Plutôt qu’une météo de la finance du continent, le Baromètre de l’industrie financière africaine se veut une véritable boussole qui concoure à faciliter, orienter et inspirer les réformes nécessaires pour booster le potentiel de développement. C’est le sens que donne Ramatoulaye Goudiaby, Directrice AFIS, Jeune Afrique Media Group, de cet instrument qui dégage une perception plutôt contrastée, sur la dynamique d’un environnement macroéconomique sur lequel on note un optimisme globalement stable chez les acteurs cette année, par rapport à l’an dernier, même si on note une légère baisse en fonction des secteurs.
Selon l’enquête réalisée par le cabinet Deloitte et son partenaire Jeune Afrique Media Group, auprès de dirigeants d’institutions financières africaines, on enregistre une confiance plutôt nuancée, selon les types d’institutions. Sur ce critère, 88% des groupes internationaux, 115% des institutions panafricaines et 70% des acteurs régionaux attribuent une note égale ou supérieure à 7. Par secteur en revanche, les Fintechs se démarquent avec une note élevée de 9,25/10, tandis que les marchés de capitaux affichent une prudence assez notable avec une note inférieure à 7 en raison notamment de leur rôle. Quant aux banques et assurances, elles affichent également une prudence plutôt mesurée, reflétant une évaluation équilibrée entre opportunités et risques.
Face au contexte inflationniste, les institutions se sont adaptées et 88% des acteurs ont réajusté leurs stratégies d’investissements tandis que pour 78% d’entre eux, la politique tarifaire en parallèle et les modèles opérationnels, évoluent avec 67% des acteurs qui anticipent un durcissement du crédit et une hausse des coûts.
Quant à la gestion des risques, elle devient cruciale pour les acteurs qui prévoient une dégradation de la qualité des portefeuilles ce qui, selon eux, nécessite des dispositifs renforcés. Les priorités varient selon les secteurs et, alors que les banques mettent l’accent sur les politiques tarifaires et le crédit, les assurances privilégient les stratégies d’investissements et la maîtrise des coûts, tandis que les fintechs se concentrent sur les investissements.
En dépit des défis complexes, ces premiers résultats montrent que l’industrie financière en pleine transformation est capable de s’adapter. De cette tendance notée à travers ces évolutions par rapport aux perspectives économiques, se dégage l’enjeu majeur de la résilience de la finance africaine.
Au regard des différents secteurs comme la banque, les assurances, les marchés de capitaux, la microfinance ainsi que les autres institutions financières, on note pour l’ensemble des acteurs notamment, une amélioration en termes de rentabilité, d’efficacité opérationnelle qui se mesure par les coûts sur les revenus. De même, sur le critère de la solvabilité, celle-ci a été renforcée, « ce qui est important dans ce contexte inflationniste et de poly crises », souligne Mme Goudiaby.
Des défis et des risques
En marge du sommet AFIS et dans le cadre d’un panel sur le Baromètre de l’industrie financière africaine, Ramatoulaye Goudiaby, Directrice AFIS, Jeune Afrique Media Group et Mohamed Ali Jabira, Associé Deloitte Afrique francophone en charge du secteur financier, sont revenus sur les thématiques majeures qui ont été abordées dans l’étude. Selon M. Jabira, celles-ci tournent autour de Stratégie et business model (une réflexion sur les visions des différents acteurs financiers africains) ; gouvernance, risques et conformité (mitigation des risques) ; écosystème et inclusion. Ils ont surtout mis le doigt sur les nombreux défis, risques et préoccupations auxquels les acteurs et autres institutions financières africaines font face.
Aussi d’une année à l’autre, on note une évolution des défis liés notamment à la stabilité politique, la cyber sécurité, mais aussi ceux liés à l’accès aux compétences, la pression inflationniste et les transformations technologiques. Les stratégies mises en place sont assez différenciées sur les modèles opérationnels ou d’affaires. Au niveau des banques et assurances, par exemple, certains acteurs historiques ont investi, mais ont un peu de mal à adapter le capital humain à la problématique de la transformation digitale, à la différence d’acteurs plus souples comme les fintechs.
En gros, comparée à l’enquête de l’année dernière, on note dans le Baromètre 2024, une baisse sensible de la confiance des acteurs sur les perspectives macroéconomiques.
Les plus mal chaussés…
Les défis valant les risques auxquels le secteur financier africain est confronté, les préoccupations sont dominées aujourd’hui par l’inflation sur laquelle le secteur a adapté notamment la gestion du capital. Le renforcement des fonds propres est d’ailleurs une des mesures phares des banques centrales, afin que les établissements bancaires soient capables d’absorber les chocs liés à la pression inflationniste. Au-delà, le risque lié à la cyber sécurité demeure une des grandes préoccupations face aux attaques de plus en plus sophistiquées. Le plus cocasse à ce niveau, est que face à ce risque, les assureurs, eux-mêmes, sont les plus mal protégés.
Par une petite anecdote, Mme Goudiaby fait remarquer que lors d’une conférence sur la question, « A la question de savoir combien parmi les acteurs disposent d’une assurance contre la cyber sécurité, deux mains seulement s’étaient levées dans une salle de plus de deux cents personnes. » Mme Goudiaby d’ajouter : « Les cordonniers sont les plus mal chaussés. »
Last but not least, l’instabilité politique demeure également une préoccupation eu égard notamment à la situation qui prévaut dans le Sahel avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la sortie de trois pays de la CEDEAO, contribuant à la fragilisation de la zone.
Des ajustements
Face à tous ces défis, risques, préoccupations, les acteurs et institutions interrogés dans le cadre du Baromètre insistent sur le renforcement nécessaire et essentiel des fondamentaux que sont:
Selon l’enquête réalisée par le cabinet Deloitte et son partenaire Jeune Afrique Media Group, auprès de dirigeants d’institutions financières africaines, on enregistre une confiance plutôt nuancée, selon les types d’institutions. Sur ce critère, 88% des groupes internationaux, 115% des institutions panafricaines et 70% des acteurs régionaux attribuent une note égale ou supérieure à 7. Par secteur en revanche, les Fintechs se démarquent avec une note élevée de 9,25/10, tandis que les marchés de capitaux affichent une prudence assez notable avec une note inférieure à 7 en raison notamment de leur rôle. Quant aux banques et assurances, elles affichent également une prudence plutôt mesurée, reflétant une évaluation équilibrée entre opportunités et risques.
Face au contexte inflationniste, les institutions se sont adaptées et 88% des acteurs ont réajusté leurs stratégies d’investissements tandis que pour 78% d’entre eux, la politique tarifaire en parallèle et les modèles opérationnels, évoluent avec 67% des acteurs qui anticipent un durcissement du crédit et une hausse des coûts.
Quant à la gestion des risques, elle devient cruciale pour les acteurs qui prévoient une dégradation de la qualité des portefeuilles ce qui, selon eux, nécessite des dispositifs renforcés. Les priorités varient selon les secteurs et, alors que les banques mettent l’accent sur les politiques tarifaires et le crédit, les assurances privilégient les stratégies d’investissements et la maîtrise des coûts, tandis que les fintechs se concentrent sur les investissements.
En dépit des défis complexes, ces premiers résultats montrent que l’industrie financière en pleine transformation est capable de s’adapter. De cette tendance notée à travers ces évolutions par rapport aux perspectives économiques, se dégage l’enjeu majeur de la résilience de la finance africaine.
Au regard des différents secteurs comme la banque, les assurances, les marchés de capitaux, la microfinance ainsi que les autres institutions financières, on note pour l’ensemble des acteurs notamment, une amélioration en termes de rentabilité, d’efficacité opérationnelle qui se mesure par les coûts sur les revenus. De même, sur le critère de la solvabilité, celle-ci a été renforcée, « ce qui est important dans ce contexte inflationniste et de poly crises », souligne Mme Goudiaby.
Des défis et des risques
En marge du sommet AFIS et dans le cadre d’un panel sur le Baromètre de l’industrie financière africaine, Ramatoulaye Goudiaby, Directrice AFIS, Jeune Afrique Media Group et Mohamed Ali Jabira, Associé Deloitte Afrique francophone en charge du secteur financier, sont revenus sur les thématiques majeures qui ont été abordées dans l’étude. Selon M. Jabira, celles-ci tournent autour de Stratégie et business model (une réflexion sur les visions des différents acteurs financiers africains) ; gouvernance, risques et conformité (mitigation des risques) ; écosystème et inclusion. Ils ont surtout mis le doigt sur les nombreux défis, risques et préoccupations auxquels les acteurs et autres institutions financières africaines font face.
Aussi d’une année à l’autre, on note une évolution des défis liés notamment à la stabilité politique, la cyber sécurité, mais aussi ceux liés à l’accès aux compétences, la pression inflationniste et les transformations technologiques. Les stratégies mises en place sont assez différenciées sur les modèles opérationnels ou d’affaires. Au niveau des banques et assurances, par exemple, certains acteurs historiques ont investi, mais ont un peu de mal à adapter le capital humain à la problématique de la transformation digitale, à la différence d’acteurs plus souples comme les fintechs.
En gros, comparée à l’enquête de l’année dernière, on note dans le Baromètre 2024, une baisse sensible de la confiance des acteurs sur les perspectives macroéconomiques.
Les plus mal chaussés…
Les défis valant les risques auxquels le secteur financier africain est confronté, les préoccupations sont dominées aujourd’hui par l’inflation sur laquelle le secteur a adapté notamment la gestion du capital. Le renforcement des fonds propres est d’ailleurs une des mesures phares des banques centrales, afin que les établissements bancaires soient capables d’absorber les chocs liés à la pression inflationniste. Au-delà, le risque lié à la cyber sécurité demeure une des grandes préoccupations face aux attaques de plus en plus sophistiquées. Le plus cocasse à ce niveau, est que face à ce risque, les assureurs, eux-mêmes, sont les plus mal protégés.
Par une petite anecdote, Mme Goudiaby fait remarquer que lors d’une conférence sur la question, « A la question de savoir combien parmi les acteurs disposent d’une assurance contre la cyber sécurité, deux mains seulement s’étaient levées dans une salle de plus de deux cents personnes. » Mme Goudiaby d’ajouter : « Les cordonniers sont les plus mal chaussés. »
Last but not least, l’instabilité politique demeure également une préoccupation eu égard notamment à la situation qui prévaut dans le Sahel avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la sortie de trois pays de la CEDEAO, contribuant à la fragilisation de la zone.
Des ajustements
Face à tous ces défis, risques, préoccupations, les acteurs et institutions interrogés dans le cadre du Baromètre insistent sur le renforcement nécessaire et essentiel des fondamentaux que sont:
- rentabilité,
- performances opérationnelles,
- maîtrise des coûts, qui sont les éléments sur lesquels les acteurs ont pointé le doigt, en plus d’une certaine vigilance sur les profils de liquidités et la qualité des actifs.
Les institutions financières ont davantage élargi le spectre en intégrant la transformation digitale, notamment son externalisation, mais aussi l’harmonisation des règlementations a été exprimée avec force parmi les recommandations.
À travers une trentaine de questions adressées aux dirigeants d’institutions financières, cette enquête livre un tour d’horizon des enjeux et perspectives de la transformation du secteur. L’année dernière, le baromètre avait été publié dans un contexte marqué par la faillite soudaine de deux banques régionales américaines et les déboires de l’ex-géant Crédit Suisse racheté par UBS. L’impact de cette crise sur l’industrie bancaire Africaine n’avait pas changé fondamentalement les riches enseignements tirés de l’enquête.
Lejecos Magazine
À travers une trentaine de questions adressées aux dirigeants d’institutions financières, cette enquête livre un tour d’horizon des enjeux et perspectives de la transformation du secteur. L’année dernière, le baromètre avait été publié dans un contexte marqué par la faillite soudaine de deux banques régionales américaines et les déboires de l’ex-géant Crédit Suisse racheté par UBS. L’impact de cette crise sur l’industrie bancaire Africaine n’avait pas changé fondamentalement les riches enseignements tirés de l’enquête.
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