« Nous sommes maintenant dans la deuxième année d'une pandémie mondiale qui a tué quatre millions de personnes », a rappelé M. Guterres dans un discours lors d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20.
Selon lui, « une pénurie mondiale de vaccins nous menace tous car, à mesure que le virus mute, il pourrait devenir encore plus transmissible, voire plus mortel ». « Les promesses de doses et de fonds sont les bienvenues, mais elles ne suffisent pas. Nous avons besoin d'au moins onze milliards de doses pour vacciner 70% du monde et mettre fin à cette pandémie », a-t-il dit.
Le chef de l’ONU estime que le monde a besoin d'un plan mondial de vaccination, pour au moins doubler la production de vaccins et assurer une distribution équitable, en utilisant COVAX comme plate-forme. Pour réaliser ce plan, il réclame un groupe de travail qui rassemble les pays qui produisent et peuvent produire des vaccins, l'Organisation mondiale de la santé, GAVI et les institutions financières internationales, capables de traiter avec les sociétés pharmaceutiques et les fabricants concernés.
Le Secrétaire général estime que le G20 est le mieux placé pour diriger le monde dans la préparation et la mise en œuvre d'un tel plan.
Nombreux pays en développement au bord du défaut de paiement
S’agissant de la reprise économique après la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19, il a rappelé que de nombreux pays en développement sont au bord du défaut de paiement et ont besoin d'une bouée de sauvetage économique.
Huit sur dix des « nouveaux pauvres » se trouvent dans des pays à revenu intermédiaire, qui restent actuellement inéligibles aux programmes d'allégement de la dette.
« J'espère que le G20 étendra les initiatives de désendettement pour inclure les pays vulnérables à revenu intermédiaire et les petits États insulaires en développement ; et rendra pleinement opérationnel le Cadre commun comme base d'une architecture de la dette internationale réformée et plus équitable », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a également estimé que le renforcement de l'architecture financière était essentiel pour lutter contre le changement climatique.
« Nous avons besoin que tous les pays du G20 s'engagent à atteindre le zéro net (émission de gaz à effet de serre) d'ici le milieu du siècle et à présenter des contributions déterminées au niveau national visant à réduire les émissions mondiales de 45% d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010 », a-t-il déclaré. « Les pays en développement ont également besoin d'être assurés que leur ambition sera satisfaite grâce à un soutien financier et technique ».
Absence de progrès sur le financement public climatique
António Guterres s’est dit profondément préoccupé par l'absence de progrès sur le financement public climatique.
Il y a douze ans, en 2009, les pays développés ont convenu de mobiliser 100 milliards de dollars par an auprès de sources publiques et privées pour des mesures d'atténuation et d'adaptation dans les pays en développement d'ici 2020.
« 100 milliards de dollars, c'est un strict minimum. Mais l'accord n'a pas été tenu », a dit le chef de l’ONU. « Un plan clair pour remplir cet engagement ne concerne pas seulement l'économie du changement climatique ; il s'agit d'établir la confiance dans le système multilatéral ».
Selon lui, si le financement public est essentiel, le financement privé à grande échelle est également essentiel. « Cela semble maintenant possible, pour la première fois », a-t-il dit, notant que plus de 160 sociétés financières, responsables de 70.000 milliards de dollars d'actifs, ont rejoint la Glasgow Financial Alliance for Net Zero.
« Pour renforcer ces efforts, le G20 doit définir des politiques climatiques ambitieuses, claires et crédibles, et s'assurer que le secteur privé dispose du cadre dont il a besoin grâce à des divulgations financières obligatoires liées au climat », a-t-il dit. « Et nous avons besoin que tous les financiers ne s'engagent à aucun nouveau financement international pour le charbon, d'ici fin 2021 ».
« Pour restaurer la confiance dans multilatéralisme, nous devons obtenir des résultats en matière de vaccins, de reprise économique et de financement climatique. Avec votre leadership et votre volonté politique, nous pouvons le faire », a conclu le Secrétaire général.
Source : https://news.un.org/