Dominique Plihon , le porte-parole d'Attac
«Depuis sept ans, quasiment rien n'a changé, il y a eu un blocage de toutes les réformes notamment du fait du lobby bancaire» et à cause des «logiques de pantouflage entre l'administration et le secteur bancaire», a déclaré Agnès Rousseaux, coordinatrice de l'enquête intitulée «Le livre noir des banques».
L'ouvrage sur lequel une dizaine de journalistes et économistes ont travaillé pendant plus d’un an souligne que le secteur financier européen emploie au moins 1700 lobbyistes, un chiffre à comparer aux 400 fonctionnaires traitant de la régulation des marchés financiers, soit quatre lobbyistes pour un fonctionnaire.
L’enquête révèle également qu'environ un quart des inspecteurs des finances (administration rattachée au ministère) «actifs» travaillent dans le secteur de la banque ou de l'assurance.
«Quand vous êtes inspecteurs des finances, à partir de 40 ans, vous plafonnez dans votre carrière. L'une des suites possibles est d'aller pantoufler dans une banque. Or, on ne mord pas la main qui nous donnera à manger, demain», note Agnès Rousseaux. Les auteurs du livre pensent que cette «consanguinité» explique non seulement le blocage de réformes européennes telle la séparation bancaire (entre banque de détail d'un côté, et banque d'affaires).
Selon Dominique Plihon, le porte-parole d'Attac qui a supervisé l'ouvrage, la séparation bancaire a été rejetée vu qu’elle «réduirait la taille des banques et donc leur pouvoir financier et politique».
«La première réaction de la Commission européenne à Fatca (la réglementation américaine qui permet au fisc d'obtenir des données bancaires à l'étranger) a été de demander à ce que les banques européennes n'y soient pas soumises», renchérit Agnès Rousseaux.
Les auteurs du livre estiment, par ailleurs, que ce sont les établissements bancaires et les grands cabinets d'audit qui ont fait des paradis fiscaux ce qu'ils sont aujourd'hui. «Ils tiennent la plume des législateurs, jouent un rôle de courtiers de l'évasion fiscale, amenant au plus offrant, juridiquement ou fiscalement, leur riche clientèle», soulignent-ils, estimant à 6000 milliards d'euros les avoirs cachés dans des paradis fiscaux.
«Nous avons voulu déconstruire le discours ambiant qui consiste à dire que tout va bien, les banques sont rentrées dans l'ordre, elles ont été réformées... Nos analyses nous conduisent à penser que c'est faux », conclut Dominique Plihon.
Ecofin
L'ouvrage sur lequel une dizaine de journalistes et économistes ont travaillé pendant plus d’un an souligne que le secteur financier européen emploie au moins 1700 lobbyistes, un chiffre à comparer aux 400 fonctionnaires traitant de la régulation des marchés financiers, soit quatre lobbyistes pour un fonctionnaire.
L’enquête révèle également qu'environ un quart des inspecteurs des finances (administration rattachée au ministère) «actifs» travaillent dans le secteur de la banque ou de l'assurance.
«Quand vous êtes inspecteurs des finances, à partir de 40 ans, vous plafonnez dans votre carrière. L'une des suites possibles est d'aller pantoufler dans une banque. Or, on ne mord pas la main qui nous donnera à manger, demain», note Agnès Rousseaux. Les auteurs du livre pensent que cette «consanguinité» explique non seulement le blocage de réformes européennes telle la séparation bancaire (entre banque de détail d'un côté, et banque d'affaires).
Selon Dominique Plihon, le porte-parole d'Attac qui a supervisé l'ouvrage, la séparation bancaire a été rejetée vu qu’elle «réduirait la taille des banques et donc leur pouvoir financier et politique».
«La première réaction de la Commission européenne à Fatca (la réglementation américaine qui permet au fisc d'obtenir des données bancaires à l'étranger) a été de demander à ce que les banques européennes n'y soient pas soumises», renchérit Agnès Rousseaux.
Les auteurs du livre estiment, par ailleurs, que ce sont les établissements bancaires et les grands cabinets d'audit qui ont fait des paradis fiscaux ce qu'ils sont aujourd'hui. «Ils tiennent la plume des législateurs, jouent un rôle de courtiers de l'évasion fiscale, amenant au plus offrant, juridiquement ou fiscalement, leur riche clientèle», soulignent-ils, estimant à 6000 milliards d'euros les avoirs cachés dans des paradis fiscaux.
«Nous avons voulu déconstruire le discours ambiant qui consiste à dire que tout va bien, les banques sont rentrées dans l'ordre, elles ont été réformées... Nos analyses nous conduisent à penser que c'est faux », conclut Dominique Plihon.
Ecofin