«L’arrivée d’un concurrent de plus ne peut pas nous déstabiliser...»

Vendredi 2 Octobre 2015

Le pachyderme du marché bancaire Sonibank nigérien poursuit son offensive. Fin 2014, elle a conservé sa place incontestable de leader aussi bien dans le financement de l'économie du pays que dans la distribution de dividendes à ses actionnaires. Son directeur général, Souley Oumarou, rompt le silence et livre sa première grande interview depuis son arrivée à la tête de l'institution. Exclusif.


«L’arrivée d’un concurrent de plus ne peut pas nous déstabiliser...»
Les Afriques : Au 31 décembre 2014, Sonibank consolide son leadership incontesté dans le système bancaire Nigérien. Quels sont les détails des résultats financiers?
Souley Oumarou: Les principaux résultats enregistrés en 2014 sont encourageants. Les dépôts ont progressé de 14,3 % en 2014 par rapport à 2013, passant de 143 à 163 milliards. Les crédits ont également enregistré une progression de 14,7 %, passant de 136 milliards en 2013 à 156 milliards en 2014. Quant aux produits d’exploitation, ils ont progressé de 7,4 %. Enfin, le résultat brut avant impôts s’est accru de 56,3 % par rapport à l’exercice précédent, passant de 12,8 à 20,0 milliards. 
C’est pour vous dire que la Sonibank participe effectivement au financement de l’économie nigérienne et distribue des dividendes à ses actionnaires depuis sa création. 
 
Avec un portefeuille en pleine croissance, quelle est la part de marché de l'institution et de contribution en termes de financement de l'économie du pays ?
La Sonibank en tant que banque leader sur le marché bancaire nigérien a toujours joué son rôle de banque citoyenne en s’inscrivant dans la politique de développement poursuivie par les autorités du pays. Dans ce cadre, elle apporte son soutien constant à l’ensemble des agents économiques tant en crédits d’exploitation qu’en financement des investissements. 
En termes de parts de marché, la Sonibank se situe à 21 % tant en emplois qu’en dépôts.
 
Le dossier de la création d'une société immobilière est sur la table de vos priorités. Quel est son coût, son état d'avancement aujourd'hui, et le modèle de véhicule d'investissement et de partenariat retenu ?
Le secteur des BTP est en train de croître à une vitesse fulgurante compte tenu du volume des réalisations à faire. Le nombre de nos clients opérant dans ce secteur ne cesse d’augmenter, ce qui a engendré un accroissement important des financements qui leur sont consacrés. 
Outre les financements des entreprises agissant dans le secteur des BTP, nous comptons créer une société de promotion immobilière pour répondre aux besoins de notre clientèle en matière d’habitation, d’immeubles de bureaux et de commerce. 
Le développement des logements sociaux constitue aussi un de nos soucis prioritaires. 
Le dossier de ladite société immobilière est actuellement en phase de réalisation avec l’Assemblée constitutive prévue en début 2016. Le capital social se situerait entre 3 et 5 milliards de francs CFA. 
Sonibank va devoir faire face à l'arrivée sur le marché nigérien d'un solide groupe bancaire marocain, en l'occurrence la Banque Populaire du Maroc, qui a finalisé le rachat de BIA Niger. Votre place de leader serait-elle compromise quand on sait que la BP opère au Niger via sa filiale Banque Atlantique ?
L’arrivée d’un concurrent de plus ne peut pas nous déstabiliser, car nous maîtrisons parfaitement le marché bancaire Nigérien. 
Nous allons nous appuyer sur notre connaissance du marché, couplée à notre stratégie de développement de la banque pour y faire face. 
Où en est-on avec l’introduction bientôt de nouveaux produits comme l'International MasterCard?
La Sonibank s’est inscrite dans une dynamique d’innovation dans le but d’anticiper sur les besoins de sa clientèle composée de particuliers, de petites et moyennes entreprises et d’institutionnels. 
En effet, en plus des cartes bancaires Asusu (liées aux comptes épargne) et Bukata (liées aux comptes courants), la banque vient de lancer le paiement des factures d’électricité à partir de ses guichets automatiques. 
Elle s’apprête à lancer la carte prépayé SO’CASH (Sonibank Cash) qui permettra à tous les Nigériens non bancarisés de pouvoir avoir accès à la banque sans avoir un compte. 
Par rapport à la carte internationale, la banque s’active pour le déploiement de l'International MasterCard dans un futur proche. 
Parlez-nous de l'ambitieux projet d'implantation des succursales Sonibank Bénin et Sonibank Togo et que représentent ces pays ciblés dans votre politique d'expansion sous-régionale ?
Dans l’optique de faciliter l’intégration financière au sein de l’Uemoa, les Autorités monétaires ont institué en 1998 l’agrément unique des banques et des établissements financiers. 
Cette disposition s’inscrit dans le cadre du marché commun de l’Union, basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux, ainsi que le droit d’établissement des personnes physiques et morales. 
Il vient renforcer et compléter l’espace monétaire déjà unifié par l’utilisation de la même unité monétaire émise par l’institut d’émission commun, l’intégration des marchés monétaires, l’application d’une réglementation bancaire harmonisée, ainsi que l’existence d’un organe communautaire de contrôle et de surveillance de l’activité bancaire. 
C’est dans ce cadre que nous projetons élargir notre réseau avec l’ouverture de notre première succursale dans l’un de ces pays de la sous-région. 
Ce choix n’est pas fortuit, car le Benin et le Togo sont des pays avec lesquels le Niger a des relations de partenariat de longue date, avec l’utilisation des ports de ces deux pays tant à l’import qu’à l’export et dans lesquels on note une forte présence d’opérateurs économiques nigériens. 
Lesafriques
 
Finances & Banques


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