Marché régional de la dette publique : 6.734,5 milliards FCfa levés par les Etats de l’Uemoa entre janvier et septembre 2024

Jeudi 9 Janvier 2025

De janvier à fin septembre 2024, les Etats membres de l’Uemoa ont levé 6.734,5 milliards sur le marché régional de la dette publique, contre 7.760,0 milliards à la même période en 2023, soit un repli de 1.025,5 milliards ou 13,2%.


Selon la Bceao qui donne l’information, cette diminution résulte de la contraction des émissions d’obligations du Trésor (-31,7%), partiellement compensée par l’augmentation des mobilisations sur le compartiment des bons (+15,1%). Les émissions nettes se situent à 1.894,2 milliards, contre 1.976,2 milliards un an plus tôt, en lien notamment avec le recul du déficit budgétaire.

 A fin septembre 2024, explique la Bceao, les taux de couverture des montants sollicités par les souscriptions sont ressortis à 146,9% pour les bons et 92,6% pour les obligations, contre respectivement 154,7% et 124,6% à la même période de l’année 2023.

 Sur le segment des bons du Trésor, les Etats membres ont levé 3.522,4 milliards, correspondant à 52,3% du volume total des ressources mobilisées sur le marché régional de la dette publique, contre 3.059,5 milliards ou 39,4% des émissions totales, à la même période de l’année précédente. Les émissions de maturité 12 mois ont été les plus sollicitées, au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, avec une valeur globale de 1.945,3 milliards, soit 55,2% des bons émis sur la période, suivi des émissions de maturité 3 mois (996,6 milliards ou 28,3%), 6 mois (512,5 milliards ou 14,5%) et 1 mois (68,0 milliards ou 1,9%).

 Au niveau du compartiment des obligations, les Trésors publics ont levé 3.212,1 milliards (47,7% des ressources levées sur le marché) à fin septembre 2024, contre 4.700,5 milliards l’année précédente. En particulier, le montant total des obligations émises sur le marché par adjudication s’est élevé à 2.132,1 milliards (66,4% du total des obligations) et à 1.080,0 milliards (33,6% du total des obligations) sur le compartiment de la syndication. Les émissions d’obligations ont concerné les maturités de 3 ans (1.197,8 milliards), 5 ans (1.082,1 milliards), 7 ans (699,1 milliards), 10 ans (221,3 milliards) et 15 ans (11,9 milliards). 

S’agissant des conditions de financement sur le marché de la dette publique, elles se sont globalement resserrées au cours de la période sous revue par rapport à la même échéance en 2023. En effet, le coût moyen des ressources levées par les Etats membres a augmenté pour la plupart des maturités, tant sur le compartiment des bons que pour les obligations. Les taux moyens pondérés pour les bons du Trésor ont ainsi progressé de 106 pdb pour les maturités de 3 mois, 88 pdb pour celles de 6 mois, et 118 pdb pour les maturités de 12 mois.

Ces évolutions pourraient selon la Bceao, s’expliquer, entre autres, par (i) la prime de risque additionnelle demandée par les investisseurs, en raison des incertitudes concernant la situation sécuritaire et socio-politique dans certains États de l’Union, et (ii) l’exposition importante des banques aux risques souverains. Dans l’ensemble, les taux de sortie sur les bons du Trésor sont passés, en moyenne, de 6,12% sur les neufs premiers mois de l’année 2023 à 7,20% sur la période équivalente en 2024. 

Adou Faye
Actu-Economie


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