Désaccords entre les traders suisses de commodities sur la question de la transparence

Lundi 4 Mai 2015

Le groupe de négoce des matières premières basé à Genève Trafigura menace de quitter la Swiss Trading and Shipping Association (STSA) en raison des profondes divergences avec les autres membres de l’organisation sur la délicate question de la transparence, rapporte le quotidien suisse Le Tempsle 1er mai.


«Pour l’heure, il ne s’agit que de bruits, qui ont notamment ricoché dans les couloirs du Beau-Rivage durant le sommet sur les matières premières organisé la semaine dernière par le Financial Times à Lausanne. Mais cela reflète les tensions de plus en plus vives au sein de l’association, qui regroupe certaines des plus grosses entreprises suisses – en termes de chiffre d’affaires. En particulier concernant la délicate question de la transparence», écrit le journal.
«En ce moment, pour Trafigura, la question de quitter la STSA n’est pas d’actualité. Mais il est vrai que nous ne sommes pas satisfaits de la manière dont la STSA, et en particulier son président et son secrétaire général, évoque publiquement l’ITIE», souligne le responsable des affaires publiques du groupe, Andrew Gowers.
La décision de Trafigura de rejoindre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) se trouve au cœur des tensions qui traversent le lobby suisse des matières premières. Trafigura estime que plus vite les traders rejoindront cette initiative destinée aux sociétés extractives, plus vite ils pourront la convertir en règle applicable à leur société. «Ce que nous voulons, c’est que les autres membres de la STSA rejoignent l’ITIE avec nous. Il s’agit de la seule manière viable de publier les paiements réalisés aux gouvernements, reconnue par les autorités des pays membres du G7 comme par celles du gouvernement suisse»,  indique Andrew Gowers.
Pour plusieurs négociants de matières premières comme  Gunvor, Vitol ou Mercuria, l’ITIE, qui vise à rendre plus transparents les revenus issus de l’extraction des ressources naturelles pour lutter contre la corruption,  possède de trop nombreuses lacunes pour être appliquée telle quelle au monde du négoce. Le directeur de Vitol pour la Suisse, David Fransen, expliquait encore dans les colonnes de L’Agefi début avril qu’«adapter les règles fabriquées pour d’autres secteurs comme l’industrie extractive n’était pas une solution appropriée». Mais Trafigura  n’a pas apprécié qu’il s’exprime à cette occasion avec sa casquette de président de la STSA.
Après la croissance rapide qu’a connue le secteur du négoce des matières premières durant les années 2000, les géants de l’industrie doivent désormais faire face à une augmentation de la régulation et à des pressions pour faire la lumière sur leurs paiements, notamment aux gouvernements dans les pays émergents ou en développement. Ces pressions émanent non seulement des autorités et des ONG, mais également des investisseurs et des banques qui financent leurs activités 
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