Ce n’est pas un secret de polichinelle : les industries extractives contribuent très peu dans les recettes fiscales. A l’ouverture mercredi à Dakar d’un atelier régional de renforcement des politiques fiscales dans les industries extractives, le ministre du Budget Birima Mangara a déploré la contribution très faible des entreprises extractives aux recettes budgétaires des Etats africains par rapport aux revenus qu’elles tirent de l’exploitation des ressources minières.
C’est pourquoi le ministre du Budget a estimé que de nos jours, les Etats africains ont besoin davantage de moyens pour accompagner leur bonne dynamique de croissance, renforcer la résilience de leurs économies et accélérer la marche vers le progrès social en Afrique.
C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle il a salué l’engagement de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) à accompagner les Etats membres jusqu’à l’atteinte de l’objectif consistant, notamment, à accroître les profits que les gouvernements et les populations pourraient tirer de l’exploitation des ressources naturelles.
Certes, selon le ministre, c’est un secteur qui crée des emplois avec des effets d’entrainement plus ou moins importants sur certains secteurs d’activités, mais c’est le lieu de s’interroger sur le contenu des incitations et du meilleur cadre de régulation de ces industries extractives. L’enjeu, a-t –il dit, est de développer les synergies nécessaires entre les différents acteurs, pour que l’Etat et les populations en tirent le meilleur profit sans affecter la rentabilité financière des investisseurs de capitaux. Au Sénégal, a-t –il expliqué, l’option dans le domaine est de favoriser un meilleur partage des richesses à travers l’implication du secteur privé national dans l’exploitation des ressources minières, la mise en place d’un code fiscal adéquat et la signature de contrats de concessions prenant en compte les préoccupations des populations locales.
De son côté, la directrice de la mise en œuvre et de la coordination des programmes de l’Agence du NEPAD, a fait savoir que la bonne gouvernance des ressources extractives est un défi complexe et multidimensionnel qui se construirait mieux dans un cadre juridique et fiscal capable de garantir le maximum de bénéfices. Il a soutenu la ce processus requiert nécessairement des capacités et des connaissances spécifiques de la part des pays africains.
«L’idée est d’arriver à un cadre juridique et fiscal régional harmonisé de maximiser les avantages à tirer des ressources naturelles par les pays africains et les collectivités localités impactées par les industries extractives», informe-t-elle.
Pathé TOURE