Assurance indicielle : Le nombre de détenteurs passe de 66 à plus de 200 mille entre 2012 et 2019

Vendredi 7 Février 2020

L’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) a organisé hier dans ses locaux, une rencontre d’échanges sur le thème : « Liaison de l’assurance indicielle avec le crédit agricole : une mise en garde contre une souscription incomprise ou mal informée ». Selon Mame Mor Anta Syll, auteur de la recherche, il faut davantage que les autorités prennent en compte les résultats des chercheurs pour développer une culture financière chez les producteurs au niveau rural.


Assurance indicielle : Le nombre de détenteurs passe de 66 à plus de 200 mille entre 2012 et 2019
Entre 2012 et 2019, le nombre de producteurs agricole qui ont une assurance indicielle passe de 66 à plus 200 mille. Telle est la révélation faite par Mame Mor Anta Syll à l’occasion de « l’animation scientifique » organisée par l’Ipar. Le docteur en économie trouve par conséquent que les agriculteurs sont en train d’adopter l’assurance agricole dans leurs activités. Tout de même, M. Syll par ailleurs chercheur à l’Ipar soutient qu’il faut également s’assurer que ces producteurs comprennent ce qu’ils adoptent.

« C’est bon d’avoir des chiffres importants mais c’est mieux d’avoir des producteurs qui savent ce que peut leur apporter l’assurance. Qu’ils sachent que l’assurance permet de transférer le risque agricole vers la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas) et que dans ce cas ils peuvent pratiquer leurs activités sans crainte de perdre car au cas échéant, c’est l’assureur qui rembourse », explique-t-il.

Pour le chercheur, le travail qu’il faut faire davantage dans le cadre de l’assurance agricole indicielle est l’éducation financière, la sensibilisation sur les avantages de ladite assurance au profit des producteurs pour qu’ils puissent en profiter. L’assurance indicielle, à en croire M. Syll, permet de couvrir les risques liés à la pluviométrie, au climat. Son originalité est que quand il y a des dégâts, des sinistres sur le terrain, dans les champs des producteurs, on ne va pas envoyer quelqu’un pour voir l’ampleur des dégâts afin de faire l’estimation.

« C’est sur la base des données pluviométriques qui sont collectées par des stations météorologiques implantées par l’Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim ) qui permettent de savoir à chaque instant si la plante a reçu la quantité d’eau nécessaire et tous les autres éléments relatifs au climat dont elle a besoin pour se développer. Donc c’est à travers ces données météorologiques que la Compagnie nationale d’assurance calcule les indemnisations qu’elle doit payer aux producteurs », détaille-t-il.

Il souligne dans la foulée que la pertinence de ce type d’assurance est qu’elle est venue dans un contexte de changement climatique. « Il y a les retards des précipitations qui peuvent impacter les rendements des producteurs, les pauses de pluviométriques c’est-à-dire il peut rester par exemple une ou deux semaines sans pleuvoir dans une partie du pays. Les plantes souffrent de cette situation liée au changement climatique », poursuit le docteur en économie , également  chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Qui soutient enfin que le fait que l’assurance arrive dans ce contexte-là fait qu’elle occupe une place importante dans le dispositif de gestion des risques agricoles.
Bassirou MBAYE
Assurance


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