Faut-il le rappeler, cette élection intervient à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République conformément à l’art 87 de la Constitution, qui lui confère ce pouvoir deux ans après l’installation du parlement qui, faut-il le souligner, était quasi majoritairement hostile au nouveau régime.
L’épisode récent du ministre des finances et du budget qui avait été éconduit par cette Assemblée, lorsqu’il s’y est présenté pour la séance du débat d’orientation budgétaire qui précède la session budgétaire est resté comme un marqueur d’une volonté de l’ancienne majorité de « bloquer » les initiatives du nouveau pouvoir. Si on y ajoute le « contentieux » du vote négatif des deux projets de loi de dissolution du Conseil économique social et environnemental (CESE) et de celui du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), on se rend compte les « positions de tranchée » sont nettement affichées entre le pouvoir en place et les différentes coalitions d’opposition.
En retour, la coalition au pouvoir brandi la reddition des comptes, et des réformes pour réaliser le « PROJET » qui est le programme « Sénégal 2050 ».
Aujourd’hui, sur les quarante et une listes en compétition, la première lecture des enjeux de ce scrutin qu’on peut faire, est qu’il y a une sorte de « tir de barrage » des 40 listes contre celle du Pastef, qui est au pouvoir, sur la question de la majorité souhaitée par cette dernière, pour dérouler son programme « Sénégal 2050 ».
La question centrale claire, qui est posée aux électeurs, sous réserve de quelques nuances, au regard du discours de campagne des candidats, prend ainsi tout son sens. Faut-il oui ou non donner une majorité qualifiée à liste de Pastef conduite par le premier ministre ?
La réponse bien entendu ne réside plus sur le mode de scrutin différent de la présidentielle, si on considère un premier critère portant sur la nature présidentielle du régime qui jusque-là fait du président de la république la clef de voûte des institutions, il est clair que la réponse ne peut être que positive pour deux raisons.
D’abord, les citoyens qui ont d’un coup donné la majorité absolue au premier tour ont semblé dire à ceux qui en doutaient encore, qu’un deuxième tour était superfétatoire, et qu’ils avaient « acheté » le projet du candidat Bassirou Diomaye Faye.
Ensuite, pour dérouler le programme des réformes promis l’Assemblée est la seule instance pour réaliser ce dessein, y compris par la mise en place de la haute cour de justice pour juger les ministres suspectés de prévarication des ressources publiques, mais aussi pour régler définitivement la question de la loi d’amnistie des faits politiques de 2021 à 2024, et qui constituent une demande citoyenne publique.
Comme on ne peut pas vouloir une chose et son contraire, le passage obligé pour réaliser ce dessein, ne peut être que confier une majorité absolue au nouveau régime, dont la tête de liste est Ousmane Sonko.
Pour les différentes coalitions de l’opposition, il n’est pas question de donner une majorité de gouvernement au nouveau régime, à la lumière de l’expérience de la XIVème législature qui a permis à la majorité précédente de couvrir toutes les dérives du gouvernement de Macky Sall. Elles veulent avoir des majorités de blocage pour, disent-elles peser sur toutes les décisions du pouvoir à travers les débats parlementaires où leurs avis vont compter. Comme on le voit les risques de blocage institutionnel pendant 5ans sont présents.
Les électeurs voudront –ils prendre ce risque le 17 Novembre prochain ? Wait and see