BNP Paribas et Société Générale, les deux groupes bancaires français les plus présents en Afrique avec un total de 61 filiales combinées, ont réalisé des bénéfices nets en hausse au premier semestre 2021, a constaté l'Agence Ecofin.
Le premier qui possède 31 filiales dans la région a déclaré une marge nette positive équivalant à 5,6 milliards $. Elle est en hausse de 37,6% par rapport à celle de la même période en 2020. Le deuxième qui est présent sur le continent avec 30 filiales a déclaré un bénéfice net de 3,6 milliards $ sur la période, en hausse de 99%.
Dans les deux cas, aussi bien les revenus d'intérêts que ceux des services de banque ont tiré les marges vers le haut. Pourtant, une analyse du bilan des institutions laisse transparaître de légers défis derrière cette reprise avec des bénéfices.
On relève une augmentation plus faible des encours des investissements sur les produits financiers. Ils ont progressé de 42 milliards $ chez BNP Paribas contre 71,8 milliards $ sur la même période en 2020. Pour Société Générale, l'indicateur est de 91 milliards $ contre 120 milliards $ en 2020.
Parallèlement, l'encours des crédits à la clientèle a connu un rythme de progression plus lent. 62,5 milliards $ de prêts nets supplémentaires ont été accordés par les deux groupes financiers contre 86 milliards $ sur les 6 premiers mois de 2020. Dans le sillage de ces deux indicateurs, la somme des actifs de chacune de ces institutions a aussi connu une progression plus faible.
Au 30 juin 2021, elle était en hausse de 216 milliards $ pour BNP Paribas, contre 252 milliards $ en 2020. Chez Société Générale, les actifs ont évolué de 222,2 milliards $ ce premier semestre contre 272 milliards $ pour la même période en 2020.
Dans une année 2021 caractérisée par des ambitions de reprise dans presque toutes les économies du monde, on se serait attendu à voir le bilan des banques gonfler plus amplement, du moins pour ce qui est de leurs actifs, signe qu'elles ont repris avec le financement actif des économies. Des investissements et des encours de prêts qui progressent plus lentement sont le signe d'une possible prudence pour les deux leaders de la banque en France et sur certains marchés africains.
Si leurs actifs évoluent lentement, les fonds propres des deux groupes ont évolué solidement, soutenus notamment par un accroissement des bénéfices mis en réserve. Aussi bien BNP Paribas que Société Générale ne publient pas à temps leurs performances financières sur les marchés africains où ils opèrent. Il est donc difficile de dire si ces dynamiques de groupe se répliquent sur l'ensemble des marchés du continent.
Idriss Linge
Source : https://www.agenceecofin.com/