Elaboration de la deuxième phase du Pse : Une forte implication du privé national souhaitée

Vendredi 27 Juillet 2018

Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a lancé le processus d’élaboration de la phase II du Plan Sénégal émergent (Pse) 2019-2023. Hier, le privé national a échangé avec les agents de ce département, sur les orientations que l’investissement public doit prendre dans cette phase, pour une croissance économique inclusive et durable.


La mise en œuvre de la première phase du Plan Sénégal émergent (Pse) 2014-2018, a permis de faire des « progrès réels et significatifs », en termes de croissance économique avec un Pib réel supérieur à 6 %, dans le domaine de la santé, de la protection sociale, de l’accès à l’eau etc. a déclaré, hier, le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), Bassirou Samba Niasse. Il présidait une rencontre de partage du rapport provisoire de la phase 2 du Pse 2019-2023, avec le secteur privé national. Celle-ci, fait suite à l’atelier portant sur le diagnostic et la formulation de la stratégie, organisé en décembre 2017. Cette dynamique est, selon lui, le résultat de la mise en place d’un « ensemble cohérent de réformes structurelles de grande envergure et d’investissements publics et privés, bien ciblés, dans un cadre macroéconomique bien planifié ». Toutefois, souligne M. Niasse, un accroissement significatif des investissements du secteur privé national, surtout, dans des projets de partenariats public-privé, reste un des défis majeurs de notre pays.
Cet atelier constitue, explique-t-il, une occasion de partage des réflexions et initiatives pour renforcer les performances économiques de notre pays, « gage d’un développement solide, stable et de cohésion sociale ». « Si nous voulons gagner le pari de l’émergence en 2035, nous devons mettre l’accent sur l’accumulation du capital humain, le relèvement de la productivité, l’amélioration des facteurs de production, la promotion de l’équité et l’égalité des genres, la recherche et l’innovation, la gouvernance », a-t-il déclaré. De l’avis du secrétaire général du Mefp, il conviendrait « de s’orienter vers des secteurs moteurs, porteurs de croissance et d’exportation, d’accroître le niveau des investissements, de promouvoir une industrialisation inclusive et durable ».
 
Chemin vers l’émergence

Le coordonnateur de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), Mayacine Camara, s’est félicité des « bons résultats », enregistrés dans la première phase du Pse. « Le chemin vers l’émergence est aujourd’hui rassurant. Le Sénégal est sur une très bonne pente qui nous permet d’espérer », a fait savoir Mayacine Camara, tout en reconnaissant qu’« il y a beaucoup d’efforts à faire parce que nous venons de très loin ». Pour que la croissance économique soit partagée et ressentie par tous les Sénégalais, il est nécessaire, à ses yeux, de mettre davantage l’accent sur l’inclusion sociale. Pour ce faire, poursuit M. Camara, il faudra impliquer le secteur privé national dans les investissements publics et le motiver à intervenir et à investir.
Le coordonnateur de la Dgppe pense que l’efficacité voudrait que « l’investissement public soit un levier pour l’investissement du privé national ». C’est pourquoi, Alioune Bâ du Conseil national du patronat (Cnp) du Sénégal, a invité le gouvernement à davantage miser sur le privé national pour cette deuxième phase du Pse. « Il est important que nous puissions mieux nous sentir dans les projets du Pse », soutient-il, tout en assurant que le secteur privé a démontré ses capacités financières et techniques à dérouler les projets prévus. Le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Bassirou Samba Niasse souligne que les recommandations de l’atelier permettront de lever les contraintes identifiées et d’aboutir à l’émergence à l’horizon 2035.
 
LE CRÉDIT À L’ÉCONOMIE RESTE INSUFFISANT

Le crédit à l’économie reste sur une dynamique inférieure à celle des pays comparateurs, conséquence de la faible mobilisation de l’épargne privée nationale qui se situe environ à 10 % du Pib en 2016, contre 33,32 en Côte d’Ivoire et en Malaisie, et 24 % au Sri Lanka. Il est noté une prépondérance des crédits fournis dans le court, moyen et long terme aux services comparativement aux industries manufacturières et à l’agriculture.
 

UNE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS ET RÉFORMES À ACCÉLÉRER

Sur la période 2014-2017, le montant acquis programmé, évalué à partir de l’ensemble des financements intérieurs et extérieurs acquis, s’élève à 7.796,534 milliards de FCfa. Les projets/programmes pris en compte dans ce financement (813 projets répartis sur les 29 sous-secteurs logés dans les trois axes stratégiques du Pse) sont ceux concourant à l’atteinte des objectifs du Pse et inscrits dans le Programme triennal d’investissements publics (Ptip) 2014-2016, ceux relatifs aux conventions de financement conclues en 2012 et 2013 ou au budget de fonctionnement à valorisation du capital humain. Le montant des projets exécutés au titre du financement acquis du Plan d’actions prioritaires (Pap-Pse) s’élève à 3.124, 165 milliards de FCfa, soit un taux de 65, 13 %. Au titre du gap de financement, sur une programmation de 3.158,4 milliards de FCfa, le montant des projets exécutés se situe à 272, 428 milliards de FCfa, soit un taux de 8,63 %.
FINANCEMENT DES PROJETS ET RÉFORMES PHARES : UN ENDETTEMENT À SURVEILLER

Dans la première version de l’élaboration de la deuxième phase du Pse, on note que la mise en œuvre de ce plan sur la période 2014-2018 a nécessité d’importantes ressources pour le financement des projets et réformes phares. Dans la stratégie d’endettement, il est recommandé que les modalités de financements proposées respectent les conditions de coûts et de risques, afin de préserver la viabilité des finances publiques à travers une gestion prudente de la dette, le recours aux ressources concessionnelles. En 2017, le stock de la dette s’est établi à 6.010,5 milliards de FCfa contre 4.112, 9 milliards en 2014. Ce qui fait que la dette publique a sensiblement augmenté pour atteindre 61 % en 2017 contre 53,1 % du Pib en 2014. Un ratio qui est en dessous de la norme communautaire fixée à 70 %. Elle reste soutenable en raison de la structure de la dette extérieure, qui reste largement concessionnelle.
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