Hommage : La pensée économique du professeur Cheikh Anta Diop revisitée 30 ans après sa disparition

Lundi 8 Février 2016

La pensée économique du professeur Cheikh Anta Diop décédé le 7 février 1986 a été revisitée ce samedi 6 février 2016, 30 ans après sa disparition par la Fondation Rosa Luxemburg et ARCADE à l’occasion d’un samedi de l’économie spécial.


Felwine Sarr,Directeur de l`Unité de formation et de la recherche (UFR) des sciences économiques et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis
Felwine Sarr,Directeur de l`Unité de formation et de la recherche (UFR) des sciences économiques et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis
Selon le Professeur d’économie Felwine Sarr Directeur de l`Unité de formation et de la recherche (UFR) des sciences économiques et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis « la vision du professeur Cheikh Anta Diop est indissociable du cadre fédéral de l’Afrique.
C’est, à ses yeux, ce qui explique l’ouvrage célèbre de l’égyptologue qui est toujours d’actualité à savoir « Les fondements  économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire ». M. Sarr rappelle que Cheikh Anta Diop avait indiqué que l’Afrique noire recèle la moitié des réserves hydroélectriques du monde, sans compter le potentiel solaire avec un milliard de kilowatts/heure par jour et l’énergie atomique à travers l’uranium. « Avec cet immense potentiel énergétique, Cheikh Anta pensait qu’il était possible de bâtir l’industrialisation de l’Afrique en se basant sur huit zones économiques », affirme le professeur Sarr. Chacune de ces zones avait sa spéficité.
Sur un autre registre, estime le directeur de l`UFR des sciences économiques et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le professeur Cheikh Anta Diop prônait un usage raisonné de la dette et des fonds d’investissements par les pays africains. « Le plus important, affirmait-il, c’est la volonté collective de servir le continent africain », rappelle le professeur Sarr dans une salle archi comble.
La pensée économique de Cheikh Anta Diop était intimement liée à l’intégration. Sur ce point, le professeur d’économie Makhtar Diouf de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a souligné de nombreuses contraintes. « Si on supprime les droits de douane entre les différents de la CEDEAO, il n’y a pas d’échanges entre les pays car les infrastructures permettant d’écouler les marchandises sont inexistantes », déplore M. Diouf. De plus, souligne-t-il, l’intégration n’est conçue que dans une optique politique. « L’UEMOA par exemple est une occasion pour les chefs d’Etat de caser leurs anciens premiers ministres », affirme Makhtar Diouf. Selon lui, l’intégration, même si elle réussit, n’est qu’un facteur accompagnateur de la politique intérieure des Etats qui doit être de qualité.
 
El Hadj Diakhaté
 
 
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