Surprenante croissance américaine

Vendredi 6 Décembre 2013

A 3,6% au troisième trimestre, la croissance américaine a surpris tout le monde. L'effet d'une forte constitution des stocks par les entreprises, et pas encore un signe de reprise.


Un bol d'air pourrait venir du dynamisme asiatique pour les entreprises américaine. Pour l'heure la forte croissance américaines est surtout l'effet d'une reconstitution involontaire des stocks.
Un bol d'air pourrait venir du dynamisme asiatique pour les entreprises américaine. Pour l'heure la forte croissance américaines est surtout l'effet d'une reconstitution involontaire des stocks.
Encore une surprise outre-Atlantique. Déjà en novembre, les États-Unis avaient fait état d'une première estimation de croissance du PIB à 2,8%, faisant croire à la reprise et au ralentissement tant redouté par les investisseurs de son programme de rachat d'actifs par la Fed. Finalement, à 3,6%, la croissance révisée est encore meilleure qu'attendu, déjouant tous les pronostics des économistes

L'arbre qui cache la forêt

Et pourtant, cette statistique impressionnante pourrait bien être l'arbre qui cache la forêt. Car à y regarder de plus près, cette croissance inédite dans une économie occidentale depuis la chute de Lehman Brothers n'est pas forcément bon signe. Ce chiffre révisé va même jusqu'à confirmer et amplifier l'analyse qui avait été faite lors de la précédente estimation.
Ce sont en effet les stocks (+1,7%), encore révisés à la hausse, qui ont tiré la croissance américaine.
"A mon avis, cette reconstitution des stocks est involontaire , expliquait déjà Alexandra Estiot, de BNP Paribas à La Tribune lors des premières publications. Les entreprises ont constitué leurs stocks en fonction d'anticipation d'une demande supérieure à ce qu'elle a finalement été. Elles se sont donc retrouvées avec des stocks sur les bras plus importants que prévu."

Encore pire que prévu

"Finalement, c'est encore pire que prévu," ajoute-elle aujourd'hui. La consommation, déjà presque atone, a été revue à la baisse pour le troisième trimestre par rapport à la première estimation d'octobre. Même son de cloche du côté des exportations nettes, qui, initialement prévues en très légère hausse n'ont finalement pas progressé.
Quant aux investissements, qui pourraient eux aussi être annonciateurs de reprise, ils sont finalement moins bons qu'estimé initialement. Les investissements résidentiel ont été revus à la baisse, quoique toujours en très légère progression. Quant aux investissements en équipements, il est difficile de se réjouir du fait qu'ils se sont simplement maintenu à leur niveau précédent, alors que la première estimation les voyait en baisse.

Le moral des industriels pourtant au plus haut

Pourtant, l'optimisme est de mise du côté des patrons d'entreprises. Depuis plusieurs mois, l'indice ISM, qui mesure le moral des industriels du secteur manufacturier ne fait que croître. En six mois, il a progressé de 8,3 point. Sa meilleure progression depuis 2004, hors rebond de 2009.
A l'époque, une telle progression avait précédé une reprise robuste, mais tirée par l'endettement des ménages qui avait tiré la consommation, est-il expliqué dans une note de BNP Paribas à paraître vendredi.

Un bol d'air venu d'Asie ?

Une piste possible, cette fois-ci : le bon comportement du commerce extérieur américain ces derniers mois grâce au dynamisme économique en Asie du Nord qui dope les exportations américaines. Bien qu'elles n'ont pas progressé au troisième trimestre, le volume reste intéressant ces derniers mois.
"En fait, tout le suspens est de savoir si le dynamisme en Asie du Nord va se reporter sur l'Asie du Sud et créer une réaction en chaîne qui profiterait aux entreprises américaines, explique Alexandra Estiot. Les États-Unis ont en effet énormément gagné en compétitivité externe, tant grâce à une baisse du coût unitaire de production qu'à la baisse de la valeur du dollar".
Un bol d'air venu d'Asie pourrait donner aux entreprises américaines de nouvelles capacités pour investir. Ce qui pourrait avoir un réel impact sur l'emploi.

Reprise ou pas reprise ? Telle est la question

En attendant, un ralentissement de la croissance au dernier trimestre 2013 peut être anticipé, en raison de la faiblesse de la demande et du destockage par les entreprises. "Une forte augmentation des stocks est généralement corrigée au trimestre suivant", explique l'économiste de BNP Paribas.
A moins que les bons chiffres de ces derniers jours dans le secteur de l'immobilier résidentiel ne soient eux aussi le signe que l'économie repart. Les chiffres de l'emploi, qui doivent être publiés vendredi permettront d'y voir plus clair, et d'imaginer quel scénario pourrait suivre la Fed dans les prochain mois.
 Latribune.fr
Actu-Economie


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