M. Dièye faisait une communication sur les APE à l’occasion du forum scientifique de la 23ème édition de la FIDAK. « Tant que le Nigeria ne l’aura pas fait, je continuerai à croire que ce pays est contre l’APE », ajoute-t-il. Pour cet expert, c’est la dynamique qui a cours dans ce pays. « Le secteur privé nigérian a dit et redit qu’il ne veut pas des APE. Il en est de même de la société civile et des parlementaires nigérians », soutient-il. Selon toujours M. Dièye le Nigeria n’a pas les mêmes intérêts que la Côte d’Ivoire et le Ghana qui avaient signé des APE intérimaires. « On ne peut pas être la première économie africaine dont le marché d’extension naturel est l’Afrique de l’ouest et n’ayant pas d’exportations en Europe, et laisser cette derrière venir s’implanter et la concurrencer directement sur son marché », avance Cheikh Tidiane Dièye. Quel pays sensé ne défendrait pas son marché ? de se demande-t-il. Selon lui, l’UE nous impose la clause de la Nation la plus favorisée(NPF) pour contrecarrer la concurrence chinoise et des autres pays émergents. Le directeur exécutif d’ENDA CACID soutient que les pays de l’Afrique de l’Ouest doivent analyser deux options : faire bloc derrière le Nigeria ou bien l’affaiblir pour avoir l’APE « J’ai l’impression que la volonté d’avoir un APE peut nous pousser aujourd’hui à accepter beaucoup de choses mais si le Nigeria dit niet il n’ y aura pas d’APE en Afrique de l’Ouest», affirme-t-il. Pourtant, dans les accords signés par les négociateurs de l’Afrique de l’Ouest et ceux de l’UE, il est dit que si les ¾ des Etats ratifient ces accords, les APE entrent en vigueur. Sur ce point M. Dièye se veut formel : si tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest signent les APE sans le Nigeria, ça n’ira pas car ce pays va bloquer la CEDEAO, le tarif extérieur commun et d’autres outils d’intégration de la région. Ce qui amènera la destruction régionale. Dans l’entendement de M. Dièye, « avancer avec le Nigeria, permettra d’avoir un APE régional ».
El Hadj Diakhaté
El Hadj Diakhaté