Aux États-Unis, les investissements étrangers ont fondu

Samedi 2 Novembre 2013

Les capitaux investis ont été réduits de moitié en cinq ans. Barack Obama en personne se mobilise pour convaincre les entreprises étrangères de miser encore sur l'Amérique.


L'attractivité n'est pas une préoccupation uniquement française. Barack Obama  est intervenu en personne, jeudi, lors d'une conférence inédite organisée à Washington pour séduire les investisseurs étrangers. Car le constat est rude. Depuis 2008 et la crise financière, le flux annuel d'investissements directs étrangers (IDE) aux États-Unis a fondu de moitié. Le montant est passé de 310 milliards de dollars en 2008 à 167 milliards l'an dernier.
Conséquence logique: le poids relatif de la première puissance économique mondiale s'est réduit. En 2000, les États-Unis absorbaient plus du tiers (37 %) des IDE. En 2012, cette part a chuté à 17 %. Durant la décennie, les pays émergents et en voie de développement ont augmenté leur part du gâteau (de 24 % à 34 %) tandis que l'Europe confortait son rang passant de 31 % à 34 %.
Malgré ce recul, les États-Unis et leur marché de 313 millions de consommateurs restent le premier pôle d'attraction mondial des investissements étrangers. C'est pour maintenir leur rang qu'ils organisent la première édition du ­SelectUSA Investment Summit dans la capitale fédérale alors que jusqu'à présent les cinquante États américains étaient en première ligne pour attirer les entreprises étrangères. «Nous voulons capitaliser sur nos forces», explique Penny Pritzker au sitePolitico. Cette milliardaire de Chicago est la secrétaire d'État au Commerce de Barack Obama. Optimiste, elle assure que l'effet du shutdown, l'arrêt d'une partie de l'État fédéral le mois dernier, n'a guère affecté les investisseurs. Le Financial Times relève au contraire que la paralysie qui affecte le Congrès depuis cinq ou six ans a généré une instabilité fiscale de nature à doucher les ardeurs des entreprises étrangères.
Le porc plutôt que le port
Penny Pritzker préfère citer les atouts américains: «l'énergie bon marché (grâce au gaz de schiste), une main-d'œuvre de qualité, un état de droit et un fort investissement dans la recherche». L'Amérique a besoin des capitaux étrangers car «ils créent de bons emplois», poursuit la ministre du Commerce. Une étude de l'Organisation pour l'investissement étranger, citée par le Financial Times, a en effet établi que les filiales de groupes étrangers installées aux États-Unis offrent de meilleurs salaires, investissent davantage dans la recherche et sont plus productives que les sociétés américaines.
Le message que Barack Obama a martelé à la conférence est clair: les investisseurs étrangers seront accueillis à bras ouverts. Or ce n'est pas forcément la perception qu'ils ont eu ces dernières années. Plusieurs projets d'investissements dans des secteurs sensibles ont suscité de retentissantes polémiques. Le Chinois Cnooc  n'a ainsi pas pu mettre la main sur le pétrolier Unocal, pour 18,5 milliards de dollars, en 2005. Plus récemment, le fonds souverain du Qatar s'est vu refuser l'accès au port de New York. Il vient de se rabattre sur Londres. Mais nécessité fait loi. Les Chinois sont sur le point de battre leur record d'investissements annuels aux États-Unis grâce à l'achat par Shuanghui, pour plus de 7 milliards de dollars, de Smithfield Foods. Il est vrai que cette firme de Virginie ne produit pas de pétrole ni ne contrôle d'infrastructure stratégique, mais elle est tout de même le plus gros producteur mondial de porcs.
 
Lefigaro.fr
 
Actu-Economie


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