Notation : GCR maintient inchangée la note de long terme de ONATEL SA

Jeudi 7 Novembre 2024

GCR Ratings (GCR) a maintenu inchangée la note d’émetteur de long terme A(WU) sur son échelle régionale de notation avec une perspective Stable de l’Office National des télécommunications (ONATEL)-SA (Moov Africa Burkina Faso), a annoncé cette agence basée à Dakar.
La note d’émetteur de court terme A1(WU) est également maintenue inchangée.


Selon GCR, <<la notation de ONATEL-SA (Moov Africa Burkina Faso) repose sur la solidité de son profil financier, ancré par une capacité de l’entreprise à maintenir des marges élevées et des niveaux leviers financiers robustes.>>

L’équipe de GCR s’attend à ce que l’entreprise continue d’afficher une rentabilité similaire, malgré la situation sécuritaire au Burkina Faso qui limitent le potentiel de croissance de ses activités. Elle est d’avis cependant que cette baisse des revenus combinée au niveau de remboursements de dettes et paiements de dividendes met la liquidité sous pression.

Selon toujours GCR, la rentabilité de ONATEL-SA demeure la force principale de sa notation en dépit de la tendance à la baisse de ses revenus (2023 : 139,2 milliards de FCFA ; 2022 : 145,6 milliards de FCFA ; 2021 : 154,9 milliards de FCFA ; 2020 : 157,4 milliards de FCFA), due essentiellement à une intensité de la lutte concurrentielle sur le marché de la téléphonie dans un contexte sécuritaire qui peine à se normaliser. ONATEL-SA maintient ainsi ses marges d’EBITDA à des niveaux satisfaisants (2023 : 46,0% ; 2022 : 46,7% ; 2021 : 50,2% ; 2020 : 51,5% ; 2019 : 49,4%), résultat d’une bonne maitrise des charges d’exploitation et des économies d’échelle inhérentes au secteur d’activité. GCR estime que malgré les investissements stratégiques pour améliorer la qualité de service, la capacité de Moov Africa Burkina Faso à améliorer sa rentabilité restera limitée en raison de la persistance du défi sécuritaire, l’intensité concurrentielle et une hausse de certaines charges telles que l’énergie, puisque la société paie maintenant au tarif normal et non plus au tarif subventionné. En 2023, la flexibilité financière de ONATEL-SA est restée solide.

Le ratio de couverture du stock de dettes est resté quasiment stable, malgré une diminution de l'EBITDA de 5,9% combinée à une hausse de 26,6% du niveau de dettes nettes (2023 :0,8x ; 2022 : 0,6x ; 2021 : 0,5x ; 2020 : 0,8x). <<Cette hausse est le résultat d’un recours de Moov Africa Burkina Faso aux lignes bancaires pour financer une partie de son exploitation et le paiement de dividendes, compte tenu de la baisse des revenus>>, avance GCR. Elle ajoute que l’opérateur arrive également à travers son exploitation à couvrir près de 21 fois ses charges d’intérêts en 2023, comme l'illustre le ratio de couverture des intérêts nets par l'EBITDA.

En outre, les flux de trésorerie dégagés par l’exploitation permettent de couvrir les dettes financières de la société avec un ratio qui s’élève à 48% en 2023. En conséquence, note GCR, la rentabilité et les leviers financiers de la structure pourraient être maintenus dans une marge solide, même s’ils restent vulnérables aux pressions sur les revenus de la structure. Selon GCR, ONATEL-SA est en position de challenger sur le marché malgré le fait que l’opérateur dispose de la meilleure couverture réseau du Burkina Faso. La concurrence s’intensifie depuis cinq ans avec l’entrée d’un principal concurrent sur le marché, et la guerre des prix qui s’est installée depuis lors. Celle-ci a entrainé une baisse de ses revenus impactant les parts de marché en valeur de chiffre d’affaires pour l’opérateur (24,5% contre 66,5% pour son principal concurrent en 2023), bien que la société talonne de peu son principal concurrent en termes de part de marché volume (43,23% contre 45,92% en 2023).

<<Toutefois, note encore GCR, on souligne que Moov Africa Burkina Faso reste résiliente et arrive à conserver sa seconde place sur le marché dans un contexte local marqué par le défi sécuritaire et une forte concurrence.>> Au regard de la dynamique de marché, GCR prévoit que la société maintiendra sa position de challenger, en dépit des stratégies mises en œuvre pour récupérer sa place de leader. GCR estime modeste le niveau de liquidité de ONATEL-SA dans la mesure où les sources de liquidité de l’opérateur couvrent entre 100% et 125% de ses besoins annuels. La liquidité de l’opérateur, après financement des investissements, est sous pression des dividendes versés à ses actionnaires, ce qui laisse peu de ressources à consacrer au remboursement (+86,9% sur l’exercice) de son stock de dettes. L’équipe de notation de GCR s’attend à ce que les pressions sur la liquidité continuent en 2024, compte tenu de la baisse du résultat des activités ordinaires observée au premier semestre et de la nécessité pour l’opérateur de maintenir son effort d’investissement, afin d’offrir des produits de plus en plus compétitifs.

 <<La notation de ONATEL-SA (Moov Africa Burkina Faso) bénéficie d’un support pour tenir compte de l’appartenance de l’opérateur au groupe Maroc Telecom, son actionnaire majoritaire qui lui apporte un soutien opérationnel>>, avance l’équipe de GCR.

Sur la perspective Stable attachée à la notation de ONATEL-SA, elle la <<par le fait que l’opérateur devrait continuer à générer des marges de profit adéquats du fait de la stabilité de sa structure de coûts, ce qui soutiendrait de solides leviers financiers.>> En outre, la liquidité devrait rester sous pression de besoin d’investissements et des dividendes, pendant que la structure maintient sa position de challenger sur le marché.

 
Selon GCR, un rehaussement de la notation de ONATEL-SA serait tributaire : i) d’un gain significatif et durable de parts de marché dans le segment de la téléphonie mobile permettant à l’opérateur de retrouver de façon durable sa place de leader ; ii) ou d’une amélioration soutenue de la liquidité de l’opérateur.

 
Selon toujours GCR, un abaissement de la notation de ONATEL-SA serait la conséquence : i) d’une perte structurelle de parts de marché sur le segment de la téléphonie mobile ; ii) ou d’une détérioration significative et durable des résultats de ONATEL-SA qui conduirait notamment à de fortes tensions sur les leviers financiers et liquidité de l’opérateur.

Oumar Nourou
 
Finances & Banques


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