Dans le document, il a souligné que la forte dépendance aux prêts bancaires comme principale source de financement des économies de l'Uemoa met les établissements de crédit au cœur de la transmission de la politique monétaire. A cet égard, cette étude a réexaminé l'impact d'une modification des taux du marché monétaire et des crédits à l'économie sur la production et l'inflation.
Partant de l'hypothèse que le canal du crédit bancaire pourrait être soumis à certaines contraintes d'offre, elle a également exploré l'influence des caractéristiques des banques sur l'efficacité de la transmission de la politique monétaire. «A cet égard, deux (2) approches ont été utilisées : celle des modèles à retards échelonnés (modèles ARDL) et Bayésien Vectoriel Autorégressif augmenté de variables exogènes (BPVAR-X) sur un panel de données agrégées des huit (8) Etats membres de l'Union ainsi que l'approche par les modèles de panel dynamique à effets fixes sur des séries individuelles des banques », a expliqué Kpégo Didier Anatole Gbenou.
Selon lui, les résultats montrent (i) qu'une hausse du taux du marché monétaire aurait un effet baissier sur la croissance économique et l'inflation, (ii) qu'une augmentation des crédits à l'économie induirait un accroissement du taux de progression du PIB réel et une pression à la hausse sur le niveau général des prix.
Toutefois, l'impact des crédits à l'économie sur la croissance et l'inflation reste plus élevé que celui du taux du marché monétaire, et (iii) que l'efficacité des deux canaux se renforce avec l'approfondissement de l'inclusion financière des populations.
Au titre des données individuelles des banques, il ressort à son avis, que l'hétérogénéité des caractéristiques (la liquidité, la solvabilité, la prise de risque et le pouvoir du marché) des établissements de crédit influence la réponse des prêts bancaires aux changements de politique monétaire dans l'Uemoa.
Sur la base de ces résultats, et en matière d'opérationnalisation, l'étude suggère de veiller à une capitalisation adéquate des banques pour limiter leur vulnérabilité en cas de choc de politique monétaire restrictive. L’étude suggère d’encourager les mesures en faveur d’une concurrence intergroupe bancaire, compte tenu du fait que les banques de grande et de moyenne tailles, au regard de leur part du marché élevée, réagissent plus lentement à la transmission de la politique monétaire.
«Ces mesures consisteraient (i) à encourager l’entrée de nouvelles banques et d’institutions transfrontalières dotées de gouvernance plus solide, en lien avec la réglementation actuelle dans le secteur bancaire l’Union, ainsi (ii) qu'à promouvoir l’innovation des activités bancaires, à l'effet de réduire les taux débiteurs et de les rendre plus réactifs aux chocs monétaires », lit-on dans le document.
La dernière suggestion consiste selon l’auteur à approfondir les stratégies d'inclusion financière dans l'Union, afin que les décisions d'investissement et de consommation des entreprises non financières et des ménages soient davantage affectées par les conditions monétaires. Il s’agira l'Institut d'émission de poursuivre et accélérer les initiatives menées en faveur de la promotion de l'inclusion financière.
Adou Faye
Partant de l'hypothèse que le canal du crédit bancaire pourrait être soumis à certaines contraintes d'offre, elle a également exploré l'influence des caractéristiques des banques sur l'efficacité de la transmission de la politique monétaire. «A cet égard, deux (2) approches ont été utilisées : celle des modèles à retards échelonnés (modèles ARDL) et Bayésien Vectoriel Autorégressif augmenté de variables exogènes (BPVAR-X) sur un panel de données agrégées des huit (8) Etats membres de l'Union ainsi que l'approche par les modèles de panel dynamique à effets fixes sur des séries individuelles des banques », a expliqué Kpégo Didier Anatole Gbenou.
Selon lui, les résultats montrent (i) qu'une hausse du taux du marché monétaire aurait un effet baissier sur la croissance économique et l'inflation, (ii) qu'une augmentation des crédits à l'économie induirait un accroissement du taux de progression du PIB réel et une pression à la hausse sur le niveau général des prix.
Toutefois, l'impact des crédits à l'économie sur la croissance et l'inflation reste plus élevé que celui du taux du marché monétaire, et (iii) que l'efficacité des deux canaux se renforce avec l'approfondissement de l'inclusion financière des populations.
Au titre des données individuelles des banques, il ressort à son avis, que l'hétérogénéité des caractéristiques (la liquidité, la solvabilité, la prise de risque et le pouvoir du marché) des établissements de crédit influence la réponse des prêts bancaires aux changements de politique monétaire dans l'Uemoa.
Sur la base de ces résultats, et en matière d'opérationnalisation, l'étude suggère de veiller à une capitalisation adéquate des banques pour limiter leur vulnérabilité en cas de choc de politique monétaire restrictive. L’étude suggère d’encourager les mesures en faveur d’une concurrence intergroupe bancaire, compte tenu du fait que les banques de grande et de moyenne tailles, au regard de leur part du marché élevée, réagissent plus lentement à la transmission de la politique monétaire.
«Ces mesures consisteraient (i) à encourager l’entrée de nouvelles banques et d’institutions transfrontalières dotées de gouvernance plus solide, en lien avec la réglementation actuelle dans le secteur bancaire l’Union, ainsi (ii) qu'à promouvoir l’innovation des activités bancaires, à l'effet de réduire les taux débiteurs et de les rendre plus réactifs aux chocs monétaires », lit-on dans le document.
La dernière suggestion consiste selon l’auteur à approfondir les stratégies d'inclusion financière dans l'Union, afin que les décisions d'investissement et de consommation des entreprises non financières et des ménages soient davantage affectées par les conditions monétaires. Il s’agira l'Institut d'émission de poursuivre et accélérer les initiatives menées en faveur de la promotion de l'inclusion financière.
Adou Faye