Sénégal: Gestion durable des terres - Le Sénégal se dote d'un cadre d'investissement stratégique

Mardi 7 Octobre 2014

Le Cadre national d'investissement stratégique pour la gestion durable des terres (Cnis-Gdt) a été adopté . Il vise à concilier le développement économique et social à travers une série de programmes pour la mise en œuvre d'activités agro-sylvo-pastorales sous la supervision des ministres de l'Agriculture et de l'Environnement.
Le Sénégal s'est doté, d'un Cadre national d'investissement stratégique pour la gestion des terres (Cnis-Gdt).


Il a été validé au terme d'un conseil interministériel qui a regroupé plusieurs acteurs et les différents partenaires du programme. Il s'agit dorénavant du référentiel d'investissements pour faire face à la dégradation des terres qui, au-delà de la destruction de l'environnement, met également en péril la productivité agricole.
L'ampleur des dégâts se mesure sans doute au volume des terres arables dégradées estimées à près de 2,5 millions d'hectares sur un potentiel de près de 4 millions d'ha.
Cela, comme l'a souligné à l'ouverture de la rencontre, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Awa Marie Coll Seck, le phénomène entraîne, aujourd'hui, des pertes énormes évaluées à près de 1 % du Produit intérieur brut (Pib).
Ce qui n'est pas compatible avec l'objectif de productivité agricole et de sécurité alimentaire que vise notre pays. Il s'agit donc de s'orienter vers une autre approche de gestion plus efficace, reposant sur un cadre fédérant toutes les synergies et actions des différentes structures pour une gestion durable des terres.
C'est pourquoi le gouvernement et les différents partenaires ont pensé et élaboré ce Cadre national dont le coût est évalué à près de 788 milliards de FCfa. Son financement a été bouclé à près de 80 %.
« Nous sommes rassurés parce que déjà 80 % du financement est bouclé, il reste seulement un gap de moins de 20 % représentant environ 150 milliards de FCfa du financement global. Cela peut nous permettre déjà de mettre en œuvre ce cadre », s'est réjoui le ministre de l'Environnement, Abdoulaye Baldé.
Lutte contre la salinisation des sols
Toutefois, en attendant que le gap soit trouvé, la phase prioritaire peut tout de même démarrer. « Nous sommes dans cette dynamique parce qu'aujourd'hui, plus rien ne retient la mise en œuvre effective de ce Cadre », a affirmé M. Baldé.
A en croire ce dernier, des actions sont engagées pour lutter contre la salinisation des sols notamment en Casamance et dans la zone du delta.
Selon Abdoulaye Baldé, l'enveloppe consacrée à la lutte contre la dégradation des terres dans le Document de programmation pluriannuelle des dépenses (Dppd), s'élève à plus de 50 % des ressources de son département, soit plus de 12 milliards de FCfa par an.
Ces actions, poursuit-il, devront être renforcées par des investissements supplémentaires, des mesures nouvelles et fortes, fondées sur une approche systémique, un cadre novateur pour une gouvernance audacieuse du développement durable, une définition d'objectifs contractuels et intersectoriels ambitieux dont l'atteinte sera mesurée à partir d'indicateurs composites pertinents.
Un paquet de technologies pour redonner à la terre son potentiel
Les changements climatiques ont conduit à de nouvelles options voire des méthodes de gestion afin d'obtenir plus d'efficacité notamment dans la productivité agricole.
« Il n'est plus permis de continuer à produire de la même manière », estime le ministre de l'Environnement, Abdoulaye Baldé. C'est cela qui a conduit notre pays à développer aujourd'hui un paquet de technologies pour redonner à la terre tout son potentiel de productivité tout en préservant son rôle en écosystème.
Aujourd'hui, la question de la gestion durable des terres est bien prise en compte économiquement et financièrement dans les principaux documents de planification économique du Sénégal notamment dans le Plan Sénégal émergent (Pse).
L'autre atout remarquable, estime également M. Baldé, c'est l'intérêt de plus en plus important de l'Etat et des partenaires techniques et financiers à la problématique de la gestion durable des terres.
Face à cet engagement, la mise en œuvre du Cadre national d'investissement stratégique pour la gestion des terres (Cnis-Gdt) va jouer un rôle important pour pallier l'insuffisance de synergie des interventions dans le secteur, pour la prise en charge des problèmes environnementaux.
La mise en œuvre, à l'échelle de la gestion durable des terres, devrait aussi permettre de créer et de consolider des milliers d'emplois.
Papa Abdoulaye Seck, ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural : « Une boussole pour gérer, au mieux, la ressource terre »
Conformément à la vision du président de la République, Macky Sall, le Sénégal veut construire, avec célérité, efficacité et efficience, une agriculture productive et durable, indique le ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck.
« Une agriculture productive et durable si et seulement si l'on arrive à satisfaire la demande du moment et si l'on lègue aux générations futures un héritage environnemental de qualité leur permettant, elles aussi, de se prémunir », a soutenu M. Seck. Pour ce faire, ce dernier est d'avis qu'il est indispensable de sécuriser la ressource Terre.
Et c'est pourquoi, « à partir d'une approche participative impliquant l'ensemble des acteurs, nous avons conçu un cadre national d'investissement stratégique pour la gestion durable des terres au Sénégal ». Le conseil interministériel d'hier a permis de valider ce cadre.
« Nous pouvons donc dire, sans risque de nous tromper, qu'aujourd'hui, toutes les parties prenantes sont d'accord pour que nous puissions avoir une boussole qui est ce cadre nous permettant de gérer, au mieux, la ressource terre », estime M. Seck.
Le Soleil/allafrica.com
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