« Les progrès ralentissent et le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH », alerte l’agence onusienne face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH.
En tirant ainsi le signal d’alarme, l’ONUSIDA entend envoyer « aux pays un sérieux avertissement ». Le rapport intitulé 'Un long chemin reste à parcourir' met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale.
« Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
Selon l’ONUSIDA, la réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30% depuis 2010. Mais c’est en Afrique de l’Ouest, au Nigéria plus exactement où se concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années.
Le domaine de la prévention est le plus problématique. Et cette crise de la prévention résulte des lacunes des programmes visant à empêcher les nouvelles contaminations, en particulier, d’une part, en Europe de l’Est et Asie centrale et, d’autre part, en Afrique de l’Ouest et centrale. Dans ces régions et au Moyen-Orient, le nombre des nouvelles infections a presque doublé depuis 2000.
Les populations clés concentrent également près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97% des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables. « Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés ».
Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au sida (940.000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500.000 décès liés au sida d’ici 2020.
En 2017, seulement 26% des enfants et 41% des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59% des enfants et 66% des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24% en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42% en Afrique de l’Est et australe.
Autre source de préoccupation, la méconnaissance statut sérologique. Par exemple, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, seulement 48% des séropositifs connaissent leur statut.
Reste que ces motifs d’inquiétude sont accrus par les incertitudes sur le financement de la riposte à l’épidémie. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, il a augmenté de 8% entre 2016 et 2017. Un total de 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017, soit 80 % de la cible pour 2020. Cependant, l’ONUSIDA souligne qu’il « n’y a pas eu de nouveaux engagements significatifs de la part des bailleurs en 2017 » et craint des conséquences catastrophiques si les financements internationaux étaient amputés de 20%.
« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. Pour le chef de l’ONUSIDA, il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».
A noter que ce rapport a été publié moins d’une semaine avant la 22e Conférence internationale sur le sida, qui se tiendra à Amsterdam du 23 au 27 juillet.
Un.org
En tirant ainsi le signal d’alarme, l’ONUSIDA entend envoyer « aux pays un sérieux avertissement ». Le rapport intitulé 'Un long chemin reste à parcourir' met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale.
« Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
De fortes disparités régionales
Les nouvelles infections liées au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18% au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500.000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.Selon l’ONUSIDA, la réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30% depuis 2010. Mais c’est en Afrique de l’Ouest, au Nigéria plus exactement où se concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années.
Le domaine de la prévention est le plus problématique. Et cette crise de la prévention résulte des lacunes des programmes visant à empêcher les nouvelles contaminations, en particulier, d’une part, en Europe de l’Est et Asie centrale et, d’autre part, en Afrique de l’Ouest et centrale. Dans ces régions et au Moyen-Orient, le nombre des nouvelles infections a presque doublé depuis 2000.
Ralentissement des progrès concernant les enfants
Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8% au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110.000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80% des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180.000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40.000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018. « Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé.Les populations clés concentrent également près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97% des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables. « Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés ».
L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis
La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au sida (940.000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500.000 décès liés au sida d’ici 2020.
En 2017, seulement 26% des enfants et 41% des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59% des enfants et 66% des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24% en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42% en Afrique de l’Est et australe.
Autre source de préoccupation, la méconnaissance statut sérologique. Par exemple, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, seulement 48% des séropositifs connaissent leur statut.
Appel à la communauté internationale
Par ailleurs, si des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose, la tuberculose reste cependant la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement.Reste que ces motifs d’inquiétude sont accrus par les incertitudes sur le financement de la riposte à l’épidémie. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, il a augmenté de 8% entre 2016 et 2017. Un total de 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017, soit 80 % de la cible pour 2020. Cependant, l’ONUSIDA souligne qu’il « n’y a pas eu de nouveaux engagements significatifs de la part des bailleurs en 2017 » et craint des conséquences catastrophiques si les financements internationaux étaient amputés de 20%.
« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. Pour le chef de l’ONUSIDA, il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».
A noter que ce rapport a été publié moins d’une semaine avant la 22e Conférence internationale sur le sida, qui se tiendra à Amsterdam du 23 au 27 juillet.
Un.org