Afrique de l'Ouest: Monnaie unique de la CEDEAO - Les banques centrales entament la réflexion

La 46è session du Comité des gouverneurs des banques centrales de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'est tenue hier à Dakar, au siège de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao).
Les travaux de la rencontre ont été ouverts par le président du Comité, en l'occurrence le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Meyliet Koné qui est revenu sur le processus d'intégration monétaire qui, souligne-t-il, reste le principal chantier de l'Agence monétaire en Afrique de l'ouest (Amao).
Selon M. Koné, face aux retards enregistrés dans la mise en œuvre de la monnaie unique, le Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etats et de gouvernement de la Cedeao qui a eu lieu en octobre 2013 à Dakar, a mandaté les présidents du Niger et du Ghana pour impulser une nouvelle dynamique à ce processus.
Sur la base des recommandations issues de leurs travaux, poursuit le gouverneur de la Bceao, la Conférence a, en mars 2014, adopté une approche progressive pour la réalisation de l'union monétaire ouest africaine.
C'est ainsi que la Commission de la Cedeao a été instruite d'élaborer, en collaboration avec les institutions régionales compétentes, un chronogramme détaillé d'actions à mener en vue d'atteindre l'objectif de la monnaie unique.
«La Conférence a également invité toutes les banques centrales à s'impliquer fortement dans ce processus, notamment dans les actions d'harmonisation des cadres de politiques monétaires, de règlementation bancaire et de réformes des secteurs financiers », a également soutenu M. Koné.
Aussi, la présente réunion du Comité des gouverneurs des banques centrales de la Cedeao se devait d'examiner la feuille de route pour la création de la monnaie unique qui a été élaborée par le Comité technique. Les décisions qui découleront des débats, estime Tiémoko Meyliet Koné, pourraient, de manière significative, faire avancer le projet de création de la monnaie unique ouest africaine.
C'est dans cette dynamique que s'est inscrite l'Amao qui, selon son directeur général, s'est engagée en faveur de l'accélération de ce projet.
Plus de 6 % de croissance attendue en 2014 dans la Cedeao
La croissance devrait s'établir à un niveau de 6,7% en 2014 contre 6,1 en 2013, dans les Etats de la Cedeao. Le taux d'inflation moyen de la communauté atteindrait 6,8% en 2014 contre 7,4% en 2013, a également indiqué Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Bceao.
Selon lui, sur le plan de la convergence macroéconomique, le niveau de performance des pays demeure mitigé.
« Le respect des critères liés au déficit budgétaire et à l'inflation reste un défi pour la plupart des pays, même si des efforts considérables ont été déployés pour y parvenir », a-t-il également dit hier à l'ouverture de la 46ème réunion du Comité des gouverneurs de la Cedeao.
Pour ce qui est des finances publiques, la Cedeao a enregistré un déficit budgétaire global hors dons de 4,3% du Pib en 2013 contre 3,6% du Pib en 2012.
Cette dégradation, selon le directeur général de l'Amao, Mohamed Ben Oumar Ndiaye, s'explique par le maintien des investissements publics et la hausse des charges salariales, dans un contexte de repli des recettes imputables à la crise mondiale.
S'agissant des échanges extérieurs, M. Ndiaye souligne que la balance courante de la Cedeao est ressortie excédentaire de 2,2% du Produit intérieur brut (Pib) en 2013 contre 1,7% en 2012.
Cette amélioration est, à son avis, due aux performances du Nigéria, qui a enregistré un excédent de 7,4% du Pib contre 7,3% du Pib en 2012. Par contre, indique le directeur général de l'Amao, les autres pays de la communauté ont tous connu des déficits de leurs soldes courants.
Le Soleil