La dette publique sénégalaise est estimée à 9176 milliards en 2020, soit 64% du Pib. Une réalité qui inquiète les autorités, malgré les discours politiques visant à relativiser ce niveau élevé. Dans le document relatif à la Stratégie de gestion de la dette à moyen-terme (2020-2022), le ministère des Finances et du Budget étale ses préoccupations sur la question.
En effet, le Sénégal a de plus en plus du mal à avoir accès à des prêts concessionnels sur le marché international. Or, ces ressources extérieures concessionnelles représentaient 44% du portefeuille de la dette publique à fin décembre 2019. Une baisse qui s’explique par le fait que le pays a franchi le seuil des économies dites émergentes.
Il fallait donc nécessairement se tourner vers les prêts non-concessionnels. Et ceci a rapidement creusé l’encours de la dette qui passe de 7 138, 5 milliards FCFA en décembre 2018 à 7 825,3 milliards FCFA à la fin de l’année 2019, soit 10% de plus. « La hausse du stock de la dette publique est essentiellement imputable aux emprunts commerciaux extérieurs qui se sont accrus de 129% entre 2018 et 2019, suivis des prêts semi-concessionnels qui ont augmenté de 33% sur la même période », mentionne le document.
A cela s’ajoutent des facteurs de vulnérabilité parmi lesquels le taux de change. « Une diversification de la base d’investisseurs et une orientation vers des ressources commerciales libellées notamment en monnaie locale permettront une mitigation de l’exposition au risque du taux de change qui pèse sur le portefeuille de dette publique actuel dont près de 86% seraient libellés en devises étrangères », suggère les techniciens.
À titre illustratif, 46% de la dette extérieure du Sénégal est en dollar américain et devises assimilées. Or, le dollar est une monnaie fluctuante. Ce qui accroît les risques liés au taux de change.
Un potentiel de 600 milliards dans le marché domestique
Les deux autres facteurs de vulnérabilité restent le risque de refinancement et le taux d’intérêt. En fait, relèvent les rédacteurs, « près de 16% de la dette intérieure devrait arriver à échéance dans un an avec une maturité moyenne de 3,6 ans ». Pour le taux d’intérêt, 17% de la dette extérieure et 16% de la dette intérieure devraient être refixés dans un an.
Pour limiter tous ces risques, le Sénégal compte saisir les opportunités que lui offre le marché domestique des titres publics où il y a un potentiel de 600 milliards. « L’augmentation des financements semi-concessionnels, l’accès aux guichets BAD et BIRD ainsi que la diversification de la base des investisseurs axée sur les financements innovants liés notamment aux PPP (Partenariat public privé : Ndlr) permettront de faire face à une éventuelle réduction des financements concessionnels étant donné que le Sénégal veut atteindre l’émergence », prévoit le ministère des Finances.
Le 31 décembre, face à la presse, le président Macky Sall déclarait qu’il ne croyait pas au débat sur le niveau de la dette. C’est un débat destiné à infantiliser les Africains, disait-il, s’appuyant sur le fait que les pays occidentaux qui agitent cette question ont des dettes au-delà des 100% du Pib. Seulement, ce document montre que son gouvernement surveille cette dette comme du lait sur le feu.
Seneweb
En effet, le Sénégal a de plus en plus du mal à avoir accès à des prêts concessionnels sur le marché international. Or, ces ressources extérieures concessionnelles représentaient 44% du portefeuille de la dette publique à fin décembre 2019. Une baisse qui s’explique par le fait que le pays a franchi le seuil des économies dites émergentes.
Il fallait donc nécessairement se tourner vers les prêts non-concessionnels. Et ceci a rapidement creusé l’encours de la dette qui passe de 7 138, 5 milliards FCFA en décembre 2018 à 7 825,3 milliards FCFA à la fin de l’année 2019, soit 10% de plus. « La hausse du stock de la dette publique est essentiellement imputable aux emprunts commerciaux extérieurs qui se sont accrus de 129% entre 2018 et 2019, suivis des prêts semi-concessionnels qui ont augmenté de 33% sur la même période », mentionne le document.
A cela s’ajoutent des facteurs de vulnérabilité parmi lesquels le taux de change. « Une diversification de la base d’investisseurs et une orientation vers des ressources commerciales libellées notamment en monnaie locale permettront une mitigation de l’exposition au risque du taux de change qui pèse sur le portefeuille de dette publique actuel dont près de 86% seraient libellés en devises étrangères », suggère les techniciens.
À titre illustratif, 46% de la dette extérieure du Sénégal est en dollar américain et devises assimilées. Or, le dollar est une monnaie fluctuante. Ce qui accroît les risques liés au taux de change.
Un potentiel de 600 milliards dans le marché domestique
Les deux autres facteurs de vulnérabilité restent le risque de refinancement et le taux d’intérêt. En fait, relèvent les rédacteurs, « près de 16% de la dette intérieure devrait arriver à échéance dans un an avec une maturité moyenne de 3,6 ans ». Pour le taux d’intérêt, 17% de la dette extérieure et 16% de la dette intérieure devraient être refixés dans un an.
Pour limiter tous ces risques, le Sénégal compte saisir les opportunités que lui offre le marché domestique des titres publics où il y a un potentiel de 600 milliards. « L’augmentation des financements semi-concessionnels, l’accès aux guichets BAD et BIRD ainsi que la diversification de la base des investisseurs axée sur les financements innovants liés notamment aux PPP (Partenariat public privé : Ndlr) permettront de faire face à une éventuelle réduction des financements concessionnels étant donné que le Sénégal veut atteindre l’émergence », prévoit le ministère des Finances.
Le 31 décembre, face à la presse, le président Macky Sall déclarait qu’il ne croyait pas au débat sur le niveau de la dette. C’est un débat destiné à infantiliser les Africains, disait-il, s’appuyant sur le fait que les pays occidentaux qui agitent cette question ont des dettes au-delà des 100% du Pib. Seulement, ce document montre que son gouvernement surveille cette dette comme du lait sur le feu.
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