« Comme vous le savez, l’Abao joue un rôle à la fois professionnel et politique », dit d’emblée le président de l’Association des banques de l’Afrique de l’Ouest (Abao) qui s’exprimait ce matin par vision conférence , à l’occasion de cérémonie d’ouverture de la 75e réunion de leur conseil exécutif.
En effet, John DAVIES qui remercie le Sénégal, organisateur de la rencontre et représenté par le vice-président de l’Abao Thierno Seydou Nourou Sy, indique qu’en tant qu’organisation professionnelle, elle est chargée de défendre les intérêts et de faire valoir les points de vue de ses membres partout où besoin en est. Ensuite, poursuit-il, en tant que membre du « Groupe secteur privé de la Cedeao », elle est un organe à travers lequel la Commission et les Etats de la Cedeao traitent avec le système bancaire et financier de la Zone.
Largement dépendant de ce double rôle, M. DAVIES souligne que son objectif général est de représenter et de servir le système bancaire et financier puis de contribuer à la réalisation de l’union économique, monétaire, bancaire et financière des pays de la Cedeao. « D’où sa forte implication dans les grands projets communautaires au premier rang desquels les Projets de monnaie unique et de Système de paiements et de règlement de la Cedeao qui, malgré les multiples contraintes et imprévus, avancent à grands pas. »
Le secteur bancaire en plein croissance
Le secteur bancaire et financier de la Cedeao est en pleine croissance et en pleine mutation, fait savoir le président de l’Abao. Qui explique, en effet, que beaucoup de banques, d’institutions et d’établissements financiers y sont créés chaque année. Aussi, note-t-il, de grands groupes bancaires européens s’en retirent alors que de grands groupes bancaires africains et non-africains s’y créent, s’y installent et s’y étendent.
Pour John DAVIES, la Cedeao elle-même est en pleine mutation interne et en croissance externe : « en interne, elle a adopté beaucoup de textes communs comme le « Tarif Extérieur Commun », la « Politique et le Code Commun des Investissements » ; en externe, la procédure d’adhésion du royaume du Maroc est très avancée ; la Tunisie et la Mauritanie y ont demandé le Statut d’Observateurs ».
Tous ces mouvements présagent, selon lui, d’un très fort développement du secteur bancaire et financier de « notre zone économique qui est déjà considérée comme celle qui fonctionne le mieux parmi les cinq Zones Economiques créées par l’Union Africaine ». L’Abao, vitrine de l’économie et du secteur bancaire et financier de la Cedeao, doit accompagner et aider au bon déroulement de ces mouvements, affirme M. DAVIES. Qui ajoute enfin qu’elle doit donc se reconstituer et se doter des moyens nécessaires au bon accomplissement de sa mission.
Pour sa part, le représentant du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a salué l’organisation, ce jeudi 29 juillet 2021, des réunions de l’Association des banques de l’Afrique de l’Ouest (Abao). Sourou Antonin DOSSOU qui s’est exprimé au nom de Tiémoko Meyliet KONÉ, a confié que c’est un réel plaisir pour la Banque centrale de prendre part à la cérémonie d’ouverture, l’Abao étant l’un des maillons essentiels de la construction d’une véritable intégration monétaire et financière en Afrique de l’Ouest.
« Il me plaît de saisir l’opportunité de la présente cérémonie pour insister sur la nécessité du renforcement de l’intégration monétaire et financière dans notre zone. », déclare M. DOSSOU. Selon lequel l’intégration monétaire entre les pays de la Cedeao est un enjeu majeur de développement économique. Théoriquement, souligne-t-il, cette intégration entraînera la disparition des coûts de transaction avec la suppression des taux de change bilatéraux, le développement du commerce intra-communautaire, la synchronisation des cycles économiques, une parfaite mobilité des facteurs de production de même que la croissance de l’activité économique régionale.
Par ailleurs directeur général de la stabilité financière et du financement des économies de la Bceao, Sourou Antonin DOSSOU soutient que les entreprises, profitant du marché unique, pourront réaliser des économies d’échelle. Ainsi, poursuit-il, le tissu productif sera d’autant plus stimulé, de nouveaux emplois seront créés et le bien-être des populations sera amélioré. Par ailleurs, « au-delà de l’économie de devises qu’elle procurerait aux pays membres, une intégration monétaire aboutie limiterait les transactions à caractère spéculatif sur les différentes monnaies de la région ».
L’intégration financière (…) améliorerait l’allocation régionale de l’épargne et du crédit
L’intégration financière, quant à elle, entendue comme un processus de renforcement des interactions entre systèmes financiers (bancaires et/ou marchés financiers) nationaux, en créant des espaces financiers plus vastes, améliorerait l’allocation régionale de l’épargne et du crédit en faveur des investissements les plus productifs.
Elle favoriserait également, selon lui, les économies d’échelle et renforcerait la concurrence, grâce notamment à une harmonisation progressive des réglementations. A l’en croire, les gains à attendre de l’intégration financière sont particulièrement élevés dans notre zone, dans la mesure où elle permet de lever deux contraintes majeures au développement financier : la faible taille des marchés et le niveau élevé des coûts de l’intermédiation financière.
Il est heureux de constater que notre zone réalise des progrès tangibles en matière d’intégration monétaire et financière, confie dans la foulée le représentant de la Bceao. En effet, l’accès aux services financiers continue de s’améliorer. En ce sens, il renseigne que le secteur bancaire s’est largement développé au cours de la dernière décennie, en termes de taille d’actifs et de rentabilité, de géographie (c’est-à-dire de canaux de distribution et de réseau), de sophistication des offres, de services bancaires numériques, de cartes, de paiements mobiles et d’inclusion financière.
Au-delà des banques, la Bceao signale que « nous assistons à la naissance et à la croissance de compagnies d’assurances, d’institutions de microfinance et d’autres entreprises de services financiers qui offrent une plus grande diversité et des solutions de plus en plus sophistiquées, à des coûts plus faibles et dans des délais raccourcis notamment en temps réel ».
« Nous sommes en effet disposés à contribuer efficacement, aux côtés des autres acteurs, à une intégration monétaire et financière réussie au niveau de la Cedeao», soutient M. DOSSOU. Qui relève à ce titre que la Banque centrale participe amplement aux activités de l’Agence monétaire Ouest africaine (Amao), dont elle est la première contributrice financière, de même qu’aux travaux du projet de monnaie unique de la Cedeao.
Cependant, « nous devons reconnaître que d’importants défis restent à relever ». En effet, M. DOSSOU rappelle que la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao a confirmé que la réalisation des objectifs de convergence macroéconomique est une condition nécessaire à la concrétisation du projet de la monnaie commune.
Bassirou MBAYE
En effet, John DAVIES qui remercie le Sénégal, organisateur de la rencontre et représenté par le vice-président de l’Abao Thierno Seydou Nourou Sy, indique qu’en tant qu’organisation professionnelle, elle est chargée de défendre les intérêts et de faire valoir les points de vue de ses membres partout où besoin en est. Ensuite, poursuit-il, en tant que membre du « Groupe secteur privé de la Cedeao », elle est un organe à travers lequel la Commission et les Etats de la Cedeao traitent avec le système bancaire et financier de la Zone.
Largement dépendant de ce double rôle, M. DAVIES souligne que son objectif général est de représenter et de servir le système bancaire et financier puis de contribuer à la réalisation de l’union économique, monétaire, bancaire et financière des pays de la Cedeao. « D’où sa forte implication dans les grands projets communautaires au premier rang desquels les Projets de monnaie unique et de Système de paiements et de règlement de la Cedeao qui, malgré les multiples contraintes et imprévus, avancent à grands pas. »
Le secteur bancaire en plein croissance
Le secteur bancaire et financier de la Cedeao est en pleine croissance et en pleine mutation, fait savoir le président de l’Abao. Qui explique, en effet, que beaucoup de banques, d’institutions et d’établissements financiers y sont créés chaque année. Aussi, note-t-il, de grands groupes bancaires européens s’en retirent alors que de grands groupes bancaires africains et non-africains s’y créent, s’y installent et s’y étendent.
Pour John DAVIES, la Cedeao elle-même est en pleine mutation interne et en croissance externe : « en interne, elle a adopté beaucoup de textes communs comme le « Tarif Extérieur Commun », la « Politique et le Code Commun des Investissements » ; en externe, la procédure d’adhésion du royaume du Maroc est très avancée ; la Tunisie et la Mauritanie y ont demandé le Statut d’Observateurs ».
Tous ces mouvements présagent, selon lui, d’un très fort développement du secteur bancaire et financier de « notre zone économique qui est déjà considérée comme celle qui fonctionne le mieux parmi les cinq Zones Economiques créées par l’Union Africaine ». L’Abao, vitrine de l’économie et du secteur bancaire et financier de la Cedeao, doit accompagner et aider au bon déroulement de ces mouvements, affirme M. DAVIES. Qui ajoute enfin qu’elle doit donc se reconstituer et se doter des moyens nécessaires au bon accomplissement de sa mission.
Pour sa part, le représentant du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a salué l’organisation, ce jeudi 29 juillet 2021, des réunions de l’Association des banques de l’Afrique de l’Ouest (Abao). Sourou Antonin DOSSOU qui s’est exprimé au nom de Tiémoko Meyliet KONÉ, a confié que c’est un réel plaisir pour la Banque centrale de prendre part à la cérémonie d’ouverture, l’Abao étant l’un des maillons essentiels de la construction d’une véritable intégration monétaire et financière en Afrique de l’Ouest.
« Il me plaît de saisir l’opportunité de la présente cérémonie pour insister sur la nécessité du renforcement de l’intégration monétaire et financière dans notre zone. », déclare M. DOSSOU. Selon lequel l’intégration monétaire entre les pays de la Cedeao est un enjeu majeur de développement économique. Théoriquement, souligne-t-il, cette intégration entraînera la disparition des coûts de transaction avec la suppression des taux de change bilatéraux, le développement du commerce intra-communautaire, la synchronisation des cycles économiques, une parfaite mobilité des facteurs de production de même que la croissance de l’activité économique régionale.
Par ailleurs directeur général de la stabilité financière et du financement des économies de la Bceao, Sourou Antonin DOSSOU soutient que les entreprises, profitant du marché unique, pourront réaliser des économies d’échelle. Ainsi, poursuit-il, le tissu productif sera d’autant plus stimulé, de nouveaux emplois seront créés et le bien-être des populations sera amélioré. Par ailleurs, « au-delà de l’économie de devises qu’elle procurerait aux pays membres, une intégration monétaire aboutie limiterait les transactions à caractère spéculatif sur les différentes monnaies de la région ».
L’intégration financière (…) améliorerait l’allocation régionale de l’épargne et du crédit
L’intégration financière, quant à elle, entendue comme un processus de renforcement des interactions entre systèmes financiers (bancaires et/ou marchés financiers) nationaux, en créant des espaces financiers plus vastes, améliorerait l’allocation régionale de l’épargne et du crédit en faveur des investissements les plus productifs.
Elle favoriserait également, selon lui, les économies d’échelle et renforcerait la concurrence, grâce notamment à une harmonisation progressive des réglementations. A l’en croire, les gains à attendre de l’intégration financière sont particulièrement élevés dans notre zone, dans la mesure où elle permet de lever deux contraintes majeures au développement financier : la faible taille des marchés et le niveau élevé des coûts de l’intermédiation financière.
Il est heureux de constater que notre zone réalise des progrès tangibles en matière d’intégration monétaire et financière, confie dans la foulée le représentant de la Bceao. En effet, l’accès aux services financiers continue de s’améliorer. En ce sens, il renseigne que le secteur bancaire s’est largement développé au cours de la dernière décennie, en termes de taille d’actifs et de rentabilité, de géographie (c’est-à-dire de canaux de distribution et de réseau), de sophistication des offres, de services bancaires numériques, de cartes, de paiements mobiles et d’inclusion financière.
Au-delà des banques, la Bceao signale que « nous assistons à la naissance et à la croissance de compagnies d’assurances, d’institutions de microfinance et d’autres entreprises de services financiers qui offrent une plus grande diversité et des solutions de plus en plus sophistiquées, à des coûts plus faibles et dans des délais raccourcis notamment en temps réel ».
« Nous sommes en effet disposés à contribuer efficacement, aux côtés des autres acteurs, à une intégration monétaire et financière réussie au niveau de la Cedeao», soutient M. DOSSOU. Qui relève à ce titre que la Banque centrale participe amplement aux activités de l’Agence monétaire Ouest africaine (Amao), dont elle est la première contributrice financière, de même qu’aux travaux du projet de monnaie unique de la Cedeao.
Cependant, « nous devons reconnaître que d’importants défis restent à relever ». En effet, M. DOSSOU rappelle que la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao a confirmé que la réalisation des objectifs de convergence macroéconomique est une condition nécessaire à la concrétisation du projet de la monnaie commune.
Bassirou MBAYE