Cela commence par l'éducation de tous les enfants dans nos propres pays, en particulier les enfants plus marginalisés. Mais nous devons aider aussi les enfants qui vivent au-delà de nos frontières à acquérir les compétences de base dont ils ont besoin pour s'épanouir personnellement et contribuer au développement, à la prospérité et à la stabilité de nos pays, ainsi qu’à l’avènement d’un monde meilleur.
Nous le faisons non seulement parce que chaque enfant doit absolument jouir de son droit humain à l'éducation, mais aussi tout simplement parce qu'en les scolarisant, nous aidons nos propres pays.
Lorsqu'un plus grand nombre de personnes acquiert les connaissances critiques et les compétences techniques nécessaires pour participer à l'économie mondiale, le monde entier en profite. Les pays dont les enfants et les populations sont mieux éduqués deviennent des partenaires commerciaux de plus en plus précieux et contribuent à l'économie mondiale. Ils sont moins exposés à l’instabilité politique, aux conflits ou aux crises sanitaires qui peuvent se propager au-delà de leurs frontières.
De plus, le monde a toujours besoin de ressources humaines qualifiées pour affronter les nombreux défis du développement et pour saisir les importantes opportunités qui l’accompagnent. Mais cela est impossible sans la réalisation d’une éducation de qualité pour chaque enfant dans chaque pays.
Imaginez à quel point le monde serait meilleur s'il pouvait libérer le potentiel de plus de plus de 260 millions de cerveaux d’enfants, d'adolescents et de jeunes qui ne sont pas scolarisés actuellement.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, mon pays, le Sénégal, s’est engagé depuis de nombreuses années à offrir à tous nos enfants, en particulier les filles et les enfants défavorisés, une expérience éducative de qualité. C’est pourquoi nous investissons toujours plus de notre budget national dans l’éducation - 25 % en 2017 -, représentant près de 7 % du PIB. De plus, nous prévoyons de financer à hauteur de près de 90 % sur notre budget intérieur le nouveau programme d’amélioration de la qualité de l’éducation au Sénégal entre 2018 et 2030.
Malgré cela, le Sénégal a encore du mal à couvrir la totalité des coûts nécessaires pour renforcer notre système éducatif.
Comme de nombreux pays à revenu faible et moyen, le Sénégal s’appuie sur l’aide internationale pour combler le déficit entre ce que nous avons et ce dont nous avons besoin pour réussir. Au cours des 13 dernières années, par exemple, nous avons reçu un soutien continu de la part du Partenariat mondial pour l’éducation.
Le soutien international a dynamisé nos propres efforts et a permis au Sénégal de réaliser des progrès transformationnels. Davantage d’élèves sénégalais ont été scolarisés et ont terminé leurs études, bien que nous luttions toujours pour que tous nos enfants aillent à l'école, en particulier dans les zones défavorisées et les régions reculées.
Nous avons investi stratégiquement pour accroitre le nombre d'enseignants qualifiés, réduire le nombre d’élèves par classe, construire davantage d'écoles, mettre des manuels de qualité à la disposition d'un plus grand nombre d'élèves à tous les niveaux et gratuitement, donner aux écoles les fonds nécessaires à des améliorations locales et renforcer la planification de l'éducation à long terme en mieux exploitant les données sur l'éducation. En conséquence, le pourcentage d'élèves qui réussissent l'examen de fin d’études moyennes (après 10 années d’études) a considérablement augmenté, passant de 41 % en 2013 à 52 % en 2018. Le taux d’élèves réussissant le certificat de fin d’études élémentaires est passé de 34 % à 56 % sur la même période, soit une hausse de 22 %.
En 2000, notre priorité était d’éduquer davantage de filles sénégalaises, beaucoup moins susceptibles que les garçons d’aller à l’école, en particulier dans les zones rurales. Nous avons reconnu qu'éduquer les filles avait un avantage économique, social et sanitaire durable pour les filles elles-mêmes, leurs familles et leurs communautés. Nous avons octroyé un appui financier aux familles vulnérables en milieu rural pour atténuer la pression de mettre leurs filles au travail ou de les marier trop tôt plutôt que d’aller à l’école.
Aujourd'hui, que ce soit dans l’enseignement préscolaire, primaire ou secondaire, autant de filles sénégalaises vont à l'école que de garçons.
Encore une fois, investir dans l’éducation de nos enfants reste une priorité pour le Sénégal. C’est l’une des raisons pour laquelle Macky Sall, le président de la république sénégalais, a annoncé lors de la Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation tenue à Dakar en février dernier que son gouvernement allouerait 2 millions de dollars au GPE comme contribution à l’effort mondial d’éducation.
Il s'agit d'une contribution modeste par rapport aux centaines de millions de dollars annoncés par d'autres pays donateurs lors de cet événement que le Sénégal et la France ont co-organisé. Mais c’est une contribution symbolique parce que c’est la première provenant d’un pays en développement.
Avec cet engagement, notre message est clair : chaque pays doit faire davantage d’efforts pour réaliser une éducation de qualité pour tous.
Serigne Mbaye Thiam est le Ministre de l’Éducation nationale du Sénégal et Vice-président du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation, le seul fonds consacré exclusivement à l’éducation des enfants dans les pays en développement.
© Project Syndicate 1995–2019
Nous le faisons non seulement parce que chaque enfant doit absolument jouir de son droit humain à l'éducation, mais aussi tout simplement parce qu'en les scolarisant, nous aidons nos propres pays.
Lorsqu'un plus grand nombre de personnes acquiert les connaissances critiques et les compétences techniques nécessaires pour participer à l'économie mondiale, le monde entier en profite. Les pays dont les enfants et les populations sont mieux éduqués deviennent des partenaires commerciaux de plus en plus précieux et contribuent à l'économie mondiale. Ils sont moins exposés à l’instabilité politique, aux conflits ou aux crises sanitaires qui peuvent se propager au-delà de leurs frontières.
De plus, le monde a toujours besoin de ressources humaines qualifiées pour affronter les nombreux défis du développement et pour saisir les importantes opportunités qui l’accompagnent. Mais cela est impossible sans la réalisation d’une éducation de qualité pour chaque enfant dans chaque pays.
Imaginez à quel point le monde serait meilleur s'il pouvait libérer le potentiel de plus de plus de 260 millions de cerveaux d’enfants, d'adolescents et de jeunes qui ne sont pas scolarisés actuellement.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, mon pays, le Sénégal, s’est engagé depuis de nombreuses années à offrir à tous nos enfants, en particulier les filles et les enfants défavorisés, une expérience éducative de qualité. C’est pourquoi nous investissons toujours plus de notre budget national dans l’éducation - 25 % en 2017 -, représentant près de 7 % du PIB. De plus, nous prévoyons de financer à hauteur de près de 90 % sur notre budget intérieur le nouveau programme d’amélioration de la qualité de l’éducation au Sénégal entre 2018 et 2030.
Malgré cela, le Sénégal a encore du mal à couvrir la totalité des coûts nécessaires pour renforcer notre système éducatif.
Comme de nombreux pays à revenu faible et moyen, le Sénégal s’appuie sur l’aide internationale pour combler le déficit entre ce que nous avons et ce dont nous avons besoin pour réussir. Au cours des 13 dernières années, par exemple, nous avons reçu un soutien continu de la part du Partenariat mondial pour l’éducation.
Le soutien international a dynamisé nos propres efforts et a permis au Sénégal de réaliser des progrès transformationnels. Davantage d’élèves sénégalais ont été scolarisés et ont terminé leurs études, bien que nous luttions toujours pour que tous nos enfants aillent à l'école, en particulier dans les zones défavorisées et les régions reculées.
Nous avons investi stratégiquement pour accroitre le nombre d'enseignants qualifiés, réduire le nombre d’élèves par classe, construire davantage d'écoles, mettre des manuels de qualité à la disposition d'un plus grand nombre d'élèves à tous les niveaux et gratuitement, donner aux écoles les fonds nécessaires à des améliorations locales et renforcer la planification de l'éducation à long terme en mieux exploitant les données sur l'éducation. En conséquence, le pourcentage d'élèves qui réussissent l'examen de fin d’études moyennes (après 10 années d’études) a considérablement augmenté, passant de 41 % en 2013 à 52 % en 2018. Le taux d’élèves réussissant le certificat de fin d’études élémentaires est passé de 34 % à 56 % sur la même période, soit une hausse de 22 %.
En 2000, notre priorité était d’éduquer davantage de filles sénégalaises, beaucoup moins susceptibles que les garçons d’aller à l’école, en particulier dans les zones rurales. Nous avons reconnu qu'éduquer les filles avait un avantage économique, social et sanitaire durable pour les filles elles-mêmes, leurs familles et leurs communautés. Nous avons octroyé un appui financier aux familles vulnérables en milieu rural pour atténuer la pression de mettre leurs filles au travail ou de les marier trop tôt plutôt que d’aller à l’école.
Aujourd'hui, que ce soit dans l’enseignement préscolaire, primaire ou secondaire, autant de filles sénégalaises vont à l'école que de garçons.
Encore une fois, investir dans l’éducation de nos enfants reste une priorité pour le Sénégal. C’est l’une des raisons pour laquelle Macky Sall, le président de la république sénégalais, a annoncé lors de la Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation tenue à Dakar en février dernier que son gouvernement allouerait 2 millions de dollars au GPE comme contribution à l’effort mondial d’éducation.
Il s'agit d'une contribution modeste par rapport aux centaines de millions de dollars annoncés par d'autres pays donateurs lors de cet événement que le Sénégal et la France ont co-organisé. Mais c’est une contribution symbolique parce que c’est la première provenant d’un pays en développement.
Avec cet engagement, notre message est clair : chaque pays doit faire davantage d’efforts pour réaliser une éducation de qualité pour tous.
Serigne Mbaye Thiam est le Ministre de l’Éducation nationale du Sénégal et Vice-président du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation, le seul fonds consacré exclusivement à l’éducation des enfants dans les pays en développement.
© Project Syndicate 1995–2019