Arfang Boubacar Daffé a la peau dure. Bien que son départ ait été annoncé depuis deux ans, le désormais ex-directeur général de la CNCAS est malgré tout resté aux commandes, contre vents et marées. Mais hier, les dieux n’étaient pas avec lui puisque le Conseil d’administration, de façon bien expéditive, a plié son sort. Aussi a-t-il été remplacé par Malick Ndiaye à la tête de cette institution bancaire qui croule sous de gros problèmes, mais qui reste malgré tout convoitée. Malick Ndiaye qui était jusque-là le Directeur du Crédit et du Réseau, vient donc balayer le poulain de Diagna Ndiaye.
Malick Ndiaye, qui a pourtant été cité parmi les ‘’fossoyeurs’’ de la banque pour, dit-on, avoir participé à crédibiliser certains dossiers nébuleux, se retrouve à une position bien stratégique, au grand dam de certains cadres de la banque ainsi que des syndicalistes de la ‘’maison’’ qui l’avaient attaqué lors de la fête du Travail. Malick Ndiaye, nous dit-on, a usé de lobbying, tout comme d’ailleurs celui qu’il remplace à la tête de la Banque. Arfang Boubacar Daffé a tout fait pour ne pas quitter, malgré le fait qu‘il ait dépassé l’âge de la retraite. Et finalement, ils étaient bien nombreux à se résigner. On retiendra quand même qu’il a réussi à rester en poste sous Wade, puis sous Macky Sall, on ne sait d’ailleurs grâce à quelle alchimie. Ce qui n’est pas mince comme performance.
80 milliards à provisionner
Ce qui est clair, c’est que le rapport de la Commission bancaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) est édifiant sur l’état du désastre. Un document qui épingle la gestion d’Arfang Boubacar Daffé. Le rapport n’est détenu que par quelques cadres de la banque qui n’ont sans doute pas intérêt à le fuiter. Le ministère de l’Economie et des Finances est aussi au courant des pratiques au sein de la banque, mais met le coude sur le document en question. EnQuête est cependant en mesure de révéler que la Commission bancaire évalue à 80 milliards le montant de provisions sur les crédits impayés. L’état des engagements disponibles au sein de la banque confirme bien que le montant des crédits impayés dépasse cette somme. La Banque centrale a fait cette recommandation après constat que les réserves légales de la CNCAS sont aussi presque consommées. L’Etat du Sénégal a dû faire dans la gymnastique pour éviter à la banque des problèmes plus graves, dont le fait de mettre la clef sous le paillasson.
Une banque étouffée par ses créanciers…milliardaires
Si la CNCAS en est arrivée à cette situation pour le moins délicate, c’est en très grande partie dû au fait qu’elle a fonctionné ces dix dernières années comme ‘’un guichet automatique de crédit’’, pour utiliser les termes d’un ancien auditeur de la Banque. Et le plus grave, c’est que la plupart des crédits octroyés n’ont rien à voir avec l’Agriculture. Et les critères qui ont été mis en avant pour délivrer ces crédits sont en général politiques. Nos sources avancent que pour la GOANA par exemple, la banque a systématiquement été pillée ‘’par des politiciens qui se sont présentés avec des projets farfelus’’, et qui, ‘’curieusement’’, ont été financés. Me Wade et Karim Wade faisaient des recommandations sur des personnes précises, souvent peu crédibles, et le Directeur général validait. Nos sources évoquent aussi un dispositif informatique truqué, avec des opérations fictives pour masquer des magouilles. L’ancienne direction, nous dit-on, avait réussi à verrouiller tout ce qui est informatique dans la boîte.
Concrètement, une cinquantaine de grosses pointures et boîtes de la place, laissent des ardoises bien lourdes. Si des hommes d’affaires ont pu réduire leurs créances, d’autres traînent des ardoises de 4 milliards Cfa, 2 milliards Cfa. Certains de ces hommes d’affaires qui ont des connexions douteuses avec des cadres de la banque qui leur arrangent souvent des coups, ne sont pas inquiétés, malgré la lourdeur des créances. Dans la liste des bénéficiaires, on retrouve même des lutteurs, qui n’offrent aucune garantie de remboursement.
http://www.enqueteplus.com
Malick Ndiaye, qui a pourtant été cité parmi les ‘’fossoyeurs’’ de la banque pour, dit-on, avoir participé à crédibiliser certains dossiers nébuleux, se retrouve à une position bien stratégique, au grand dam de certains cadres de la banque ainsi que des syndicalistes de la ‘’maison’’ qui l’avaient attaqué lors de la fête du Travail. Malick Ndiaye, nous dit-on, a usé de lobbying, tout comme d’ailleurs celui qu’il remplace à la tête de la Banque. Arfang Boubacar Daffé a tout fait pour ne pas quitter, malgré le fait qu‘il ait dépassé l’âge de la retraite. Et finalement, ils étaient bien nombreux à se résigner. On retiendra quand même qu’il a réussi à rester en poste sous Wade, puis sous Macky Sall, on ne sait d’ailleurs grâce à quelle alchimie. Ce qui n’est pas mince comme performance.
80 milliards à provisionner
Ce qui est clair, c’est que le rapport de la Commission bancaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) est édifiant sur l’état du désastre. Un document qui épingle la gestion d’Arfang Boubacar Daffé. Le rapport n’est détenu que par quelques cadres de la banque qui n’ont sans doute pas intérêt à le fuiter. Le ministère de l’Economie et des Finances est aussi au courant des pratiques au sein de la banque, mais met le coude sur le document en question. EnQuête est cependant en mesure de révéler que la Commission bancaire évalue à 80 milliards le montant de provisions sur les crédits impayés. L’état des engagements disponibles au sein de la banque confirme bien que le montant des crédits impayés dépasse cette somme. La Banque centrale a fait cette recommandation après constat que les réserves légales de la CNCAS sont aussi presque consommées. L’Etat du Sénégal a dû faire dans la gymnastique pour éviter à la banque des problèmes plus graves, dont le fait de mettre la clef sous le paillasson.
Une banque étouffée par ses créanciers…milliardaires
Si la CNCAS en est arrivée à cette situation pour le moins délicate, c’est en très grande partie dû au fait qu’elle a fonctionné ces dix dernières années comme ‘’un guichet automatique de crédit’’, pour utiliser les termes d’un ancien auditeur de la Banque. Et le plus grave, c’est que la plupart des crédits octroyés n’ont rien à voir avec l’Agriculture. Et les critères qui ont été mis en avant pour délivrer ces crédits sont en général politiques. Nos sources avancent que pour la GOANA par exemple, la banque a systématiquement été pillée ‘’par des politiciens qui se sont présentés avec des projets farfelus’’, et qui, ‘’curieusement’’, ont été financés. Me Wade et Karim Wade faisaient des recommandations sur des personnes précises, souvent peu crédibles, et le Directeur général validait. Nos sources évoquent aussi un dispositif informatique truqué, avec des opérations fictives pour masquer des magouilles. L’ancienne direction, nous dit-on, avait réussi à verrouiller tout ce qui est informatique dans la boîte.
Concrètement, une cinquantaine de grosses pointures et boîtes de la place, laissent des ardoises bien lourdes. Si des hommes d’affaires ont pu réduire leurs créances, d’autres traînent des ardoises de 4 milliards Cfa, 2 milliards Cfa. Certains de ces hommes d’affaires qui ont des connexions douteuses avec des cadres de la banque qui leur arrangent souvent des coups, ne sont pas inquiétés, malgré la lourdeur des créances. Dans la liste des bénéficiaires, on retrouve même des lutteurs, qui n’offrent aucune garantie de remboursement.
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