En l’espace de deux ans, confie l’actuel président de l’Union africaine (Ua), la pandémie de Covid-19 a engendré une situation économique particulièrement préoccupante, qui s’est traduite par une baisse importante de la croissance africaine, voire, dans certains cas, par des récessions.
Au moment où nous commencions enfin à sortir la tête de l’eau, la guerre en Ukraine a éclaté, regrette le président de la République sénégalaise. Avec pour conséquence une très forte hausse du cours des produits pétroliers, une augmentation sensible du prix des denrées alimentaires – notamment du blé –, le renchérissement du prix des fertilisants et des semences, etc. Tout cela a un très fort impact sur le coût de la vie, sur le pouvoir d’achat des Africains, note-t-il dans la foulée.
En outre, ajoute M. Sall, si nous ne parvenons pas à nous approvisionner en fertilisants ou en céréales, une famine peut survenir. L’Afrique, tout en étant géographiquement éloignée de ce conflit, en est l’une des premières victimes commente le président Sall, qui confie que « c’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour un retour rapide à la paix ».
« La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver. »
Un autre champ de préoccupation concerne les coups d’État (au Mali, en Guinée, au Burkina), et ces transitions qui perdurent. « Tout cela est le reflet de la crise profonde qui frappe ces pays. », déclare Macky Sall qui soutient que les coups d’État ne sont pas pour autant une solution. Ce n’est pas acceptable, assène le président en exercice de l’Ua. « Nous avons essayé, dans le cadre de la Cedeao, d’accompagner ces pays afin que leurs périodes de transition soient de courte durée. Une transition, par définition, n’a pas vocation à s’éterniser, il faut être raisonnable. », fait savoir le président Sall.
Si les institutions africaines rencontrent des difficultés avec la Guinée, le Mali et le Burkina, c’est parce que, selon lui, ces pays représentent des enjeux géostratégiques pour l’Est comme pour l’Ouest. « La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver. », Soutient Macky Sall.
« Au Mali, les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois déjà. Nous acceptions de leur laisser seize mois de plus. La junte, elle, a parlé de [rester encore] vingt-quatre mois. J’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois. », martèle le chef de l’Etat sénégalais.
Pour la Guinée, il indique que la Cedeao va devoir prendre des mesures. « Nous étions tout à fait disposés à collaborer avec les nouvelles autorités pour accompagner la transition. Réponse sans appel de la junte : ce sera trente-neuf mois ! C’est impensable. », déclare-t-il. Avant de remarquer que le Burkina, lui, semble plus raisonnable dans ses discussions avec l’organisation ouest-africaine.
Bassirou MBAYE
Au moment où nous commencions enfin à sortir la tête de l’eau, la guerre en Ukraine a éclaté, regrette le président de la République sénégalaise. Avec pour conséquence une très forte hausse du cours des produits pétroliers, une augmentation sensible du prix des denrées alimentaires – notamment du blé –, le renchérissement du prix des fertilisants et des semences, etc. Tout cela a un très fort impact sur le coût de la vie, sur le pouvoir d’achat des Africains, note-t-il dans la foulée.
En outre, ajoute M. Sall, si nous ne parvenons pas à nous approvisionner en fertilisants ou en céréales, une famine peut survenir. L’Afrique, tout en étant géographiquement éloignée de ce conflit, en est l’une des premières victimes commente le président Sall, qui confie que « c’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour un retour rapide à la paix ».
« La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver. »
Un autre champ de préoccupation concerne les coups d’État (au Mali, en Guinée, au Burkina), et ces transitions qui perdurent. « Tout cela est le reflet de la crise profonde qui frappe ces pays. », déclare Macky Sall qui soutient que les coups d’État ne sont pas pour autant une solution. Ce n’est pas acceptable, assène le président en exercice de l’Ua. « Nous avons essayé, dans le cadre de la Cedeao, d’accompagner ces pays afin que leurs périodes de transition soient de courte durée. Une transition, par définition, n’a pas vocation à s’éterniser, il faut être raisonnable. », fait savoir le président Sall.
Si les institutions africaines rencontrent des difficultés avec la Guinée, le Mali et le Burkina, c’est parce que, selon lui, ces pays représentent des enjeux géostratégiques pour l’Est comme pour l’Ouest. « La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver. », Soutient Macky Sall.
« Au Mali, les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois déjà. Nous acceptions de leur laisser seize mois de plus. La junte, elle, a parlé de [rester encore] vingt-quatre mois. J’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois. », martèle le chef de l’Etat sénégalais.
Pour la Guinée, il indique que la Cedeao va devoir prendre des mesures. « Nous étions tout à fait disposés à collaborer avec les nouvelles autorités pour accompagner la transition. Réponse sans appel de la junte : ce sera trente-neuf mois ! C’est impensable. », déclare-t-il. Avant de remarquer que le Burkina, lui, semble plus raisonnable dans ses discussions avec l’organisation ouest-africaine.
Bassirou MBAYE