Afrique : Les ODD seront profitables aux PMA à conditions d’être bien mis en œuvre, selon l’expert Matthieu Boussichas

Vendredi 6 Novembre 2015

Les Objectifs de développement durable (ODD) seront profitables aux pays moins avancés (PMA) à conditions d’être bien mis en œuvre, soutient M. Matthieu Boussichas Docteur en économie et chargé de programme à la fondation pour les études et recherche sur le développement international (FERDI).


Afrique : Les ODD seront profitables aux PMA à conditions d’être bien mis en œuvre, selon l’expert Matthieu Boussichas
« Un bon suivi statistique est essentiel au pilotage des politiques de développement », avance-t-il dans Passerelles du mois de novembre 2015, une publication du Centre International pour le Commerce et le Développement Durable (ICTSD).  Selon lui, avec l’élargissement de l’agenda, le nombre d’objectifs, de cibles et d’indicateurs à suivre est en forte hausse, à tel point que l’efficacité de l’ensemble pourrait en pâtir. Un travail est en cours aux Nations unies pour définir les indicateurs qui permettront de suivre les 169 cibles des 17 ODD, mais rien ne semble indiquer aujourd’hui qu’une distinction sera faite entre les indicateurs retenus selon leur degré de priorité. « Or, un suivi statistique international crédible et visible de l’agenda n’est envisageable que si celui-ci est sélectif, ce qui implique de définir des priorités et une hiérarchie parmi les indicateurs de suivi », soutient  Matthieu Boussichas. Il s’agirait, à ses yeux, de distinguer les indicateurs prioritaires de ceux qui le sont moins et ainsi sélectionner des indicateurs représentatifs des dimensions les plus importantes du développement durable. « Un consensus pourrait être trouvé sur quelques dimensions fondamentales, à suivre plus particulièrement à l’aide d’un nombre réduit d’indicateurs SMART – Simple, Mesurable, Assignable (il doit permettre d’identifier qui est responsable de l’évolution de l’indicateur), Pertinent (pour Relevant, en anglais), et Temporellement défini. », avance M Boussichas  Il poursuit, estimant que s’il appartient à la communauté internationale et à chaque État de distinguer quelles dimensions leur apparaissent essentielles, on peut avancer, sans être exhaustif, la santé, la bonne nutrition et le niveau effectif d’éducation de la population, la compétitivité macroéconomique du pays et la sécurité des individus en tant que facteurs fondamentaux.
Une série restreinte d’indicateurs pourrait ainsi faire l’objet d’une attention plus spécifique : par exemple la mortalité infanto-juvénile, la proportion d’individus vivant en dessous de la ligne de pauvreté nationale, le niveau d’instruction atteint par les élèves, le niveau d’emploi des jeunes, l’accès à l’électricité, une mesure de la productivité, une mesure de la qualité de l’environnement ou encore une mesure de la sécurité des individus.
En outre, affirme Matthieu Boussichas, les responsables du suivi statistique de l’Agenda post-2015 seraient bienvenus de prendre en compte l’une des critiques adressées aux OMD : la mesure de leurs progrès a été définie initialement en considérant qu’un même effort devait produire toutes choses égales par ailleurs le même résultat, quel que soit le pays et son niveau de développement. Or, la vitesse de progression de la plupart des indicateurs diffère selon le niveau de développement d’un pays ; par exemple, une même réduction de la pauvreté nécessite généralement une croissance économique plus forte dans un PMA que dans un pays à revenu intermédiaire. De même, la réduction du taux de pauvreté progresse de plus en plus lentement au fur et à mesure que l’on se rapproche d’un taux nul en raison de la plus grande difficulté des politiques publiques à atteindre les plus pauvres dont le problème n’est pas que financier, mais relève aussi de leur intégration sociale. « Prendre en compte les niveaux initiaux des pays dans l’évaluation de leur progrès permettrait un pilotage plus fin et plus juste des politiques de développement », soutientMatthieu Boussichas.
El Hadj Diakhaté
 
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