L’année 2017 a vu le mouvement de dépréciation s’atténuer, indique cette étude en particulier en Afrique australe (Afrique du Sud, Zambie, Mozambique), dans la zone UEMOA, au Nigéria, en Lybie et en Egypte. Toutefois, les déséquilibres hérités de la période 2014 - 2016 entretiennent la pression sur les réserves de change de certaines économies comme l’Angola, l’Ethiopie et la zone CEMAC. Alors qu’en 2014 le niveau médian de couverture des importations dans les pays d’Afrique était de 3,9 mois, il se situe à 3,2 mois en 2017. Certains pays ont vu leurs réserves tomber sous 3 mois de couverture : la Zambie, le Mozambique, la Guinée ainsi que les membres de la CEMAC. Les pays disposant de réserves plus importantes ne sont pas non plus à l’abri : en particulier, pour ceux dépendant de matières premières non transformées, le déclin des réserves peut être rapide, dans un contexte de prix internationaux relativement faibles et compte tenu d’une exposition particulièrement forte de l’Afrique au changement climatique. A ces vulnérabilités s’ajoutent le risque politique et l’accélération du cycle de resserrement monétaire aux Etats-Unis qui pourraient, de nouveau, intensifier les sorties de capitaux de la région et donc la pression sur les taux de change.
Amadou Idrissa DIA
Amadou Idrissa DIA