A l’époque on se rappelle, le même chef d’état-major des armées nigérianes devait, sous la bannière de la CEDEAO, à la tête des troupes armées, rétablir l’ordre institutionnel perturbé par les « putschistes » d’alors.
Qu’est-ce qui a changé entre temps pour que le général Christopher Moussa se rende à Niamey de manière officielle, pour sceller un nouveau pacte pour dit-on lutter contre l’insécurité qui règne sur la bande frontalière qui, il faut le dire, s’étend sur 1400 km ? Il y’a fondamentalement des raisons de politique intérieure qui commencent à peser lourd sur le pouvoir du Président Bola Tinubu. Nul ne peut le contester. C’est quand même 271 millions de dollars de chiffre d’affaires entre le Nigéria et le Niger sur la période entre 2017 et 2022, pour le principal fournisseur d’électricité au Niger.
L’élément déclencheur de cette nouvelle posture est sans doute l’avancée de la vague terroriste, qui ces derniers temps, s’est manifestée par la prise d’otage suivie de l’assassinat du chef traditionnel Issa Bawa, l’Emir de Gobir dans l’état de Sokoto, au nord-ouest du Nigéria. On est ici à la frontière sud du Niger et sur le triangle stratégique Maradi, Katsina et Kano où opère un trafique extrêmement dense convoité par les bandes armées, notamment Boko Haram.
Il s’y ajoute que la réouverture des frontières des 2 pays décidée dès le 14 Mars 2024 par le Nigéria qui était le porte étendard des sanctions contre le régime de Niamey, à la suite de la décision de la CEDEAO de lever les sanctions, a eu pour conséquence d’accroitre le niveau de vulnérabilité des frontières du géant nigérian, à la faveur de la reprise des flux commerciaux qui accompagnent la mobilité des personnes.
Le timing choisi, pour cette visite en lui-même, est révélateur d’une volonté réelle du Nigéria de prendre l’exacte mesure de la dimension sécuritaire, qui sur ce vaste périmètre ne peut que relever d’une initiative collective sinon bi ou multilatérale ; la CEDEAO n’ayant plus d’existence légale pour le Niger.
Est-ce à dire que là où les diplomates ont échoué les militaires ont réussi ? En tout cas les deux généraux Christopher Moussa et Moussa Salao Barmou du Niger ont d’ores et déjà engagé un processus qui devra se poursuivre prochainement à Abuja selon un communiqué officiel.
A l’escalade succède la désescalade sur un fond de dégel notamment entre le Niger et le Bénin, autre partenaire et voisin du Nigéria, notamment en ce qui concerne le pipeline Sémé Podji qui devait acheminer le pétrole nigérien à partir du port Béninois, et qui, il y a quelques semaines, avait été bloqué, provoquant ainsi un incident diplomatique entre les deux pays.
Si la coopération militaire se met en place pour gérer ensemble les questions sécuritaires y compris l’échange de renseignement et des troupe conjointes, il y a fort à parier que l’argument avancé par les nigériens au tout début de la crise, comme quoi il faut une solution endogène conçue et pensée par les africains pour venir à bout du djihadisme, peut prospérer.
Il faut donc espérer que cette dynamique s’accentue entre les différentes armées confrontées jusque-là au djihadisme, lequel tire profit de la porosité des frontières pour déployer ses activités criminelles.
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Qu’est-ce qui a changé entre temps pour que le général Christopher Moussa se rende à Niamey de manière officielle, pour sceller un nouveau pacte pour dit-on lutter contre l’insécurité qui règne sur la bande frontalière qui, il faut le dire, s’étend sur 1400 km ? Il y’a fondamentalement des raisons de politique intérieure qui commencent à peser lourd sur le pouvoir du Président Bola Tinubu. Nul ne peut le contester. C’est quand même 271 millions de dollars de chiffre d’affaires entre le Nigéria et le Niger sur la période entre 2017 et 2022, pour le principal fournisseur d’électricité au Niger.
L’élément déclencheur de cette nouvelle posture est sans doute l’avancée de la vague terroriste, qui ces derniers temps, s’est manifestée par la prise d’otage suivie de l’assassinat du chef traditionnel Issa Bawa, l’Emir de Gobir dans l’état de Sokoto, au nord-ouest du Nigéria. On est ici à la frontière sud du Niger et sur le triangle stratégique Maradi, Katsina et Kano où opère un trafique extrêmement dense convoité par les bandes armées, notamment Boko Haram.
Il s’y ajoute que la réouverture des frontières des 2 pays décidée dès le 14 Mars 2024 par le Nigéria qui était le porte étendard des sanctions contre le régime de Niamey, à la suite de la décision de la CEDEAO de lever les sanctions, a eu pour conséquence d’accroitre le niveau de vulnérabilité des frontières du géant nigérian, à la faveur de la reprise des flux commerciaux qui accompagnent la mobilité des personnes.
Le timing choisi, pour cette visite en lui-même, est révélateur d’une volonté réelle du Nigéria de prendre l’exacte mesure de la dimension sécuritaire, qui sur ce vaste périmètre ne peut que relever d’une initiative collective sinon bi ou multilatérale ; la CEDEAO n’ayant plus d’existence légale pour le Niger.
Est-ce à dire que là où les diplomates ont échoué les militaires ont réussi ? En tout cas les deux généraux Christopher Moussa et Moussa Salao Barmou du Niger ont d’ores et déjà engagé un processus qui devra se poursuivre prochainement à Abuja selon un communiqué officiel.
A l’escalade succède la désescalade sur un fond de dégel notamment entre le Niger et le Bénin, autre partenaire et voisin du Nigéria, notamment en ce qui concerne le pipeline Sémé Podji qui devait acheminer le pétrole nigérien à partir du port Béninois, et qui, il y a quelques semaines, avait été bloqué, provoquant ainsi un incident diplomatique entre les deux pays.
Si la coopération militaire se met en place pour gérer ensemble les questions sécuritaires y compris l’échange de renseignement et des troupe conjointes, il y a fort à parier que l’argument avancé par les nigériens au tout début de la crise, comme quoi il faut une solution endogène conçue et pensée par les africains pour venir à bout du djihadisme, peut prospérer.
Il faut donc espérer que cette dynamique s’accentue entre les différentes armées confrontées jusque-là au djihadisme, lequel tire profit de la porosité des frontières pour déployer ses activités criminelles.
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