Mouhamadou Moustapha Noba, ancien président de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA)
Le marché de l’assurance au Sénégal reste dans une dynamique de croissance depuis une bonne dizaine d’années, même si une légère baisse est notée à cause de la pandémie du COVID 19 qui a eu des conséquences sur certaines branches d’assurance, telles que l’assurance automobile, l’assurance au voyage ou encore l’assurance des marchandises à l’importation.
Cependant, malgré cette pandémie, le secteur des assurances s’est montré assez résilient aux effets néfastes de cette crise sanitaire. Il a pu maintenir, dans un contexte défavorable, une croissance globale d’environ 10 % par rapport à l’année 2019 et cette tendance a été maintenue en 2021 et 2022. Le Sénégal est le 3ème plus grand marché de l’assurance de la zone Conférence interafricaine des marchés d'assurance (CIMA).
Pourtant, en dépit de ce dynamisme, la culture de l’assurance n’est pas développée auprès de certains segments de la société. Pour cause, entre autres : les revenus insuffisants des foyers, les faibles niveaux d'éducation financière, le caractère non obligatoire de l'assurance sur les risques de masse et surtout le manque de confiance envers les compagnies d'assurances. Ce qui fait qu’en cas de sinistre, ces populations se tournent vers l’Etat.
Si certaines croyances sont tenaces, d’aucuns croient que la situation peut changer avec les technologies de l’information et de la communication qui ont connu, ces dernières années, un développement fulgurant grâce au numérique. Pape Diallo, directeur et fondateur de l’Institut supérieur de Finances, pense que le digital peut beaucoup apporter au secteur des assurances notamment en termes de distribution des produits. « On peut distribuer un produit à l’échelle mondiale grâce aux différentes plateformes numériques sans se déplacer d’une zone géographique à une autre. A partir de Dakar, un opérateur peut couvrir l’ensemble du marché sénégalais », indique M. Diallo.
C’est l’avis de Mouhamadou Moustapha Noba, ancien président de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA) qui réticent au début, vante aujourd’hui les bienfaits du numérique pour le secteur des assurances. « Aujourd’hui, la clientèle qui est de plus en plus exigeante a aujourd’hui la possibilité de comparer les offres des assureurs, de souscrire en ligne et de déclarer un sinistre de manière très précise grâce à de nouveaux outils en ligne », confie M. Noba qui ajoute que l’arrivée de la pandémie du COVID 19 avec ses restrictions (distanciation sociale et restriction de mobilité) a fini d’imposer aux acteurs du secteur des assurances d’intégrer cet outil dans le marketing et la communication des compagnies d’assurances. Le numérique joue un rôle essentiel dans la relation avec la clientèle, et selon lui, cette tendance devrait s’accélérer avec la forte croissance du numérique en Afrique. C’est d’ailleurs consent-il, que la digitalisation des souscriptions peut régler le problème du paiement des primes qui ne sont pas toujours reversées et même le paiement des indemnités en cas de sinistre.
Cependant, malgré cette pandémie, le secteur des assurances s’est montré assez résilient aux effets néfastes de cette crise sanitaire. Il a pu maintenir, dans un contexte défavorable, une croissance globale d’environ 10 % par rapport à l’année 2019 et cette tendance a été maintenue en 2021 et 2022. Le Sénégal est le 3ème plus grand marché de l’assurance de la zone Conférence interafricaine des marchés d'assurance (CIMA).
Pourtant, en dépit de ce dynamisme, la culture de l’assurance n’est pas développée auprès de certains segments de la société. Pour cause, entre autres : les revenus insuffisants des foyers, les faibles niveaux d'éducation financière, le caractère non obligatoire de l'assurance sur les risques de masse et surtout le manque de confiance envers les compagnies d'assurances. Ce qui fait qu’en cas de sinistre, ces populations se tournent vers l’Etat.
Si certaines croyances sont tenaces, d’aucuns croient que la situation peut changer avec les technologies de l’information et de la communication qui ont connu, ces dernières années, un développement fulgurant grâce au numérique. Pape Diallo, directeur et fondateur de l’Institut supérieur de Finances, pense que le digital peut beaucoup apporter au secteur des assurances notamment en termes de distribution des produits. « On peut distribuer un produit à l’échelle mondiale grâce aux différentes plateformes numériques sans se déplacer d’une zone géographique à une autre. A partir de Dakar, un opérateur peut couvrir l’ensemble du marché sénégalais », indique M. Diallo.
C’est l’avis de Mouhamadou Moustapha Noba, ancien président de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA) qui réticent au début, vante aujourd’hui les bienfaits du numérique pour le secteur des assurances. « Aujourd’hui, la clientèle qui est de plus en plus exigeante a aujourd’hui la possibilité de comparer les offres des assureurs, de souscrire en ligne et de déclarer un sinistre de manière très précise grâce à de nouveaux outils en ligne », confie M. Noba qui ajoute que l’arrivée de la pandémie du COVID 19 avec ses restrictions (distanciation sociale et restriction de mobilité) a fini d’imposer aux acteurs du secteur des assurances d’intégrer cet outil dans le marketing et la communication des compagnies d’assurances. Le numérique joue un rôle essentiel dans la relation avec la clientèle, et selon lui, cette tendance devrait s’accélérer avec la forte croissance du numérique en Afrique. C’est d’ailleurs consent-il, que la digitalisation des souscriptions peut régler le problème du paiement des primes qui ne sont pas toujours reversées et même le paiement des indemnités en cas de sinistre.
Omar Cissé Sow, directeur technique et commercial de la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNAAS)
Omar Cissé Sow, directeur technique et commercial de la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNAAS), voit en cet outil un bon moyen de promotion de l’assurance agricole au Sénégal. « Partout où il se trouve, le producteur ou l’éleveur doit pouvoir souscrire à une assurance sans se déplacer ». Il va même plus loin en déclarant que le mobile peut permettre de corriger la mauvaise perception des producteurs sur le secteur de l’assurance, grâce à un travail d’information et de sensibilisation pour venir à bout des barrières sociales, culturelles, religieuses.
Pape Diallo, s’inscrit dans le même sillage, et selon lui la digitalisation permet aux compagnies d’assurances d’élargir leur réseau de distribution et de proposer des produits adaptés en fonction des besoins des clients ; donc de proposer des produits sur mesure. Cette technologie permet également la réduction du coût de service aux clients, la rationalisation des processus internes, mais surtout la mise à disposition au plus grand nombre d'une expérience client enrichie.
Omar Cissé Sow, confirme en déclarant que « De 2012 à 2022, nous sommes passés de 60 à 612.583 producteurs assurés. En termes de gestion, cela devient difficile. Nécessairement, il va falloir mettre en place un système de digitalisation des transactions (collecte des primes, versement des indemnisations) et de diffusion des informations non financières aux producteurs ». Il annonce que la Compagnie Nationale d’Assurance Agricole est « en train de tester plusieurs stratégies pour faire en sorte que le producteur en un clic puisse souscrire à une assurance et en retour qu’il puisse, en cas de sinistre, recevoir un paiement ».
Rokhaya Fati, actuaire-consultante affirme que l’utilisation des outils numériques permettrait à l’assureur d’avoir , d’une part, une meilleure connaissance du client en anticipant sur ses besoins , et d’autre part une optimisation des tâches à l’interne par l’automatisation des processus manuels, et enfin, une meilleure gestion des risques avec une prise de décisions plus rapide grâce aux outils numériques qui permettent aux souscripteurs de passer moins de temps à valider des données et plus de temps pour exploiter des connaissances qui créent de nouvelles sources de valeur.
Le directeur et fondateur de l’Institut supérieur de Finances voit en cet outil « un excellent moyen pour réaliser l’inclusion financière puisqu’il facilite l’accès à des produits d’assurances et bancaires. Un paysan peut, de son village grâce au téléphone, souscrire à une police d’assurance vie, dommage. C’est un outil qui amplifie l’offre ». Toutefois, il pense que pour démocratiser l’assurance, les offres doivent être traduites dans les langues nationales. « Cela doit être systématique puisque tout le monde ne comprend pas le français. Grâce à des capsules faites dans nos langues nationales, on peut expliquer les avantages de s’assurer par rapport à tel ou tel risque », insiste M. Diallo.
En revanche, Mbaye Sylla Khouma, agronome et économiste, met un bémol. En effet, si le numérique peut selon lui être la voie par laquelle l'Afrique peut combler son retard technologique, il n’en pense pas moins que tout dépendra de son usage. « Le numérique ex nihilo ne sert à rien. Il faudrait d'abord savoir ce qu'on veut en faire pour booster les différents secteurs. Le numérique pour la santé, l'éducation, la logistique, l'agriculture, les assurances ? Tout est possible. Mais il faudrait éviter les slogans et savoir réellement pourquoi on voudrait utiliser le numérique », affirme-t-il. Selon lui, une bonne utilisation de cette technologie permettrait d'avoir un meilleur impact sur la croissance et le développement.
Lejecos Magazine
Pape Diallo, s’inscrit dans le même sillage, et selon lui la digitalisation permet aux compagnies d’assurances d’élargir leur réseau de distribution et de proposer des produits adaptés en fonction des besoins des clients ; donc de proposer des produits sur mesure. Cette technologie permet également la réduction du coût de service aux clients, la rationalisation des processus internes, mais surtout la mise à disposition au plus grand nombre d'une expérience client enrichie.
Omar Cissé Sow, confirme en déclarant que « De 2012 à 2022, nous sommes passés de 60 à 612.583 producteurs assurés. En termes de gestion, cela devient difficile. Nécessairement, il va falloir mettre en place un système de digitalisation des transactions (collecte des primes, versement des indemnisations) et de diffusion des informations non financières aux producteurs ». Il annonce que la Compagnie Nationale d’Assurance Agricole est « en train de tester plusieurs stratégies pour faire en sorte que le producteur en un clic puisse souscrire à une assurance et en retour qu’il puisse, en cas de sinistre, recevoir un paiement ».
Rokhaya Fati, actuaire-consultante affirme que l’utilisation des outils numériques permettrait à l’assureur d’avoir , d’une part, une meilleure connaissance du client en anticipant sur ses besoins , et d’autre part une optimisation des tâches à l’interne par l’automatisation des processus manuels, et enfin, une meilleure gestion des risques avec une prise de décisions plus rapide grâce aux outils numériques qui permettent aux souscripteurs de passer moins de temps à valider des données et plus de temps pour exploiter des connaissances qui créent de nouvelles sources de valeur.
Le directeur et fondateur de l’Institut supérieur de Finances voit en cet outil « un excellent moyen pour réaliser l’inclusion financière puisqu’il facilite l’accès à des produits d’assurances et bancaires. Un paysan peut, de son village grâce au téléphone, souscrire à une police d’assurance vie, dommage. C’est un outil qui amplifie l’offre ». Toutefois, il pense que pour démocratiser l’assurance, les offres doivent être traduites dans les langues nationales. « Cela doit être systématique puisque tout le monde ne comprend pas le français. Grâce à des capsules faites dans nos langues nationales, on peut expliquer les avantages de s’assurer par rapport à tel ou tel risque », insiste M. Diallo.
En revanche, Mbaye Sylla Khouma, agronome et économiste, met un bémol. En effet, si le numérique peut selon lui être la voie par laquelle l'Afrique peut combler son retard technologique, il n’en pense pas moins que tout dépendra de son usage. « Le numérique ex nihilo ne sert à rien. Il faudrait d'abord savoir ce qu'on veut en faire pour booster les différents secteurs. Le numérique pour la santé, l'éducation, la logistique, l'agriculture, les assurances ? Tout est possible. Mais il faudrait éviter les slogans et savoir réellement pourquoi on voudrait utiliser le numérique », affirme-t-il. Selon lui, une bonne utilisation de cette technologie permettrait d'avoir un meilleur impact sur la croissance et le développement.
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