L’autosuffisance alimentaire demeure toujours une utopie dans beaucoup de pays sahéliens, en particuliers le Sénégal, malgré l’importante assistance de la PAM (programme alimentaire mondial). Ce concept d’autosuffisance alimentaire tient son origine de l’insuffisance de l’offre locale due aux techniques rudimentaires qui prévoyaient jusqu’alors et qui étaient en déphasage avec l’augmentation importante de la population. Il fallait, dès lors avoir une autre lecture de la réalité et axer la politique alimentaire, sur la compréhension des systèmes de productions agricoles et les moyens d’en augmenter la productivité. Depuis la fin des années 70, un effort colossal a été consenti
dans ce sens, raison pour laquelle on ne parle plus d’autosuffisance alimentaire, mais plutôt de sécurité alimentaire. En d’autres termes, ce concept reflète une idée selon laquelle tout un chacun doit avoir un accès permanent aux denrées nécessaires afin de mener une vie active.
Depuis plus de 40 ans la JICA joue un rôle primordial pour l’atteinte de cet objectif de sécurité alimentaire, en ayant contribué plus de 31 fois, soit une valeur de 53,800 milliards de F CFA. Cette aide alimentaire est placée sous la supervision du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA). Un Comite consultatif se tient chaque année dans le but d’évaluer l’exercice de la CSA en application de l’article 12 de l’échange de note (E/N) signé le 8 mars 2011 entre les gouvernements du Sénégal et du Japon. C’est ainsi que, ce mardi 5 mars 2013, s’est réuni le Comite consultatif 2011 en présence de Mouhamadou Mansour Faye, délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, mais également du représentant de l’Ambassade du Japon. Au cours de ce Comite de suivi, les discussions ont été axées sur sept points : à savoir la situation alimentaire, les organismes d’exécution de la protection, la vente et la distribution des produits, l’évaluation de l’efficacité
de l’aide sur le plan de la sécurité alimentaire, l’utilisation du fonds de contrepartie, la publicité concernant l’utilisation du don, et sur toutes les autres questions pour une exécution de l’échange de note.
Ainsi, Massamba Diop Chef de la Division Aide alimentaire de la CSA a présenté un bilan qui met en exergue l’ensemble de la répartition du don et de sa contrepartie. Il a tenu à rappeler que, le don n’est pas directement réparti aux populations, contrairement à ce que l’on pense. Mais qu’il est plutôt vendu aux commerçants et les recettes sont utilisées pour financer les projets, argumente- t-il. Il souligne par ailleurs que « les recettes sont donc obligatoirement mises dans un compte bancaire ».
Par ailleurs, qu’il s’agisse de l’Etat du Sénégal comme de la JICA, chacune des parties a exprimé son satisfecit des résultats présentés lors des échanges du Comité consultatif. Ainsi, sur les perspectives il a été émis une kyrielle de recommandations. A ce titre, le gouvernement du Sénégal a sollicité la création d’un stock de riz pour éviter les éventuelles ruptures, mais également un renouvellement
du parc automobile de la CSA car le coût de la maintenance des camions, datant du début de la bcoopération, pèse un peu lourd et cela pourrait engendrer des déficits dans le bilan. En contrepartie,
le Japon a demandé la mise en place d’activités créatrices de revenus. A titre d’exemple, le cas de la Côte d’Ivoire a été cité, où la création des cantines scolaires à partir des fonds du don a poussé les* femmes villageoises à cultiver des produits alimentaires qu’elles revendent aux cantines.
Sokhna Seck