34% des entreprises misent sur le digital pour réduire le coût du commerce intra-africain (Economist Impact)

Lundi 10 Février 2025

Le rapport souligne que les entreprises africaines affichent encore une préférence marquée par la diversification géographique en matière d’approvisionnement en intrants, dans un contexte marqué par la persistance de nombreux freins au développement du commerce intra-africain.


34% des entreprises misent sur le digital pour réduire le coût du commerce intra-africain (Economist Impact)
Environ 34% des dirigeants d’entreprise affirment qu’ils se tournent de plus en plus vers des outils numériques pour tenter de réduire les coûts élevés du commerce intra-régional liés au déficit d’infrastructures et à la persistance de barrières réglementaires, selon un rapport  publié le jeudi 20 janvier par le cabinet de recherche britannique Economist Impact.

Intitulé « Trade in transition regional insights-Africa Navigating regional ambitions and global realities », le rapport se base sur un sondage réalisé auprès de plusieurs centaines de chefs d’entreprise africains dans le cadre de l’enquête mondiale « Trade in transition 2025 ». Celle-ci a permis d’interroger 3500 dirigeants d’entreprise opérant en Amérique du Nord, en Europe, en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud.
Les dirigeants africains estiment cependant que l’exploitation des opportunités commerciales offertes par la digitalisation est encore entravée par le déficit de données sur le continent, ce qui nécessite des efforts concertés de la part des gouvernements et des entreprises, et des investissements dans l'infrastructure Data et la mise en place de normes pour la collecte et la gestion des données.

Le rapport révèle par ailleurs que les dirigeants africains pensent que les principaux obstacles qui empêchent leur entreprise de tirer pleinement profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sont, dans l’ordre, l’instabilité politique et les conflits régionaux (39% des cadres supérieurs interrogés), la lenteur de la mise en œuvre du marché commun africain (32%), la faiblesse du soutien financier (27%), les coûts de conformité élevés (22%), le faible degré de digitalisation des procédures douanières (20%) et la médiocrité des infrastructures de transport (17%).

Face aux multiples obstacles qui freinent les échanges commerciaux intra-africains, les entreprises africaines se tournent vers des marchés en dehors du continent pour s’approvisionner en intrants. Les dirigeants sondés affichent une préférence marquée pour la diversification géographique - c'est-à-dire le fait de s'approvisionner dans plusieurs régions à travers le monde - plutôt que pour la régionalisation. Plus de 46% d'entre eux affirment qu’ils veillent à diversifier leur base de fournisseurs, alors que 16% préfèrent la régionaliser.  

Technologies vertes

Bien que la Chine reste le premier partenaire commercial de l'Afrique, des pays comme l'Inde, les Emirats arabes unis et la Turquie s'imposent comme des acteurs importants dans le domaine des échanges commerciaux impliquant des entreprises africaines. Cette diversification reflète l'ambition du continent de réduire sa dépendance à l'égard d'un partenaire unique.

Pour renforcer leur engagement sur les marchés extérieurs à l'Afrique, les dirigeants africains soulignent la nécessité de conclure des accords commerciaux plus favorables (35% des répondants) et de mettre en place des mesures d'incitation gouvernementales (25%).
Sur un autre plan, 27% des chefs d’entreprise africains interrogés estiment que le développement durable constitue une priorité contre une moyenne mondiale de 15%, ce qui dénote un soutien important aux pratiques durables sur ce continent fortement exposé aux effets néfastes du changement climatique.

Les patrons sondés affirment dans ce cadre qu’ils s’emploient à augmenter leurs investissements dans des technologies permettant d'identifier les risques climatiques au niveau des chaînes d’approvisionnement (38%) et de renforcer leur collaboration avec les fournisseurs afin d'établir un meilleur partage des données et des stratégies communes pour faire face aux événements météorologiques extrêmes (34%). Ces deux axes permettent une gestion du risque climatique axée sur les données au sein des chaînes d'approvisionnement.

La collecte de données sur les paramètres de durabilité est surtout fondamentale pour les pays qui exportent vers l’Union européenne (UE), où un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) est entré en vigueur en octobre 2023, avec une période de transition de trois ans au cours de laquelle seules les obligations de déclaration s'appliqueront.

Ce mécanisme plus connu sous l’appellation de la taxe carbone européenne aura un impact significatif, car les exportations vers l'UE représentaient 33% du total des exportations du continent en 2023. Pour se conformer à cette nouvelle taxe européenne visant à rendre plus équitables les conditions de concurrence entre les entreprises de l’UE et celles des pays tiers en attribuant un prix du carbone aux produits importés, les dirigeants d'entreprise africains estiment qu’ils ont notamment besoin d’améliorer l’accès de leurs entreprises aux technologies vertes (55%) et du soutien des gouvernements locaux (50%).
https://www.agenceecofin.com
 
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