Le Sénégal s’est fixé pour ambition d’atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici à 2025. Ces dernières années, le pays a fait des progrès significatifs avec un taux d’accès national à l’électricité de 80,5 % en 2021. Selon la Banque mondiale, en milieu urbain, le taux est de 96 % contre 58,2 % en milieu rural alors qu’en 2020, le taux d’électrification du Sénégal était de 70,4 %. A ce rythme, l’objectif affiché serait bientôt atteint par le Sénégal selon M. Niane, directeur de l’électricité au ministère du Pétrole et de l’énergie. « Si la dynamique se poursuit, le Sénégal, à défaut d’atteindre l’accès universel, serait proche de l’objectif », ajoute –t-il.
M. Niane explique ce bond par la mise en place d’un écosystème favorable, qui a rendu possible tous ces progrès. Ainsi, pour parer à l’urgence, le Sénégal a mis en place d’abord le plan Takkal après les émeutes de l’électricité de 2011, avec beaucoup de ressources mobilisées pour assurer une fourniture correcte de l’énergie.
Avec le changement de régime, en 2012, ces efforts ont été poursuivis et accentués à travers le Fonds de soutien à l’énergie (FSE) ; l’augmentation des moyens alloués à la Société Africaine de Raffinage (SAR) et à la Société nationale d’électricité (SENELEC) et le recours à des producteurs privés indépendants.
« Ce dispositif a permis d’améliorer sensiblement la fourniture d’électricité avec moins de perturbations », explique M. Niane. Déjà en 2014, les délestages qui pouvaient durer des heures étaient devenus rares. Cette politique volontariste visait, dans un premier temps, à résorber le gap et, dans un second temps, à satisfaire la demande. Ces objectifs passent d’une part, par la sécurisation de la fourniture en combustible de la SENELEC pour assurer le fonctionnement en permanence de ses centrales électriques et, d’autre part par la réalisation d’importants investissements. Cela s’est traduit, au plan de la production électrique, par le triplement de la puissance installée qui a atteint 1.689 mégawatts en une décennie.
Actuellement, le gouvernement travaille sur une stratégie pour mieux prendre en charge la demande qui progresse, en moyenne, de 8 % par an mais également pour permettre à tous les Sénégalais où qu’ils se trouvent d’accéder à l’électricité. « Nous avons tiré expérience des émeutes de l’électricité de 2011 pour dérouler une politique volontariste de fourniture et d’accès à l’énergie », indique M. Niane, directeur de l’électricité, avant de poursuivre sur une note optimiste et constater que les efforts consentis commencent à payer. Aujourd’hui le Sénégal peut s’enorgueillir d’occuper la quatrième place sur 15 pays dans l’espace CEDEAO. Il vient après le Cap Vert, le Ghana, la Côte d’Ivoire et devant le Nigéria, pays producteur de pétrole qui dispose d’énormes ressources hydrauliques et par ailleurs première puissance économique du continent. Le directeur de l’électricité pense que si les chiffres sont actualisés, le Sénégal pourrait même dépasser la Côte d’Ivoire.
Toutefois malgré une fourniture correcte, le coût de l’électricité est encore cher au Sénégal et les industriels se plaignent. M. Khalil HAWALILI Jr, directeur général adjoint de SIMPA ne dit pas le contraire :« L’électricité est chère au Sénégal par rapport à des pays comme la Côte d’Ivoire qui sont nos concurrents ». M. Niane l’admet mais justifie ce coût par le mode de production de l’électricité au Sénégal qui dépend en grande partie des produits pétroliers que le pays importe et sur lesquels il n’a aucune maîtrise. Avec le conflit russo-ukrainien, les coûts du pétrole et du gaz ont exponentiellement augmenté, selon M. Niane en rappelant les efforts consentis par l’Etat pour maintenir les tarifs à des niveaux raisonnables et soutenables par les ménages et les entreprises.
Le directeur de l’électricité explique que le Sénégal dépense plus de 4 % de son Produit intérieur brut dans les subventions d’électricité, des produits pétroliers (essence, supercarburant et gasoil) et du gaz butane. La subvention de l’électricité prend la forme d’une compensation tarifaire à verser à la Société Nationale d’Electricité (SENELEC). Dans les conditions économiques actuelles, cette subvention devrait coûter 279,8 milliards de FCFA au budget de l’État en 2023. La subvention des produits pétroliers et du gaz prend la forme d’un remboursement des pertes commerciales supportées par les compagnies, obligées de vendre à des prix inférieurs au prix du marché. Cette subvention est chiffrée à 524,7 milliards de FCFA en 2023, si aucune mesure n’est prise pour la contenir. Au total, les subventions énergétiques franchiront la barre des 800 milliards de FCFA en 2023, après avoir coûté 750 milliards de FCFA en 2022. Ces subventions, note M. Niane, limitent les marges de manœuvre budgétaires de l’Etat. Par ailleurs, il soutient que leur élimination ou leur réduction drastique permettait d’orienter les ressources dégagées notamment pour accélérer la politique d’accès à l’électricité ou vers des dépenses sociales (santé, éducation) et les infrastructures prioritaires.
Cependant, le directeur de l’électricité veut être optimiste. Il souligne que le Sénégal va bientôt intégrer le cercle restreint de pays producteurs de pétrole et de gaz. Par conséquent, il dit s’attendre à une baisse du coût de l’électricité grâce notamment à la stratégie Gas two power prônée par les autorités. Il s’agit, à travers cette stratégie, de convertir les centrales thermiques de la SENELEC pour leur permettre de pouvoir fonctionner au gaz. Le gouvernement incite également les producteurs indépendants à faire de même.
Enfin, le Sénégal a adopté un Code de l’électricité en juillet 2021 et renforcé le régulateur devenu Commission de régulation du secteur de l’énergie en lieu et place de la commission de régulation du secteur de l’électricité, toujours dans le souci d’assurer une fourniture de qualité à un coût abordable pour le consommateur.
Lejecos Magazine
M. Niane explique ce bond par la mise en place d’un écosystème favorable, qui a rendu possible tous ces progrès. Ainsi, pour parer à l’urgence, le Sénégal a mis en place d’abord le plan Takkal après les émeutes de l’électricité de 2011, avec beaucoup de ressources mobilisées pour assurer une fourniture correcte de l’énergie.
Avec le changement de régime, en 2012, ces efforts ont été poursuivis et accentués à travers le Fonds de soutien à l’énergie (FSE) ; l’augmentation des moyens alloués à la Société Africaine de Raffinage (SAR) et à la Société nationale d’électricité (SENELEC) et le recours à des producteurs privés indépendants.
« Ce dispositif a permis d’améliorer sensiblement la fourniture d’électricité avec moins de perturbations », explique M. Niane. Déjà en 2014, les délestages qui pouvaient durer des heures étaient devenus rares. Cette politique volontariste visait, dans un premier temps, à résorber le gap et, dans un second temps, à satisfaire la demande. Ces objectifs passent d’une part, par la sécurisation de la fourniture en combustible de la SENELEC pour assurer le fonctionnement en permanence de ses centrales électriques et, d’autre part par la réalisation d’importants investissements. Cela s’est traduit, au plan de la production électrique, par le triplement de la puissance installée qui a atteint 1.689 mégawatts en une décennie.
Actuellement, le gouvernement travaille sur une stratégie pour mieux prendre en charge la demande qui progresse, en moyenne, de 8 % par an mais également pour permettre à tous les Sénégalais où qu’ils se trouvent d’accéder à l’électricité. « Nous avons tiré expérience des émeutes de l’électricité de 2011 pour dérouler une politique volontariste de fourniture et d’accès à l’énergie », indique M. Niane, directeur de l’électricité, avant de poursuivre sur une note optimiste et constater que les efforts consentis commencent à payer. Aujourd’hui le Sénégal peut s’enorgueillir d’occuper la quatrième place sur 15 pays dans l’espace CEDEAO. Il vient après le Cap Vert, le Ghana, la Côte d’Ivoire et devant le Nigéria, pays producteur de pétrole qui dispose d’énormes ressources hydrauliques et par ailleurs première puissance économique du continent. Le directeur de l’électricité pense que si les chiffres sont actualisés, le Sénégal pourrait même dépasser la Côte d’Ivoire.
Toutefois malgré une fourniture correcte, le coût de l’électricité est encore cher au Sénégal et les industriels se plaignent. M. Khalil HAWALILI Jr, directeur général adjoint de SIMPA ne dit pas le contraire :« L’électricité est chère au Sénégal par rapport à des pays comme la Côte d’Ivoire qui sont nos concurrents ». M. Niane l’admet mais justifie ce coût par le mode de production de l’électricité au Sénégal qui dépend en grande partie des produits pétroliers que le pays importe et sur lesquels il n’a aucune maîtrise. Avec le conflit russo-ukrainien, les coûts du pétrole et du gaz ont exponentiellement augmenté, selon M. Niane en rappelant les efforts consentis par l’Etat pour maintenir les tarifs à des niveaux raisonnables et soutenables par les ménages et les entreprises.
Le directeur de l’électricité explique que le Sénégal dépense plus de 4 % de son Produit intérieur brut dans les subventions d’électricité, des produits pétroliers (essence, supercarburant et gasoil) et du gaz butane. La subvention de l’électricité prend la forme d’une compensation tarifaire à verser à la Société Nationale d’Electricité (SENELEC). Dans les conditions économiques actuelles, cette subvention devrait coûter 279,8 milliards de FCFA au budget de l’État en 2023. La subvention des produits pétroliers et du gaz prend la forme d’un remboursement des pertes commerciales supportées par les compagnies, obligées de vendre à des prix inférieurs au prix du marché. Cette subvention est chiffrée à 524,7 milliards de FCFA en 2023, si aucune mesure n’est prise pour la contenir. Au total, les subventions énergétiques franchiront la barre des 800 milliards de FCFA en 2023, après avoir coûté 750 milliards de FCFA en 2022. Ces subventions, note M. Niane, limitent les marges de manœuvre budgétaires de l’Etat. Par ailleurs, il soutient que leur élimination ou leur réduction drastique permettait d’orienter les ressources dégagées notamment pour accélérer la politique d’accès à l’électricité ou vers des dépenses sociales (santé, éducation) et les infrastructures prioritaires.
Cependant, le directeur de l’électricité veut être optimiste. Il souligne que le Sénégal va bientôt intégrer le cercle restreint de pays producteurs de pétrole et de gaz. Par conséquent, il dit s’attendre à une baisse du coût de l’électricité grâce notamment à la stratégie Gas two power prônée par les autorités. Il s’agit, à travers cette stratégie, de convertir les centrales thermiques de la SENELEC pour leur permettre de pouvoir fonctionner au gaz. Le gouvernement incite également les producteurs indépendants à faire de même.
Enfin, le Sénégal a adopté un Code de l’électricité en juillet 2021 et renforcé le régulateur devenu Commission de régulation du secteur de l’énergie en lieu et place de la commission de régulation du secteur de l’électricité, toujours dans le souci d’assurer une fourniture de qualité à un coût abordable pour le consommateur.
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