Zone euro : les banques pourront être recapitalisées par le MES

Vendredi 21 Juin 2013

Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord jeudi 20 juin soir sur le principe d'une recapitalisation directe des banques par leur fonds de secours, le MES, un mécanisme qui devrait permettre à l'avenir de renflouer les banques d'un pays sans plomber le budget des Etats.


Zone euro : les banques pourront être recapitalisées par le MES
"Nous nous sommes mis d'accord ce soir sur la manière dont le Mécanisme européen de stabilité va fonctionner dans les grandes lignes", a indiqué le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, au terme d'une réunion avec ses homologues de la zone euro à Luxembourg. "Cet instrument permettra de préserver la stabilité de la zone euro" et d'empêcher "une contagion entre crise bancaire et crise des dettes souveraines", a indiqué Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe lors d'une conférence de presse. Ce mécanisme sera prêt au plus tôt dans la deuxième partie de 2014. Il avait été promis par les dirigeants européens lors du sommet de juin 2012. Il intéressait alors au plus haut point l'Espagne, qui a bénéficié au printemps 2012 d'un prêt de plus de 40 milliards d'euros pour venir en aide à ses banques en difficulté. 
Cette décision est "très importante pour nous. Elle ouvre la voie à un sixième instrument dans la boîte a outils du MES", a souligné son président, Klaus Regling.
Les 17 ont décidé que 60 milliards d'euros sur les 500 milliards du fonds de secours seraient consacrés à la recapitalisation directe des banques. "Cela devrait être plus que suffisant, tout en préservant la capacité de prêts du MES", a souligné Klaus Regling. Ce montant pourra être toutefois révisé par le conseil des gouverneurs du MES si cela est "jugé nécessaire", a précisé M. Dijsselbloem. Les ministres des Finances des 17 se sont enfin mis d'accord pour que la recapitalisation directe des banques puisse se faire "potentiellement de manière rétroactive" et ce "au cas par cas", a ajouté M. Noonan, dont le pays occupe la présidence de l'UE jusqu'à fin juin. Ce point était un des plus délicats à régler, certains pays s'opposant au principe même de la rétroactivité. 
Il reste toutefois "un long chemin à parcourir et des négociations à mener", a estimé le ministre irlandais, dont le pays n'exclut pas de demander à recourir à ce mécanisme. "Nous allons évaluer quelle est notre position et ce qui est le mieux pour notre pays", a conclu M. Noonan.
 
Nouvelobs avec AFP
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