L’Etat a décidé d’ériger une campagne horticole à partir de l’année prochaine. Qu’est-ce qui motive cette volonté politique ?
A travers cette annonce, le gouvernement donne un signal fort. L’animation, à partir de 2014-2015, d’une campagne horticole, séparée de la campagne agricole classique, constitue une avancée majeure pour les producteurs. Jusqu’ici, la campagne classique traitait, en parent pauvre, l’horticulture. Les problèmes des producteurs restent en l’état avec une insuffisance de matériel, d’engrais et un défaut de subvention des semences. Seule la pomme de terre en bénéficiait. Avec cette campagne, l’Etat montre son engagement à développer l’horticulture. Désormais, le focus ne sera pas seulement mis sur les grandes cultures. La volonté de rupture est certaine. L’idée est de revoir la démarche pour une meilleure prise en charge des préoccupations des producteurs.
De manière concrète, qu’est-ce qui va changer avec cette campagne horticole ?
C’est d’abord la définition d’objectifs de production très clairement calés à la fois sur le Plan Sénégal émergent (Pse), sur la déclaration de politique générale de madame le Premier ministre et sur le Plan cadre défini par le ministre de l’Agriculture. Cela veut dire qu’on ne fixera pas des objectifs pour les fixer. On les fixera en fonction de l’horizon 2017 pour lequel on devrait atteindre 350.000 tonnes d’oignon. Ensuite, on saura, année par année, le surplus de production et les besoins en engrais, en semences, en matériel agricole et en accompagnement en termes de renforcement de capacités. Qui dit campagne horticole, dit définition plus spécifique et de manière beaucoup plus précise d’objectifs de production et de moyens à mobiliser pour y arriver.
Les préoccupations des producteurs seront-elles prises en compte dans cette volonté de booster les rendements ?
En réalité, le producteur est le principal bénéficiaire de ce programme qui permettra d’identifier ses besoins. Pour une première fois, on ne parlera que des horticulteurs. Ce sera l’occasion de faire une sensibilisation plus exhaustive sur les problèmes du sous-secteur. Mieux, le programme, pour ne pas dire la vision qui sortira de cette campagne, fera l’objet d’un Conseil interministériel pour validation.
Et qui dit Conseil interministériel, dit plus d’attention et de considération des autorités soutenues par les partenaires techniques et financiers. Incontestablement, l’Etat a décidé de donner à l’horticulture sa vraie place. On ne peut être qu’optimiste surtout avec le Pse dont le Plan d’actions prioritaires (Pap) 2014-2018 prévoit, pour l’horticulture et l’élevage, une enveloppe de plus de 658 milliards de FCfa. Ce ne sont pas les moyens qui feront défaut pour réaliser les objectifs ambitieux que l’Etat s’est fixé en concertation, bien sûr, avec les acteurs.
Certains disent que le chercheur que vous êtes et qui a dirigé l’Isra est un immense atout pour le sous-secteur de l’horticulture. Est-ce exact ?
J’ai eu le privilège de diriger, en tant que chercheur, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra). Je suis donc au fait des innovations technologiques qui sont les seules sources de gain de productivité, de compétitivité et de valeur ajoutée. Oui, je pense que mon passage à la tête de l’Isra peut servir à booster l’horticulture sénégalaise. A juste titre. Si vous ne maîtrisez pas l’innovation, les étapes de la recherche, vous ne pouvez pas améliorer la qualité de votre produit. Pendant ces trois dernières années, l’Isra s’est beaucoup investi dans l’innovation. Des avancées notables ont été enregistrées. Et c’est tout naturellement que je capitaliserai tout cela pour le développement de l’horticulture.
Y a-t-il quelque chose de spécifique que vous voulez réussir en tant que directeur de l’horticulture ?
Je veux faire de l’horticulture la locomotive de l’agriculture sénégalaise en termes de création de revenus substantiels pour le producteur, d’autosuffisance alimentaire pour les consommateurs et de croissance économique avec l’exportation. Nous ciblons les spéculations de grande consommation pour arrêter les importations, notamment celles de l’oignon, de la pomme de terre et de la carotte. Nous travaillerons aussi sur le tableau « horticulture d’exportation » qui génère actuellement 32 milliards de Cfa par an. L’objectif est de tripler voire quadrupler ce montant.
Le principal souci du gouvernement est de créer des emplois pour les jeunes. Comment l’horticulture peut-elle être mise à contribution ?
Ce n’est pas pour rien que je parle de l’horticulture comme un « or vert » pour notre pays. L’agriculture, l’horticulture en particulier, est l’un des rares secteurs où il est possible de créer des emplois massifs rémunérateurs sans être saturé. Compte tenu de la forte valeur ajoutée de ses produits, l’horticulture peut facilement absorber tous les emplois promis par le chef de l’Etat, le président Macky Sall. Aujourd’hui, il est clairement établi que l’horticulture a un rôle extrêmement important à jouer dans les tableaux « création d’emplois », « rentrée de devises » et « sécurité alimentaire ». J’en fais un défi personnel.
Où allez-vous trouver les moyens de vos ambitions si l’on sait que l’horticulture est le parent pauvre de l’agriculture ?
Vous avez raison de souligner que le sous-secteur est le parent pauvre de l’agriculture. Cela est injuste mais je ne désespère pas. Nous avons, aujourd’hui, et c’est bien de le souligner, tous les arguments techniques, la volonté politique, le soutien des partenaires et l’engagement des producteurs pour inverser cette tendance. Et par un bon leadership que nous comptons pleinement assurer, nous y arriverons pour le bénéfice exclusif des Sénégalais.
Le Soleil
A travers cette annonce, le gouvernement donne un signal fort. L’animation, à partir de 2014-2015, d’une campagne horticole, séparée de la campagne agricole classique, constitue une avancée majeure pour les producteurs. Jusqu’ici, la campagne classique traitait, en parent pauvre, l’horticulture. Les problèmes des producteurs restent en l’état avec une insuffisance de matériel, d’engrais et un défaut de subvention des semences. Seule la pomme de terre en bénéficiait. Avec cette campagne, l’Etat montre son engagement à développer l’horticulture. Désormais, le focus ne sera pas seulement mis sur les grandes cultures. La volonté de rupture est certaine. L’idée est de revoir la démarche pour une meilleure prise en charge des préoccupations des producteurs.
De manière concrète, qu’est-ce qui va changer avec cette campagne horticole ?
C’est d’abord la définition d’objectifs de production très clairement calés à la fois sur le Plan Sénégal émergent (Pse), sur la déclaration de politique générale de madame le Premier ministre et sur le Plan cadre défini par le ministre de l’Agriculture. Cela veut dire qu’on ne fixera pas des objectifs pour les fixer. On les fixera en fonction de l’horizon 2017 pour lequel on devrait atteindre 350.000 tonnes d’oignon. Ensuite, on saura, année par année, le surplus de production et les besoins en engrais, en semences, en matériel agricole et en accompagnement en termes de renforcement de capacités. Qui dit campagne horticole, dit définition plus spécifique et de manière beaucoup plus précise d’objectifs de production et de moyens à mobiliser pour y arriver.
Les préoccupations des producteurs seront-elles prises en compte dans cette volonté de booster les rendements ?
En réalité, le producteur est le principal bénéficiaire de ce programme qui permettra d’identifier ses besoins. Pour une première fois, on ne parlera que des horticulteurs. Ce sera l’occasion de faire une sensibilisation plus exhaustive sur les problèmes du sous-secteur. Mieux, le programme, pour ne pas dire la vision qui sortira de cette campagne, fera l’objet d’un Conseil interministériel pour validation.
Et qui dit Conseil interministériel, dit plus d’attention et de considération des autorités soutenues par les partenaires techniques et financiers. Incontestablement, l’Etat a décidé de donner à l’horticulture sa vraie place. On ne peut être qu’optimiste surtout avec le Pse dont le Plan d’actions prioritaires (Pap) 2014-2018 prévoit, pour l’horticulture et l’élevage, une enveloppe de plus de 658 milliards de FCfa. Ce ne sont pas les moyens qui feront défaut pour réaliser les objectifs ambitieux que l’Etat s’est fixé en concertation, bien sûr, avec les acteurs.
Certains disent que le chercheur que vous êtes et qui a dirigé l’Isra est un immense atout pour le sous-secteur de l’horticulture. Est-ce exact ?
J’ai eu le privilège de diriger, en tant que chercheur, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra). Je suis donc au fait des innovations technologiques qui sont les seules sources de gain de productivité, de compétitivité et de valeur ajoutée. Oui, je pense que mon passage à la tête de l’Isra peut servir à booster l’horticulture sénégalaise. A juste titre. Si vous ne maîtrisez pas l’innovation, les étapes de la recherche, vous ne pouvez pas améliorer la qualité de votre produit. Pendant ces trois dernières années, l’Isra s’est beaucoup investi dans l’innovation. Des avancées notables ont été enregistrées. Et c’est tout naturellement que je capitaliserai tout cela pour le développement de l’horticulture.
Y a-t-il quelque chose de spécifique que vous voulez réussir en tant que directeur de l’horticulture ?
Je veux faire de l’horticulture la locomotive de l’agriculture sénégalaise en termes de création de revenus substantiels pour le producteur, d’autosuffisance alimentaire pour les consommateurs et de croissance économique avec l’exportation. Nous ciblons les spéculations de grande consommation pour arrêter les importations, notamment celles de l’oignon, de la pomme de terre et de la carotte. Nous travaillerons aussi sur le tableau « horticulture d’exportation » qui génère actuellement 32 milliards de Cfa par an. L’objectif est de tripler voire quadrupler ce montant.
Le principal souci du gouvernement est de créer des emplois pour les jeunes. Comment l’horticulture peut-elle être mise à contribution ?
Ce n’est pas pour rien que je parle de l’horticulture comme un « or vert » pour notre pays. L’agriculture, l’horticulture en particulier, est l’un des rares secteurs où il est possible de créer des emplois massifs rémunérateurs sans être saturé. Compte tenu de la forte valeur ajoutée de ses produits, l’horticulture peut facilement absorber tous les emplois promis par le chef de l’Etat, le président Macky Sall. Aujourd’hui, il est clairement établi que l’horticulture a un rôle extrêmement important à jouer dans les tableaux « création d’emplois », « rentrée de devises » et « sécurité alimentaire ». J’en fais un défi personnel.
Où allez-vous trouver les moyens de vos ambitions si l’on sait que l’horticulture est le parent pauvre de l’agriculture ?
Vous avez raison de souligner que le sous-secteur est le parent pauvre de l’agriculture. Cela est injuste mais je ne désespère pas. Nous avons, aujourd’hui, et c’est bien de le souligner, tous les arguments techniques, la volonté politique, le soutien des partenaires et l’engagement des producteurs pour inverser cette tendance. Et par un bon leadership que nous comptons pleinement assurer, nous y arriverons pour le bénéfice exclusif des Sénégalais.
Le Soleil