SENEGAL : « Avec le projet KT150 de 130 milliards CFA, la CSS va exporter du sucre en Afrique de l’ouest »

Lundi 5 Mai 2014

Dans un entretien exclusif accordé à Financial Afrik, le Directeur Général de la Compagnie Sucrière sénégalaise fait état du grand projet dénommé KT150 qui a l’ambition de voir l’entreprise produire 150 000 t de sucre à l’horizon 2017. Le fleuron industriel du Groupe Mimran va en profiter pour approvisionner le marché ouest-africain.


SENEGAL : « Avec le projet KT150 de 130 milliards CFA, la CSS va exporter du sucre en Afrique de l’ouest »
Pouvez-vous nous décliner les grandes lignes du projet KT150 de la compagnie sucrière sénégalaise ?
Il s’agit d’un grand projet de modernisation des usines et du doublement des capacités de la Compagnie Sucrière Sénégalaise qui a pour ambition de porter, dans une première phase, la production annuelle à 150 000 tonnes de sucre. Ce projet majeur,  d’un coût global de 130 milliards de francs CFA sur 8 ans, vise l’atteinte de l’autosuffisance en sucre au Sénégal à l’horizon 2017. Près de 100 milliards de francs CFA (environ 150 millions d’euros)  ont déjà été investis sur fonds propres  et avec le soutien d’emprunts auprès des acteurs majeurs du paysage bancaire au Sénégal, comme la CBAO Attijariwafabank, la BICIS, et la SGBS.
Plus tard, en fonction des rendements, tout surplus sera exporté dans la sous-région en Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays déficitaires en termes de couverture des besoins de leur marché. En effet, avec les six (6) producteurs de sucre dans l’espace UEMOA, seulement 60% des besoins sont couverts par les productions locales des différents pays et le gap est estimé à plus de 100 000 tonnes de sucre dans la zone ouest-africaine. Actuellement, seule la Côte d’Ivoire avec ses deux grandes sucreries est autosuffisante.
Quelles sont les premières retombées de ce projet  au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine ?
En une seule année, la CSS a amélioré sa production de sucre de 23 000 tonnes par rapport à celles réalisées auparavant. Cette année les objectifs, qui sont quasiment atteints, permettront  de battre un record historique en produisant entre 113 et 115.000 tonnes de sucre, alors que les besoins du marché du Sénégal sont estimés à 140 000 tonnes. À ce jour, le gap ne serait que de 25 000 tonnes, hors industriels, auquel il convient de rajouter les 30 000 tonnes en stock à la CSS au 1er janvier 2014.
De plus, le projet KT150 repose largement sur les nouvelles énergies à partir de la biomasse de la canne, avec un objectif de production de 21 mégawatts  pour maintenir un excellent niveau de production pendant 180 à 200 jours par an sans interruption. Pour information, chaque arrêt des usines en campagne, provoque un surcoût de 3 millions de francs CFA par heure. C’est pour cela qu’avec la canne, l’énergie est le cœur du métier des sucriers. Pas d’énergie en grandes quantités, pas de pompage pour l’irrigation, plus de goutte-à-goutte dans les zones désertiques et finalement pas de sucre extrait dans les usines. C’est dire la place centrale qu’occupe ce secteur. Plus de 30 millions d’euros ont déjà été investis dans ce volet et globalement le coût de cette nouvelle énergie à la CSS est estimé à environ 22 milliards de francs CFA avec déjà l’utilisation de la biomasse et bientôt l’électrification de tous les pompages de la culture ; en somme une énergie propre  qui permet de se conformer aux normes environnementales en vigueur.
Le débat sur la cherté des prix du sucre est agité par les consommateurs. Quelle analyse en faites –vous ?
Cette cherté des prix du sucre est relative, car à ce jour le prix public du kilo au Sénégal, est à 580 francs CFA, alors que dans les autres pays producteurs de sucre, il se vend sur les marchés entre 660 et 825 F ; mis à part la Mauritanie, pays non producteur et dépendant des cours mondiaux, qui pratique des prix en deçà en subventionnant ses importations. Le Sénégal fait donc partie des pays africains où le kilo de sucre coûte moins cher. Comme autre exemple, en France, en Europe ou aux États-Unis, le kilo du sucre est distribué à plus d’un euro (655,957 francs CFA). Par contre, le budget sucre d’un ménage sénégalais est largement plus important que celui d’un ménage européen, à cause de la tradition alimentaire qui induit des consommations en volume 15 à 20 fois supérieures.
 
L’arrivée du groupe Dangote dans le secteur a-t-elle des conséquences sur votre production ?
Quant à l’arrivée annoncée du Groupe Dangote Industries dans le marché sénégalais avec l’installation d’une Raffinerie, la CSS reste sereine, car le Groupe Mimran possède déjà dans sa structure, une raffinerie de sucre. Le seul bémol étant que le personnel nécessaire pour raffiner du sucre serait réduit de 6.000 à 60 personnes, soit 99% de pertes d’emplois dans ce secteur, ce qui semble de nos jours, inconcevable dans la politique du gouvernement.
financialafrik.com
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1.Posté par fall le 15/03/2017 00:54
la CSS ces un bijou pour le Sénégal

2.Posté par Sane le 22/10/2018 19:34 (depuis mobile)
Bonjour se suis a Dakar et j''aimerais savoir ou on doit déposer nos dossiers pour être recruter comme conducteur transport de canne

3.Posté par Modou khoussa le 23/10/2018 01:42
Chauffeur toute 770178323

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