Innovation, mutualisation, externalisation, régulation, etc… : Les défis de la banque de demain

Lundi 24 Avril 2017

La technologie digitale affecte les métiers de la banque. Pour mieux prendre en charge cette nouvelle donne, un panel de haut niveau sur « banques et technologies » a regroupé d’éminentes personnalités des banques, de la finance et de la régulation dans le cadre de la 2eme édition des « JOURS DE BANQUE » de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS) qui s’est tenue à Dakar les 19-20 avril 2017.


Se présentant comme un néophyte dans le microcosme des banques et de la finance, le professeur de droit Abdallah Cissé n’en est pas moins un observateur averti. Dans le sens où l’œil extérieur, le regard de l’étranger est toujours à prendre en compte, comme l’entend Montesquieu, pour mener des innovations. C’est ainsi que l’éminent spécialise du droit remarque, de nos jours, une fragmentation du métier de banquier. « Avec les avancées technologiques, notamment dans le domaine du numérique, il y a de plus en plus de spécialisation. Ce qui constitue un atout avec la création de nouveaux métiers et de nouveaux acteurs », a dit M. Cissé. Il participait au panel de haut niveau : « La technologie : une fin ou un moyen pour les banques ? », dans le cadre de la 2eme édition des « Jours de banque » de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS) dont le thème était « La banque de demain ».
 
 DG UBA-Sénégal : « Beaucoup investir dans le digital »
 
Consciente du retard des banques et établissements financiers dans l’usage de l’outil digital, la directrice générale d’UBA-Sénégal, en a appelé à une nécessaire innovation technologique s’ils ne veut pas être à la ramasse. Inquiétude d’autant plus légitime avec une pénétration sans précédent du téléphone mobile en Afrique. « Cela crée de nouvelles exigences de la part des clients et implique de notre part une réelle capacité technologique, d’autant plus que les banques ont déjà du mal à suivre le rythme des fintech », a prévenu Mme Amie Ndiaye Sow.
Les fintech sont des startups qui développent des solutions technologiques dédiées aux transactions financières et adaptées aux personnes non-bancarisées. Pour la directrice d’UBA-Sénégal, « le numérique doit devenir un canal naturel de distribution de services financiers bancaires. »
Le développement du numérique dans les transactions financières connaît un essor réel. Elles ne sont plus l’apanage des banques classiques. Face à cet engouement, la patronne d’UBA-Sénégal interpelle les institutions bancaires, à développer des regtech, ces technologies pour la régulation des opérations financières. « Malgré leur coût élevé, il faut beaucoup investir dans le numérique et le digital », a-t-elle enfin insisté.
 
Impératifs de la mutualisation et de l’externalisation
 
A ce propos, le professeur Cissé suggère aux banques et établissements financiers un changement d’objet. « Au lieu d’investir dans la construction de bâtiments, de locaux, pourquoi ne pas le faire, par exemple, dans la fibre optique aux côtés de l’Etat. Si c’est cher, la mutualisation pourrait amoindrir l’investissement. »
Pour le président-directeur de Wari, la grande plateforme de transactions financière, « en plus de la mutualisation, l’externalisation des services bancaires est inéluctable dans un contexte de développement de la téléphonie mobile. Ces deux éléments constituent les gages d’une véritable inclusion financière des populations, urbaines comme rurales » Le nouvel acquéreur de la Société interafricaine de banque (SIAB), sise au Togo, sait donc de quoi il parle, lui qui, quelque temps auparavant, venait de s’offrir la société de télécoms Tigo-Sénégal.
Le directeur général du Groupe interafricain de monétique (GIM-Uemoa), M. Blaise Ahouantchede, a, pour sa part, plaidé pour l’érection de pôles d’excellence et des centres technologiques, sortes de Silicon Valley de la zone, pour la production d’innovations numériques et digitales adaptées aux besoins des banques et établissements financiers, et des clients.
Sans éluder le danger que constitue la cybercriminalité, et l’enjeu de la transparence des opérations, le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS), M. Alioune Camara a appelé les acteurs du secteur à s’approprier le potentiel que représente les technologies. Le tout dans un cadre régulé et sécurisé.
 
Amadou BA
 
 
Finances & Banques


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