par laquelle, un emprunteur autorise ou non le partage des informations le concernant relativement aux crédits qu’il a contractés. Le recueil du consentement de l’emprunteur est requis pour la transmission des informations collectées au BIC, au regard de la nature privée de cette entité.
Il y a beaucoup d’incompréhensions par rapport au BIC et l’APBEFS compte mener des actions de sensibilisations de masse en plus de celles menées par les établissements de crédit à titre individuel, soit par mailing, soit dans le cadre des relations entre le client et son chargé de compte.
Du côté de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements (APBEF) du Sénégal, on voit les choses du bon côté. Son président Mamadou Bocar Sy précise que les banques sont disposées à communiquer avec les clients et usagers sur le Bureau d’information sur le crédit (BIC). Selon lui, il y a beaucoup d’incompréhensions par rapport au BIC, son association va communiquer pour expliquer les tenants et aboutissants de ce nouveau dispositif de partage d’informations entre banques et clients.
«La banque n’aime pas les rumeurs, on communique sur des faits. Nos portes ne sont pas fermées pour donner toutes les informations relatives au BIC et à son fonctionnement. Qui au-delà des objectifs du Doing-Business, le BIC est salutaire pour nos économies car il améliore la connaissance du client, ce qui est le pivot de notre métier », indique le président de l’APBEF, Mamadou Bocar Sy.
La finalité du BIC permet d’avoir un système d’information crédible sur l’emprunteur et diminuer le risque de crédit
Même son de cloche chez Mamadou Lamine Ba, le Directeur de l’environnement des affaires au niveau de l’APIX. Selon lui, la seconde phase de la réforme sur le BIC consiste à régler deux problématiques : comment accroitre le taux d’enrôlement dans le système bancaire et aussi comment intégrer les grands facturiers dans le dispositif pour pouvoir avoir des rapports de scoring plus fiables, plus exhaustifs sur le client emprunteur.
En effet, le client pourra dans ce cas mieux négocier le taux d’intérêt avec les banques. Infine, poursuit-il, la finalité du BIC permet d’avoir un système d’information crédible sur l’emprunteur et diminuer le risque de crédit. De façon empirique, si on regarde les pays qui disposent d’un tel outil, on voit que les banques ont tendance à réclamer moins de garanties.
« Aujourd’hui au Sénégal pour avoir du crédit, il faut donner en hypothèque un bien immobilier parfois dont la valeur dépasse même le crédit dont vous demandez ou que vous soyez salarié. Aujourd’hui même le salarié, s’il a d’autres revenus qui sont différents du salaire, les banques ont du mal à les intégrer pour déterminer sa quotité cessible. Le fait qu’aujourd’hui le BIC permet d’intégrer toutes les informations du point de vue des dépenses et des charges de l’emprunteur, combien le client paie sa facture d’électricité et sa facture d’eau, combien il achète dans les supermarchés. Certains pays intègrent même les dépenses d’éducation. Cela permet de voir au-delà de son salaire quel est le revenu réel. Maintenant les banques pourront prêter sur la base beaucoup plus du revenu que du salaire parceque parfois le salaire c’est moins de 60% du revenu de la personne ».
Pour les entreprises, cela permet de savoir quand vous êtes en contrat ou en partenariat avec une entreprise, si vous demandez un rapport de scoring , vous connaissez la qualité de votre partenaire commercial. Donc ça sécurise l’investissement et ça permet de nouer des partenariats moins risqués et basés sur une vraie évaluation de la qualité.
Dans le moyen et long terme, plus on aura des rapports de crédits sur les emprunteurs plus complets, moins on accordera de risques à l’emprunteur et les taux d’intérêts seront beaucoup moins élevés. Donc on sera beaucoup plus proche des taux de base bancaire. On arrive aujourd’hui avoir sur la place de Dakar entre 7 et 11% de taux d’intérêt qui sont accordés quand on est sur les biens consommables. Avec le BIC, on pourrait réduire et être entre 6 et 9% en fonction du risque que les clients emprunteront.
L’autre aspect aussi, cela peut jouer sur la quotité. Aujourd’hui si quelqu’un n’avait que 150.000 FCFA de salaire, techniquement sa quotité serait de 50.000. Mais avec un système d’information du BIC qui retrace bien ses dépenses, on arrive à se rendre compte que cette personne arrive à dépasser prés de 200.000 FCFA, cela veut dire qu’il a des revenus complémentaires. On peut supposer à peu prés que sa quotité ne serait plus 50 000 FCFA mais à peu prés 75.000 FCFA.
Voyant les bénéfices qu’on peut tirer en dehors du système d’information de la garantie on permet au client de supporter moins de coûts de service, c’est à dire qu’on leur accorde moins de risques et qu’on arrive à distinguer les bons des mauvais clients.
De même, Mamadou Lamine Ba soutient que les opportunités du BIC sont aussi à mesurer dans le taux du financement de l’économie. Parce qu’il va s’accroitre nettement. «Aujourd’hui le taux de financement de l’économie par le système bancaire est peu près à 35%. Les pays qui ont des BIC comme le Maroc, l’Afrique du Sud, le Ghana ont avoisiné les 100%», dit-il. Donc avec le système d’information dédié, on aura moins de problèmes d’accès au crédit et les clients pourront avoir de plus gros montants pour financer l’investissement et financer aussi le développement de leurs entreprises ou financer aussi des projets individuels.
Et Lamine Ba de préciser que ce qui est important dans le BIC, il n’entre pas dans les détails des états financiers des entreprises. « Le BIC pour une PME va retracer pour une PME combien de véhicules elle a acheté, quel est le montant de la facture d’électricité, de la facture d’eau, des encours de cette PME auprès des organismes financiers .Tout ça mis ensemble calculé donnera un scoring sur 100 de cette PME, dira que la fiabilité ou le niveau de confiance sur 100 de cette PME est de 75%, 40 % ,15 % etc… Et cette PME peut avec le risque tel pouvoir honorer correctement un crédit par exemple d’un montant de 100 millions. »
Aujourd’hui, le BIC devient comme un certificateur sur l’emprunteur
Les banques demandent des états financiers parceque les banques n’ont aucun certificateur sur l’emprunteur. Aujourd’hui, le BIC devient comme un certificateur sur l’emprunteur. Infine , un système de BIC permettra de demander moins de garanties au PME
Cet argumentaire idyllique dressé par le directeur de l’environnement des affaires ne semble pas faire recette chez Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires d’institutions financières (ACSIF).Selon lui, la loi sur le BIC comporte des germes contre les intérêts des clients des banques et institutions de micro-finances. Parce que des bureaux d’information sur le crédit (BIC) gérés par des privés vont se positionner, désormais, entre le client et les entreprises bancaires comme des sous-traitants.
Et puis, au-delà du renchérissement du crédit que va engendrer la mise en place de tels bureaux, le président de l’association met en garde contre la collecte des données personnelles à des fins commerciales.
«Les BIC vont engranger des informations personnelles sur les clients, ainsi les antécédents financiers, les factures d’électricité, de téléphonie, d’eau, les incidents financiers, le casier judiciaire et les dossiers médicaux vont être utilisés à rendre le crédit plus cher», ajoute Famara Ibrahima Cissé.
Joseph Gbenon, balaie d’un revers de main les arguments du Président de l’ACSIF
Quand à Joseph Gbenon du Bureau de CreditInfo Sénégal, le BIC ne peut aucunement contribuer à accroitre le coût du crédit dans la mesure où l’objectif recherché par le BIC est de permettre aux banques de mieux maitriser leurs risques et de les diminuer. Aujourd’hui, le taux du sinistre dans le portefeuille des banques au Sénégal avoisine 18%. Demain avec l’utilisation du BIC, cette proportion devra être réduite de façon significative et lorsque la banque réduit son taux de sinistre, cela rejaillit inévitablement sur le coût du crédit. En effet, le financement de ce coût de sinistre est inclut dans les financements accordés.
La loi sur le Bic est conforme à la loi sur les données personnelles
Mamadou Lamine Ba tempère les ardeurs de Famara Ibrahima Cissé en signalant que la loi sur le Bic est conforme à la loi sur les données personnelles et nous travaillons avec la commission nationale de Protection des données personnelles pour arriver à aller jusqu’au niveau détail. Le consommateur de crédit a droit à un rapport gratuit par an sur sa situation d’endettement s’il adhère au BIC à travers son consentement. Dans un pays comme le Ghana, le consentement est écrit par défaut. Au Sénégal, le consentement est la règle. Quand je consens, j’ai le droit de demander au BIC chaque année de me faire mon rapport. Donc moi, même, je connais ma situation et je sais à peu prés ce que je peux demander ou je ne peux pas demander. L’autre aspect, moi-même client, je m’arrive à me distinguer des autres clients. Aujourd’hui, dans tout système, il ya des bons et des mauvais clients. A défaut d’information, tout le monde est classé comme un mauvais. Le BIC va permettre aujourd’hui de dire quels sont les clients à risques et quels sont les clients à moins de risques, quels sont les clients où il ya pas de risques.
Maintenant, dans tout système de données de masse, il ya des risques de piratage, des risques de s’assurer de la bonne manipulation de ces données et ces risques doivent êtres mitigés.
Ismaila BA