Monsieur. le PCA, quel bilan pouvez-vous dégagé à l’issue de trois jours de l’atelier national sur « Sols et changements climatiques » ?
Un des enseignements majeurs de l’atelier est que la dégradation des sols est très avancée au Sénégal. Cette dégradation globale qui résulte de l’érosion hydrique, éolienne, la salinisation et l’acidification a été évaluée à un minimum de 1% du Produit intérieur brut (PIB) du Sénégal. Cela veut dire que chaque année, le Sénégal perdrait au minimum 85 à 90 milliards FCFA du fait de cette dégradation. Donc cela nécessite une réaction importante et dans le long terme. C’est pour cela que le gouvernement avait adopté un cadre national d’investissement stratégique pour la gestion durable des terres (CNIS/GDT) qui est un cadre de concertation et de mise en commun des efforts des différentes structure pour lutter contre cette dégradation.
Les principaux enseignements de cet atelier c’est que premièrement nous n’avons pas une connaissance suffisamment précise de nos sols pour pouvoir lutter contre leur dégradation. Nous disposons d’une carte à 1/1000.000 ème qui date de 1965 et différentes cartes à échelle plus petite (1/50.000 ème) pour des zones relativement limitées comme la vallée du fleuve Sénégal (Nord). La recommandation la plus forte est qu’il faudrait que nous dégagions plus de moyens pou une connaissance plus précise de nos sols.
Une autre recommandation est la mise en œuvre des conclusions du conseil interministériel sur le CNIS/GDT qui est un cadre de concertation et de mise en commun des efforts des différentes structure pour lutter contre cette dégradation.
La dégradation des sols n’attend pas. Qu’est ce qu’il faut à l’INP pour lutter contre ce phénomène ?
Il faut plusieurs choses. Je rappelle que l’INP est un institut relativement jeune qui a été crée en 2004. Mais il ne part pas de rien puisque le bureau pédologie était géré par l’Isra. Donc il a hérité d’un certain nombre d’outils. Maintenant son effectif est relativement limité. Il faut un renforcement de ces effectifs et des moyens financiers. Notre Etat n’est pas riche. Mais les hautes autorités ont donné des instructions pour que les moyens de l’INP soient renforcés graduellement.
Il y a ensuite une meilleure organisation puisque l’INP ne peut pas à lui tout seul le problème de la dégradation des terres. Il y a d’autres structures tels que l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR), l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), le Centre de suivi écologique ainsi que différentes autres structures qui doivent collaborer avec l’INP pour atteindre l’objectif d’une meilleure connaissance de nos sols et mettre en œuvre les nombreuses recommandations de l’atelier.
Parmi celles-ci, il y a le renforcement des capacités des producteurs, mais aussi les collectivités locales et tous les autres acteurs (hôteliers, entreprises s’implantant dans les terroirs, les sociétés minières etc.) à qui il faut inculquer le minimum de réflexe en termes de gestion durable des terres.
Quels sont les risques que la planète court à la dégradation des terres ?
La FAO estime qu’il faudrait que la production alimentaire augmente de 60% d’ici 2050 et que malgré l’importance de ces chiffres, si on met les bonnes pratiques en termes de gestion durable des terres, on peut relever la productivité de la production de 58%. Par ailleurs, si rien n’est fait, la production alimentaire pourrait baisser de 14% alors que la population augmente à un rythme de 2,5%. Voyez le ratio de disponibilité alimentaire par tête va être très faible si rien n’est fait. Autre chose, la Banque mondiale sur le volet changement climatique donne dans ses projections une baisse des superficies cultivées de 40% en Afrique subsaharienne. Donc, tous ces chiffres doivent nous alerter. Les hautes autorités sont parfaitement au courant de cela. Maintenant, il reste au niveau technique de mettre en œuvre ces recommandations pour que ces catastrophes ne nous tombent pas sur la tête.
Entretien réalisé par El Hadj Diakhaté
Un des enseignements majeurs de l’atelier est que la dégradation des sols est très avancée au Sénégal. Cette dégradation globale qui résulte de l’érosion hydrique, éolienne, la salinisation et l’acidification a été évaluée à un minimum de 1% du Produit intérieur brut (PIB) du Sénégal. Cela veut dire que chaque année, le Sénégal perdrait au minimum 85 à 90 milliards FCFA du fait de cette dégradation. Donc cela nécessite une réaction importante et dans le long terme. C’est pour cela que le gouvernement avait adopté un cadre national d’investissement stratégique pour la gestion durable des terres (CNIS/GDT) qui est un cadre de concertation et de mise en commun des efforts des différentes structure pour lutter contre cette dégradation.
Les principaux enseignements de cet atelier c’est que premièrement nous n’avons pas une connaissance suffisamment précise de nos sols pour pouvoir lutter contre leur dégradation. Nous disposons d’une carte à 1/1000.000 ème qui date de 1965 et différentes cartes à échelle plus petite (1/50.000 ème) pour des zones relativement limitées comme la vallée du fleuve Sénégal (Nord). La recommandation la plus forte est qu’il faudrait que nous dégagions plus de moyens pou une connaissance plus précise de nos sols.
Une autre recommandation est la mise en œuvre des conclusions du conseil interministériel sur le CNIS/GDT qui est un cadre de concertation et de mise en commun des efforts des différentes structure pour lutter contre cette dégradation.
La dégradation des sols n’attend pas. Qu’est ce qu’il faut à l’INP pour lutter contre ce phénomène ?
Il faut plusieurs choses. Je rappelle que l’INP est un institut relativement jeune qui a été crée en 2004. Mais il ne part pas de rien puisque le bureau pédologie était géré par l’Isra. Donc il a hérité d’un certain nombre d’outils. Maintenant son effectif est relativement limité. Il faut un renforcement de ces effectifs et des moyens financiers. Notre Etat n’est pas riche. Mais les hautes autorités ont donné des instructions pour que les moyens de l’INP soient renforcés graduellement.
Il y a ensuite une meilleure organisation puisque l’INP ne peut pas à lui tout seul le problème de la dégradation des terres. Il y a d’autres structures tels que l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR), l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), le Centre de suivi écologique ainsi que différentes autres structures qui doivent collaborer avec l’INP pour atteindre l’objectif d’une meilleure connaissance de nos sols et mettre en œuvre les nombreuses recommandations de l’atelier.
Parmi celles-ci, il y a le renforcement des capacités des producteurs, mais aussi les collectivités locales et tous les autres acteurs (hôteliers, entreprises s’implantant dans les terroirs, les sociétés minières etc.) à qui il faut inculquer le minimum de réflexe en termes de gestion durable des terres.
Quels sont les risques que la planète court à la dégradation des terres ?
La FAO estime qu’il faudrait que la production alimentaire augmente de 60% d’ici 2050 et que malgré l’importance de ces chiffres, si on met les bonnes pratiques en termes de gestion durable des terres, on peut relever la productivité de la production de 58%. Par ailleurs, si rien n’est fait, la production alimentaire pourrait baisser de 14% alors que la population augmente à un rythme de 2,5%. Voyez le ratio de disponibilité alimentaire par tête va être très faible si rien n’est fait. Autre chose, la Banque mondiale sur le volet changement climatique donne dans ses projections une baisse des superficies cultivées de 40% en Afrique subsaharienne. Donc, tous ces chiffres doivent nous alerter. Les hautes autorités sont parfaitement au courant de cela. Maintenant, il reste au niveau technique de mettre en œuvre ces recommandations pour que ces catastrophes ne nous tombent pas sur la tête.
Entretien réalisé par El Hadj Diakhaté