En 1970, alors qu’il venait de recevoir le Prix Nobel de sciences économies, Paul Anthony Samuelson déclara : « pour moi, le seul problème économique essentiel qui ne soit pas encore résolu, réside dans le cruel marchandage qui existe entre le plein emploi et la stabilité des prix. L’économiste qui sera capable d’apporter un élément de réponse à ce problème absolument vital, mériterait plus qu’un Prix Nobel ». Cette déclaration de Samuelson laisse entrevoir que, la question de l’emploi a de tout le temps était un problème majeur en politique économique. En effet, depuis toujours, le Plein emploi est placé au sommet de la hiérarchie des objectifs de politique économique dans tous les pays, car étant étroitement lié à la croissance économique. De nos jours, les programmes de politique économique continuent de se référer au plein emploi, mais de manière plus complexe, car l’objectif de plein emploi paraît flou voire incertain. En effet, dire que l’on recherche le plein emploi ne signifie en aucune façon, que l’on veuille atteindre un objectif de chômage nul ou même à supposer, que l’on ait la volonté que l’on puisse réaliser un tel objectif. Il n’est pas en effet possible que la population potentiellement active soit employée en permanence, car il existe un chômage inéliminable, c’est le chômage incompressible. De manière beaucoup plus simple, on peut dire que l’arbitrage inflation/chômage est très serré et constitue depuis fort longtemps un problème économique.
Le Sénégal est face à ce dilemme depuis très longtemps. D’après la publication ESPS II de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population active, autrement dit la population qui est disponible à percevoir un emploi est estimée à 9.302.092 soit 64,8% de la population totale. Et sur ce chiffre, la population employée ne représente que 43,8%. En d’autres termes sur 100 personnes potentiellement actives seules 44 personnes sont occupées. Du point de vue genre, le pourcentage de femmes employées est de 34,3% et celui des hommes est de 55,2%. La répartition du nombre d’employés suivant les secteurs d’activités révèle que le secteur primaire absorbe 48,5%, le secteur secondaire 26,3% et le tertiaire 12,1%. L’Etat du Sénégal tente d’apporter sa part de solution en mettant en place des structures d’emploi pour les jeunes comme l’ANEJ( Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes), l’AGEP(Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues) et le FNPJ (Fonds nationale de promotion des jeunes) et l’annonce faite par le président de la République, Macky Sall le 31 décembre 2012, dans son adresse à la Nation, de recruter 5.500 jeunes diplômés dans la fonction publique. Cette annonce, goutte d’eau dans la mer, a occasionné une ruée très forte de jeunes diplômés vers les centres ouverts en cette circonstance. Au finish, les statistiques ont révélé plus de 125.000 demandes et aujourd’hui le gouvernement peine à faire le recrutement (sept mois après) malgré la mise en place d’une commission. Cela nous montre que l’emploi constitue un véritable problème au Sénégal. Cependant, est-ce-que la politique d’emploi s’avère efficace vu l’étroite relation entre l’inflation et le chômage ?
De façon très simple, l’analyse économique du lien entre l’inflation et le chômage peut être vue de la manière suivante. Contrairement à ce que l’on voit souvent, la personne qui offre sa force de travail est celui qui offre de l’emploi, et celui qui l’emploie est le demandeur d’emploi (entreprise). Ce dernier donne en contrepartie de la force de travail un salaire. Si l’économie est en phase d’inflation, la productivité des entreprises baisse, le salaire baisse et par conséquent l’entreprise ne pourra augmenter sa main d’œuvre, ou tout simplement ne pourra employer plus de personnes. Et dans ce cas de figure, on est face à une baisse de l’emploi ou une hausse du chômage. Dans le cas contraire, s’il y’a une faible inflation, on notera une hausse de la productivité des entreprises. Sous cet angle, l’entreprise a besoin de plus de main d’œuvre. Ainsi, le chômage diminue. Le problème de l’emploi ne peut être résolu que, si l’Etat arrivait à maintenir de manière durable un taux d’inflation faible. Et pour cela l’Etat doit mettre en place une bonne politique de lutte contre l’inflation vu la forte interdépendance entre le chômage et l’inflation.
Sokhna Seck
Le Sénégal est face à ce dilemme depuis très longtemps. D’après la publication ESPS II de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population active, autrement dit la population qui est disponible à percevoir un emploi est estimée à 9.302.092 soit 64,8% de la population totale. Et sur ce chiffre, la population employée ne représente que 43,8%. En d’autres termes sur 100 personnes potentiellement actives seules 44 personnes sont occupées. Du point de vue genre, le pourcentage de femmes employées est de 34,3% et celui des hommes est de 55,2%. La répartition du nombre d’employés suivant les secteurs d’activités révèle que le secteur primaire absorbe 48,5%, le secteur secondaire 26,3% et le tertiaire 12,1%. L’Etat du Sénégal tente d’apporter sa part de solution en mettant en place des structures d’emploi pour les jeunes comme l’ANEJ( Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes), l’AGEP(Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues) et le FNPJ (Fonds nationale de promotion des jeunes) et l’annonce faite par le président de la République, Macky Sall le 31 décembre 2012, dans son adresse à la Nation, de recruter 5.500 jeunes diplômés dans la fonction publique. Cette annonce, goutte d’eau dans la mer, a occasionné une ruée très forte de jeunes diplômés vers les centres ouverts en cette circonstance. Au finish, les statistiques ont révélé plus de 125.000 demandes et aujourd’hui le gouvernement peine à faire le recrutement (sept mois après) malgré la mise en place d’une commission. Cela nous montre que l’emploi constitue un véritable problème au Sénégal. Cependant, est-ce-que la politique d’emploi s’avère efficace vu l’étroite relation entre l’inflation et le chômage ?
De façon très simple, l’analyse économique du lien entre l’inflation et le chômage peut être vue de la manière suivante. Contrairement à ce que l’on voit souvent, la personne qui offre sa force de travail est celui qui offre de l’emploi, et celui qui l’emploie est le demandeur d’emploi (entreprise). Ce dernier donne en contrepartie de la force de travail un salaire. Si l’économie est en phase d’inflation, la productivité des entreprises baisse, le salaire baisse et par conséquent l’entreprise ne pourra augmenter sa main d’œuvre, ou tout simplement ne pourra employer plus de personnes. Et dans ce cas de figure, on est face à une baisse de l’emploi ou une hausse du chômage. Dans le cas contraire, s’il y’a une faible inflation, on notera une hausse de la productivité des entreprises. Sous cet angle, l’entreprise a besoin de plus de main d’œuvre. Ainsi, le chômage diminue. Le problème de l’emploi ne peut être résolu que, si l’Etat arrivait à maintenir de manière durable un taux d’inflation faible. Et pour cela l’Etat doit mettre en place une bonne politique de lutte contre l’inflation vu la forte interdépendance entre le chômage et l’inflation.
Sokhna Seck