Il a seulement fallu quelques mois pour que la résolution, prise le 15 juin 2013 à Libreville, débouche sur un fiasco. Fin 2013 en effet, le constat était amer: les Etats n'étaient pas prêts et cette légitime aspiration des populations attendra encore bien longtemps avant de se concrétiser.
En cause, côté cour, «les questions en rapport avec la sécurisation des frontières, la fiabilisation des documents de voyage, l'échange des fichiers des personnes recherchées dans chaque pays et la signature d'une convention avec Interpol». Côté jardin, on pointait le manque criard de volonté de certains Etats à sauter le pas.
Une fois de plus, les discours politiques, élégants à suffisance sur la question, n'ont donc pu se traduire par des actes courageux, éloquents et pertinents. Des ressortissants de certains pays d'Afrique centrale doivent toujours obtenir un visa avant de pouvoir entrer dans un pays de la zone. Une aberration!
En la matière, la zone ouest-africaine fait incontestablement office de pionnière. En effet, pas besoin de visa pour passer allègrement d'un pays à un autre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Allègrement? S'il est vrai que certaines actions permettent de concrétiser l'incontournable intégration des peuples -- reconnaissance du droit de résidence et d'établissement aux citoyens de la communauté, utilisation croissante de la carte de résident, du carnet de voyage et du passeport de la Cédéao pour les déplacements à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace communautaire, entre autres --, il est tout autant avéré que le passage d'une frontière à une autre ne se passe pas sans tracas ni tracasseries de toutes sortes.
Le communiqué publié le 25 août dernier par le Collectif des rapatriés nigériens (Corni) suffit à lui tout seul pour souligner une situation qui prospère encore gravement ci et là.
«Des jeunes nigériens qui partent ou reviennent de l'exode sont victimes de diverses tracasseries policières au niveau des frontières de l'espace de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), et cela malgré les textes et lois qui régissent la circulation des personnes et des biens dans l'espace communautaire», peut-on notamment lire dans ce communiqué.
Signée également par l'ONG Lutte contre la migration et la traite des enfants (LMCTE), cette dénonciation ne vient que corroborer une situation établie en règle aux postes frontaliers et que subissent indifféremment tous ceux et celles qui empruntent la route pour leurs affaires ou pour les mille et une péripéties de la vie.
Aussi, pour amener les autorités à redoubler d'ardeur et de rigueur sur cette question, le Corni et le LMCTE projettent-ils d'organiser, en octobre prochain, un forum des jeunes sur la migration. Une belle initiative, certes!
Mais permettra-t-elle de s'émanciper enfin des discours afin d'agir concrètement pour mettre un terme, ou tout au moins pour amoindrir les pesanteurs qui grèvent le droit d'aller et de venir librement aux postes frontaliers?
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, n'a-t-elle du reste pas déjà abrité, le 4 juillet dernier, un forum régional sur la libre circulation des personnes et des marchandises dans l'espace Cédéao?
Ce rendez-vous aura toutefois permis au président de la Commission de l'institution régionale de mettre le doigt sur la plaie.
En reconnaissant que les citoyens sont quotidiennement confrontés «au racket, à l'intimidation, au harcèlement des agents de police, de gendarmerie, des douanes et de l'administration» en poste aux frontières, le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo rend justice à tous les citoyens de l'espace communautaire, qui témoignent chaque jour de ces exactions pour le moins anormales. Ou ceux qui, excédés, préfèrent en souffrir en silence.
Mettant au surplus l'accent sur le fait que malgré les dispositifs communautaires mis en place, la libre circulation des personnes et des biens reste un défi à relever au sein de la Cédéao. Alors maintenant, on fait quoi?
En cause, côté cour, «les questions en rapport avec la sécurisation des frontières, la fiabilisation des documents de voyage, l'échange des fichiers des personnes recherchées dans chaque pays et la signature d'une convention avec Interpol». Côté jardin, on pointait le manque criard de volonté de certains Etats à sauter le pas.
Une fois de plus, les discours politiques, élégants à suffisance sur la question, n'ont donc pu se traduire par des actes courageux, éloquents et pertinents. Des ressortissants de certains pays d'Afrique centrale doivent toujours obtenir un visa avant de pouvoir entrer dans un pays de la zone. Une aberration!
En la matière, la zone ouest-africaine fait incontestablement office de pionnière. En effet, pas besoin de visa pour passer allègrement d'un pays à un autre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Allègrement? S'il est vrai que certaines actions permettent de concrétiser l'incontournable intégration des peuples -- reconnaissance du droit de résidence et d'établissement aux citoyens de la communauté, utilisation croissante de la carte de résident, du carnet de voyage et du passeport de la Cédéao pour les déplacements à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace communautaire, entre autres --, il est tout autant avéré que le passage d'une frontière à une autre ne se passe pas sans tracas ni tracasseries de toutes sortes.
Le communiqué publié le 25 août dernier par le Collectif des rapatriés nigériens (Corni) suffit à lui tout seul pour souligner une situation qui prospère encore gravement ci et là.
«Des jeunes nigériens qui partent ou reviennent de l'exode sont victimes de diverses tracasseries policières au niveau des frontières de l'espace de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), et cela malgré les textes et lois qui régissent la circulation des personnes et des biens dans l'espace communautaire», peut-on notamment lire dans ce communiqué.
Signée également par l'ONG Lutte contre la migration et la traite des enfants (LMCTE), cette dénonciation ne vient que corroborer une situation établie en règle aux postes frontaliers et que subissent indifféremment tous ceux et celles qui empruntent la route pour leurs affaires ou pour les mille et une péripéties de la vie.
Aussi, pour amener les autorités à redoubler d'ardeur et de rigueur sur cette question, le Corni et le LMCTE projettent-ils d'organiser, en octobre prochain, un forum des jeunes sur la migration. Une belle initiative, certes!
Mais permettra-t-elle de s'émanciper enfin des discours afin d'agir concrètement pour mettre un terme, ou tout au moins pour amoindrir les pesanteurs qui grèvent le droit d'aller et de venir librement aux postes frontaliers?
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, n'a-t-elle du reste pas déjà abrité, le 4 juillet dernier, un forum régional sur la libre circulation des personnes et des marchandises dans l'espace Cédéao?
Ce rendez-vous aura toutefois permis au président de la Commission de l'institution régionale de mettre le doigt sur la plaie.
En reconnaissant que les citoyens sont quotidiennement confrontés «au racket, à l'intimidation, au harcèlement des agents de police, de gendarmerie, des douanes et de l'administration» en poste aux frontières, le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo rend justice à tous les citoyens de l'espace communautaire, qui témoignent chaque jour de ces exactions pour le moins anormales. Ou ceux qui, excédés, préfèrent en souffrir en silence.
Mettant au surplus l'accent sur le fait que malgré les dispositifs communautaires mis en place, la libre circulation des personnes et des biens reste un défi à relever au sein de la Cédéao. Alors maintenant, on fait quoi?