Le Sénégal s’est doté d’une nouvelle politique industrielle. Quelles en sont les grandes lignes ?
La nouvelle politique industrielle a été validée, en octobre 2021, et déclinée en plan quinquennal qui repose sur quatre grands axes. L’axe 1 a trait à la transformation des ressources agricoles, sylvopastorales et halieutiques pour ne plus exporter nos produits de base. L’axe 2 traite de la transformation industrielle des ressources minérales et des hydrocarbures. En effet, le Sénégal sera bientôt producteur d’hydrocarbures et ces ressources participeront à la transformation de notre pays, qui compte sur ces ressources dans la production d’énergie. L’axe 3 porte sur le développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée. Sur cet axe, la Covid-19 nous a enseigné que les pays doivent se doter d’une industrie pharmaceutique pour avoir une certaine souveraineté au plan sanitaire. L’axe 4 est consacré au développement des industries à forte intensité technologique et d’innovation. L’objectif est d’apporter une valeur ajoutée à notre économie en attirant plus d’investissements notamment étrangers créateur d’emplois à travers les zones économiques spéciales.
Quelle est aujourd’hui la photographie du tissu industriel sénégalais ?
Le tissu industriel du Sénégal est constitué principalement de Petites et moyennes industries à hauteur de 90,5 %, parmi lesquelles on note une prédominance de l’industrie agroalimentaire. Toutefois, l’essentielle de la production est assurée par les grandes entreprises avec la règle des 20-80. Au plan géographique, la majeure partie des industries sont concentrées à Dakar. Ce qui explique les quatre projets phares du Plan Sénégal émergent : la plateforme intégrée de Diamniadio qui est dans sa deuxième phase ; les agropoles compétitives intégrées réparties en différentes zones. Au départ, elles étaient au nombre de trois (agropole zone sud, centre et nord) mais on en a créé deux autres (agropole est et ouest). Si ces agropoles sont réalisées, elles vont décentraliser le tissu industriel sénégalais. A travers ces agropoles, le Sénégal veut produire ce dont il a besoin avec comme slogan « de la fourche à la fourchette ».
Que faut-il faire pour assurer une réussite de la nouvelle politique industrielle ?
Dans la nouvelle politique industrielle, des leviers sont identifiés pour assurer sa réussite. Il y a principalement d’abord, l’accès au financement, ensuite la mise en place d’un cadre des affaires attrayant et attractif, et le renforcement des capacités techniques, technologiques, commerciales et d’innovation, sans oublier le développement du capital humain qui correspond à l’axe 2 du Plan Sénégal Emergent, le développement des infrastructures ; et enfin, le cadre de gouvernance et de mise en œuvre.
Ces leviers sont-ils suffisants pour inciter les privés à investir dans l’industrie ?
En effet, si tous les leviers identifiés sont bien mis en œuvre, le secteur attirera des investisseurs privés. Le Sénégal est également un pays stable ; ce qui constitue un atout certain.
Il ne faut pas oublier que le Sénégal sera prochainement producteur de gaz et du pétrole ce qui permettra l’accès à une énergie à moindre coût en quantité et en qualité. L’énergie comme vous le savez est un facteur de production important ; l’avoir à moindre coût peut favoriser la compétitivité de nos entreprises. Ce sera un facteur d’attractivité et de compétitivité pour nos industries.
Pourtant les mesures incitatives ont toujours existé au Sénégal mais le tissu industriel ne s’est pas développé…
Le cadre législatif et règlementaire, c’est vrai, a toujours existé, mais il est en perpétuelle réforme pour permettre à chaque investisseur de pouvoir investir dans le secteur qu’il souhaite. Nous devons améliorer des choses notamment dans les sous-secteurs de souveraineté mais aussi travailler sur l’accès au financement qui est un facteur déterminant.
Quel l’intérêt d’avoir un bon tissu industriel surtout dans le contexte de mise en œuvre de la ZLECAf ?
Dans la zone de libre-échange continental africaine, on parle d’échanges intra-africains. Le Sénégal ne peut pas tirer profit de ce vaste marché en se basant sur des produits importés ou en exportant des produits de base ; d’où la nécessité d’une bonne mise en œuvre de notre politique d’industrialisation.
Si on prend par exemple l’arachide, le kilogramme du produit brut est vendu à un prix plancher de 280 FCFA, il y a pourtant tellement de sous-produits (pâte d’arachide, l’huile, les tourtereaux pour fabriquer de l’aliment de bétail, du savon et même de l’énergie, etc.). Sa transformation apporte une valeur ajoutée et créé de l’emploi. Il est donc plus bénéfique de transformer nos produits de base pour aller à l’assaut du marché continental. Si nous avons un tissu industriel diversifié et densifié, les problèmes d’emplois seront amoindris. Ainsi, la croissance inclusive à deux chiffres sera possible.
Lejecos Magazine
La nouvelle politique industrielle a été validée, en octobre 2021, et déclinée en plan quinquennal qui repose sur quatre grands axes. L’axe 1 a trait à la transformation des ressources agricoles, sylvopastorales et halieutiques pour ne plus exporter nos produits de base. L’axe 2 traite de la transformation industrielle des ressources minérales et des hydrocarbures. En effet, le Sénégal sera bientôt producteur d’hydrocarbures et ces ressources participeront à la transformation de notre pays, qui compte sur ces ressources dans la production d’énergie. L’axe 3 porte sur le développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée. Sur cet axe, la Covid-19 nous a enseigné que les pays doivent se doter d’une industrie pharmaceutique pour avoir une certaine souveraineté au plan sanitaire. L’axe 4 est consacré au développement des industries à forte intensité technologique et d’innovation. L’objectif est d’apporter une valeur ajoutée à notre économie en attirant plus d’investissements notamment étrangers créateur d’emplois à travers les zones économiques spéciales.
Quelle est aujourd’hui la photographie du tissu industriel sénégalais ?
Le tissu industriel du Sénégal est constitué principalement de Petites et moyennes industries à hauteur de 90,5 %, parmi lesquelles on note une prédominance de l’industrie agroalimentaire. Toutefois, l’essentielle de la production est assurée par les grandes entreprises avec la règle des 20-80. Au plan géographique, la majeure partie des industries sont concentrées à Dakar. Ce qui explique les quatre projets phares du Plan Sénégal émergent : la plateforme intégrée de Diamniadio qui est dans sa deuxième phase ; les agropoles compétitives intégrées réparties en différentes zones. Au départ, elles étaient au nombre de trois (agropole zone sud, centre et nord) mais on en a créé deux autres (agropole est et ouest). Si ces agropoles sont réalisées, elles vont décentraliser le tissu industriel sénégalais. A travers ces agropoles, le Sénégal veut produire ce dont il a besoin avec comme slogan « de la fourche à la fourchette ».
Que faut-il faire pour assurer une réussite de la nouvelle politique industrielle ?
Dans la nouvelle politique industrielle, des leviers sont identifiés pour assurer sa réussite. Il y a principalement d’abord, l’accès au financement, ensuite la mise en place d’un cadre des affaires attrayant et attractif, et le renforcement des capacités techniques, technologiques, commerciales et d’innovation, sans oublier le développement du capital humain qui correspond à l’axe 2 du Plan Sénégal Emergent, le développement des infrastructures ; et enfin, le cadre de gouvernance et de mise en œuvre.
Ces leviers sont-ils suffisants pour inciter les privés à investir dans l’industrie ?
En effet, si tous les leviers identifiés sont bien mis en œuvre, le secteur attirera des investisseurs privés. Le Sénégal est également un pays stable ; ce qui constitue un atout certain.
Il ne faut pas oublier que le Sénégal sera prochainement producteur de gaz et du pétrole ce qui permettra l’accès à une énergie à moindre coût en quantité et en qualité. L’énergie comme vous le savez est un facteur de production important ; l’avoir à moindre coût peut favoriser la compétitivité de nos entreprises. Ce sera un facteur d’attractivité et de compétitivité pour nos industries.
Pourtant les mesures incitatives ont toujours existé au Sénégal mais le tissu industriel ne s’est pas développé…
Le cadre législatif et règlementaire, c’est vrai, a toujours existé, mais il est en perpétuelle réforme pour permettre à chaque investisseur de pouvoir investir dans le secteur qu’il souhaite. Nous devons améliorer des choses notamment dans les sous-secteurs de souveraineté mais aussi travailler sur l’accès au financement qui est un facteur déterminant.
Quel l’intérêt d’avoir un bon tissu industriel surtout dans le contexte de mise en œuvre de la ZLECAf ?
Dans la zone de libre-échange continental africaine, on parle d’échanges intra-africains. Le Sénégal ne peut pas tirer profit de ce vaste marché en se basant sur des produits importés ou en exportant des produits de base ; d’où la nécessité d’une bonne mise en œuvre de notre politique d’industrialisation.
Si on prend par exemple l’arachide, le kilogramme du produit brut est vendu à un prix plancher de 280 FCFA, il y a pourtant tellement de sous-produits (pâte d’arachide, l’huile, les tourtereaux pour fabriquer de l’aliment de bétail, du savon et même de l’énergie, etc.). Sa transformation apporte une valeur ajoutée et créé de l’emploi. Il est donc plus bénéfique de transformer nos produits de base pour aller à l’assaut du marché continental. Si nous avons un tissu industriel diversifié et densifié, les problèmes d’emplois seront amoindris. Ainsi, la croissance inclusive à deux chiffres sera possible.
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