Mario Draghi a donné aux marchés ce qu'il attendait et même un peu plus. La BCE a annoncé son entrée dans l'assouplissement quantitatif en annonçant un programme d'achat de titres de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à la fin septembre 2016 (sauf si l'inflation remonte brusquement auparavant). Sur ces 60 milliards d'euros, 10 milliards d'euros étaient déjà programmés. Ce sera donc 50 milliards d'euros par mois d'achats supplémentaires qui seront réalisés sur la dette souveraine (et des émissions des agences et groupes parapublics) de la zone euro d'une maturité de 2 à 30 ans, à la condition que cette dette soit notée par une des quatre agences reconnues par la BCE au niveau « d'investissement. » En théorie, ceci exclut les dettes chypriotes et grecques.
La monnaie européenne s'affichait quant à elle au plus bas depuis 11 ans, s'échangeant contre 1,1413 dollar (-1,70%).
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1.080 milliards d'euros
En tout, l'assouplissement quantitatif (QE) décidé ce jeudi 22 janvier devrait s'élever à 1.080 milliards d'euros, dont 950 milliards d'euros de dettes souveraines, puisque ces rachats commenceront le 1er mars. C'est donc un peu plus que l'objectif de hausse du bilan de la BCE affiché par Mario Draghi (850 milliards d'euros de plus qu'aujourd'hui), mais il ne faut oublier qu'il reste environ 200 milliards d'euros de remboursement du LTRO, le prêt à long terme lancé en 2011 dans les tuyaux. La BCE a indiqué qu'elle devait laisser le marché fixer les prix. Aussi s'est-elle engagée à ne pas acheter plus du tiers de la dette en circulation et pas plus du quart de chaque émission en circulation.Partage des risques limité
Les risques liés au rachat de ces titres seront pris en charge par la BCE à hauteur de 20 %, le reste sera assumé directement par les banques centrales nationales. Autrement dit, la mutualisation de la dette sera limitée. La BCE prenant en charge les pertes éventuelles sur 260 milliards d'euros. Son fonds de réserve étant de 7,5 milliards d'euros, la BCE peut, sans débourser un centime accuser une perte de 2,89 % sur le montant des rachats sans faire appel aux banques centrales nationales. Quant à ces dernières, elles devront assumer elles-mêmes les éventuels risques. En cas de pertes non couvertes, ce sont donc leurs actionnaires (souvent les Etats) qui devront mettre la main à la poche.Pas d'unanimité sur le QE
Mario Draghi a précisé que le conseil des gouverneurs a considéré unanimement que ces mesures étaient des « mesures monétaires », ce qui est important dans le cadre d'une éventuelle plainte judiciaire contre elles. En revanche, seule une « majorité » du conseil a adopté la décision de lancer « maintenant » un QE.Taux du TLTRO abaissé
La BCE a également annoncé que les prochaines opérations de prêt à long terme ciblés (TLTRO) seraient désormais accordées au taux principal de refinancement de la BCE, soit 0,05 %, contre 0,15 % jusqu'ici.Faire repartir l'inflation
Avec ces mesures, la BCE espère que les banques et les investisseurs auront plus de liquidités pour prêter et investir dans l'économie réelle afin de faire remonter l'inflation et les attentes d'inflation. « L'inflation est actuellement très en deçà de notre objectif », a indiqué Mario Draghi qui s'est engagé à prendre des mesures jusqu'à ce que l'objectif d'une inflation inférieure mais proche de 2 %. » Mario Draghi a cependant prévu que l'inflation restera basse dans les prochains mois.Chute de l'euro, les Bourses grimpent
À la clôture, la Bourse de Paris a terminé en nette hausse (+1,52%), dépassant même les 4.500 points (4.552,80 précisément) pour la première fois depuis juin. La veille, le CAC40 avait pris 0,87%. À Francfort, le DAX s'est valorisé de 1,32% à 10.435,62 points.La monnaie européenne s'affichait quant à elle au plus bas depuis 11 ans, s'échangeant contre 1,1413 dollar (-1,70%).
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