Selon l’étude de « Send Money Africa », pour la seule année 2012, « 30 millions d’émigrés africains ont envoyé pratiquement 60 milliards de dollars à 120 millions de bénéficiaires. Mais, relève « Send Money Africa », financé par le projet AIR, « le coût de ces transferts est tel que les sommes envoyées n’ont pas tout l’impact qu’elles pourraient avoir, car les Africains déboursent plus que n’importe quel autre groupe de migrants pour envoyer l’argent chez eux ». Ainsi, l’étude recommande de ramener « le coût des transferts à 5 % du montant transféré, un objectif que le G8 et le G20 visent en 2014 ». Une telle réduction participerait à « restituer 4 milliards de dollars aux migrants africains et à leurs familles », souligne la BM. En outre, elle annonce que « la réduction des frais de transfert contribue aussi à promouvoir l’inclusion financière, car ces transactions sont souvent les premiers services financiers utilisés par les destinataires, qui sont ensuite davantage susceptibles de recourir à d’autres prestations comme les comptes bancaires. Par ailleurs, toujours au chapitre des solutions envisageables pour faire baisser les tarifs des transferts, Massimo Cirasino, Responsable des Services d’infrastructure financière et d’envois de fonds à la BM, est d’avis que « tout se joue au niveau de la concurrence et de la transparence ». Il estime que « les pouvoirs publics devraient prendre des mesures pour ouvrir le marché des envois de fonds à la concurrence ». Il poursuit pour dire qu’une « concurrence accrue, ajoutée à une meilleure information des consommateurs, peut contribuer à baisser les tarifs des transferts de fonds ». L’étude de « Send Money Africa » décrit aussi que les « banques pratiquent les tarifs les plus élevés parmi tous les prestataires de services d’envoi de fonds et sont souvent le seul circuit financier auquel les migrants africains ont accès ». Ainsi, un cadre réglementaire encourageant la concurrence entre les prestataires peut non seulement élargir la palette de choix accessibles aux migrants, mais aussi contribuer à abaisser les tarifs des transferts, plaide l’étude de la BM. Cette dernière indique que « les travailleurs migrants enfin tireraient profit, d’une information plus transparente sur ce type de services, puisqu’ils pourraient prendre leurs décisions en toute connaissance de cause ».
Moustapha Dia