La maturité de cette dette ainsi que le taux d’intérêt doivent être bien étudiés. Sinon cela pourrait conduire à la situation que de nombreux pays africains ont vécu avant l’intervention du programme dénommé pays pauvres très endettés. Ce programme visait la réduction de la dette des pays africains qui croulaient sous le poids de leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers. Ils ne pouvaient par conséquent entreprendre aucun projet de développement. C’est pourquoi sans doute, le président de la banque africaine de développement a jugé utile de lancer cette alerte, lors de son discours à l’ouverture de la 51ème édition des Assemblées annuelles de la BAD qui se tient en Zambie. L’Afrique doit éviter la crise de la dette a averti le Dr Akinwumi Adesina. Parce qu’une Afrique endettée ne peut pas être une Afrique qui monte en puissance a-t-il soutenu. En vérité, selon le nouveau président de l’institution financière, il y a une reconstitution très rapide de la dette des pays africains. Entre 2006 et 2014, les pays africains ont émis 26 milliards d’euro-obligations a renseigné le Dr Adesina. Et pour la seule année 2015, ce sont 12 milliards d’euro-obligations qui ont été émis. Avec la tendance haussière des taux d’intérêt, les pays africains a précisé le Dr Adesina sont confrontés aujourd’hui au coût élevé du financement de la dette libellée en devises. Les pays africains devraient plutôt selon le Dr Adesina se tourner vers l’intérieur et mobiliser des ressources nationales pour financer leur développement. Le Dr Adesina a soutenu dans son allocution que les pays africains doivent trouver les meilleurs moyens de titriser les envois des migrants, qui ont atteint 62 milliards de dollars EU en 2014 selon l’ancien ministre de l’agriculture du Nigéria. Le président de la Bad a aussi profité de cette tribune que lui offrait la cérémonie officielle d’ouverture des Assemblées annuelles de la Bad pour dire que l’argent des contribuables africains ne doit plus se retrouver dans les comptes personnels de leurs dirigeants. Une invite on ne peut plus claire aux élites politiques africaines à l’exercice d’une bonne gouvernance, seule gage d’un avenir économique plus radieux pour le continent.
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Ismaila BA, Envoyé spécial à Lusaka
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Ismaila BA, Envoyé spécial à Lusaka