La présidente Ellen Johnson Sirleaf doit agir pas de toute urgence pour stimuler l'économie au risque de voir son pays connaître un taux de croissance négatif pour la première fois depuis la fin de la
Lorsqu'Ebola a frappé, son effet sur l'économie du pays a été immédiat. Les Libériens aisés possédant une double nationalité ont fui, emportant leur pouvoir d'achat avec eux. L'état d'urgence ayant été déclaré, les restaurants et bars ont dû fermer à 18 heures. Par crainte de la contamination, les clients ont cessé de se rendre chez le coiffeur ou dans les magasins de vêtements. Les compagnies minières ont ralenti, voire cessé leurs activités et leurs fournisseurs ont été privés de revenus. Des petites entreprises ont dû fermer dans tout le pays et des centaines de milliers de personnes se retrouvent maintenant sans emploi.
D'après l'économiste du PNUD Janice James, la crise de l'Ebola a détruit de façon permanente les moyens de subsistance de milliers de personnes : « 79 pour cent de la main d'œuvre libérienne travaille dans le secteur informel. Les agriculteurs, les vendeurs sur les marchés et les chasseurs constituent l'essentiel de cette main d'œuvre informelle, or ce sont des emplois précaires même en temps normal. Beaucoup ont perdu leur travail à cause d'Ebola, et ils doivent puiser dans leurs économies pour faire vivre leur famille. Ils sont en train de perdre le capital dont ils auront besoin pour reprendre leur activité plus tard. »
Selon Bomah Kollie, gérant du marché de Waterside à Monrovia, le virus Ebola a eu des effets catastrophiques : « Nous savons qu'il y a eu 21 décès rien que dans une seule des sections du marché. Il y en a eu bien davantage. Mais le plus gros problème, c'est que plus personne ne vient. Les gens ont pris peur et restent chez eux. »
Morris Moore dirige un atelier de couture spécialisé dans les uniformes scolaires au marché de Waterside. Avec la crise Ebola, les écoles sont fermées depuis le mois de septembre et Morris a du mal à trouver suffisamment de commandes pour lui et ses employés. « Même si les écoles rouvrent leurs portes, beaucoup de parents ont perdu leur gagne-pain et ils ne pourront payer ni les frais scolaires ni les uniformes. »
Selon Mme James, une autre commerçante, c'est le secteur tertiaire, la vente au détail et l'agriculture, qui est le plus touché. « Il y avait environ quinze mille personnes qui gagnaient leur vie en chassant le gibier de brousse au Libéria. Des milliers d'autres tiraient leurs revenus du séchage et de la vente de cette viande. Maintenant que c'est interdit, ces gens ont perdu leur gagne-pain. »
« Depuis que la classe moyenne est partie, plus personne ne peut se permettre d'acheter des appareils électroniques, des meubles ou des produits de luxe, continue-t-elle. Les magasins sont obligés de fermer. On n'achète plus que des produits de base comme du riz ou des légumes, qui ont une marge bénéficiaire très faible. »
L'impact sur les ressources de l'État est tout aussi dévastateur. Les recettes fiscales ont chuté de 18 pour cent cette année et les échanges commerciaux ont diminué d'environ 15 pour cent en 2014. La vente d'alcool génère les taxes à l'importation les plus élevées, mais comme les bars sont fermés depuis plusieurs mois, la demande est nulle. Les importations comme les exportations sont devenues problématiques : les compagnies qui essaient de faire entrer des bateaux dans le port ont vu leurs primes d'assurance augmenter fortement.
Mais tout espoir n'est pas perdu et le gouvernement libérien est bien décidé à mettre fin à ces revers avec l'aide du PNUD. Maintenant que la saison des pluies est terminée, il encourage les agriculteurs à planter. Il investit dans l'infrastructure routière et la construction, deux secteurs qui créent des emplois et offrent des opportunités pour les fournisseurs. Les compagnies minières relancent leurs opérations et elles exporteront du minerai dans les mois à venir. Des milliers de travailleurs étrangers sont arrivés dans le pays, ce qui stimule le secteur tertiaire.
Le PNUD appuie le gouvernement de plusieurs manières pour éviter une spirale économique descendante. Il collabore avec le ministère de la Santé pour veiller à ce que les travailleurs de la santé reçoivent leur salaire à temps et pour recruter des milliers d'agents communautaires qui recenseront les cas d'Ebola. Il offre aussi un appui logistique au ministère : voitures, motos, équipements de protection individuelle, radios et autres nécessités. Il fera également parvenir des fonds aux Libériens les plus démunis au travers de programmes de transferts sociaux.
United Nations Development Programme (New York)
D'après l'économiste du PNUD Janice James, la crise de l'Ebola a détruit de façon permanente les moyens de subsistance de milliers de personnes : « 79 pour cent de la main d'œuvre libérienne travaille dans le secteur informel. Les agriculteurs, les vendeurs sur les marchés et les chasseurs constituent l'essentiel de cette main d'œuvre informelle, or ce sont des emplois précaires même en temps normal. Beaucoup ont perdu leur travail à cause d'Ebola, et ils doivent puiser dans leurs économies pour faire vivre leur famille. Ils sont en train de perdre le capital dont ils auront besoin pour reprendre leur activité plus tard. »
Selon Bomah Kollie, gérant du marché de Waterside à Monrovia, le virus Ebola a eu des effets catastrophiques : « Nous savons qu'il y a eu 21 décès rien que dans une seule des sections du marché. Il y en a eu bien davantage. Mais le plus gros problème, c'est que plus personne ne vient. Les gens ont pris peur et restent chez eux. »
Morris Moore dirige un atelier de couture spécialisé dans les uniformes scolaires au marché de Waterside. Avec la crise Ebola, les écoles sont fermées depuis le mois de septembre et Morris a du mal à trouver suffisamment de commandes pour lui et ses employés. « Même si les écoles rouvrent leurs portes, beaucoup de parents ont perdu leur gagne-pain et ils ne pourront payer ni les frais scolaires ni les uniformes. »
Selon Mme James, une autre commerçante, c'est le secteur tertiaire, la vente au détail et l'agriculture, qui est le plus touché. « Il y avait environ quinze mille personnes qui gagnaient leur vie en chassant le gibier de brousse au Libéria. Des milliers d'autres tiraient leurs revenus du séchage et de la vente de cette viande. Maintenant que c'est interdit, ces gens ont perdu leur gagne-pain. »
« Depuis que la classe moyenne est partie, plus personne ne peut se permettre d'acheter des appareils électroniques, des meubles ou des produits de luxe, continue-t-elle. Les magasins sont obligés de fermer. On n'achète plus que des produits de base comme du riz ou des légumes, qui ont une marge bénéficiaire très faible. »
L'impact sur les ressources de l'État est tout aussi dévastateur. Les recettes fiscales ont chuté de 18 pour cent cette année et les échanges commerciaux ont diminué d'environ 15 pour cent en 2014. La vente d'alcool génère les taxes à l'importation les plus élevées, mais comme les bars sont fermés depuis plusieurs mois, la demande est nulle. Les importations comme les exportations sont devenues problématiques : les compagnies qui essaient de faire entrer des bateaux dans le port ont vu leurs primes d'assurance augmenter fortement.
Mais tout espoir n'est pas perdu et le gouvernement libérien est bien décidé à mettre fin à ces revers avec l'aide du PNUD. Maintenant que la saison des pluies est terminée, il encourage les agriculteurs à planter. Il investit dans l'infrastructure routière et la construction, deux secteurs qui créent des emplois et offrent des opportunités pour les fournisseurs. Les compagnies minières relancent leurs opérations et elles exporteront du minerai dans les mois à venir. Des milliers de travailleurs étrangers sont arrivés dans le pays, ce qui stimule le secteur tertiaire.
Le PNUD appuie le gouvernement de plusieurs manières pour éviter une spirale économique descendante. Il collabore avec le ministère de la Santé pour veiller à ce que les travailleurs de la santé reçoivent leur salaire à temps et pour recruter des milliers d'agents communautaires qui recenseront les cas d'Ebola. Il offre aussi un appui logistique au ministère : voitures, motos, équipements de protection individuelle, radios et autres nécessités. Il fera également parvenir des fonds aux Libériens les plus démunis au travers de programmes de transferts sociaux.
United Nations Development Programme (New York)