Gestion des ressources naturelles: Dakar et Bissau invités à dérouler une politique commune

Mercredi 20 Novembre 2013

Le directeur du Parc des mangroves de Cacheu (Guinée-Bissau), Fernando Biag, a invité mercredi les autorités de son pays et celles du Sénégal à adopter une politique commune de gestion des ressources naturelles.


S'entretenant avec des journalistes à la fin d'une mission de cinq jours dans la région de Ziguinchor, M. Biag a dit que ''les efforts consentis dans la conservation des ressources naturelles doivent être une préoccupation au niveau local, national et mondial''. Cela étant, la Guinée-Bissau et le Sénégal ont intérêt à dérouler une politique commune de gestion des ressources naturelles, d'autant plus qu'"ils ont les mêmes écosystèmes".

Il a précisé que sa visite au Sénégal rentre dans le cadre d'un partenariat avec l'ONG Agir autrement pour le développement en Afrique (AGADA) et est financée par l'Institut de biodiversité et des aires marines de la Guinée-Bissau (IBAP-GB).  Le directeur du Parc des mangroves de Cacheu affirme que ''la Guinée-Bissau et la Casamance partagent les mêmes écosystèmes, le même peuple et la même histoire''.

''C'est pourquoi nous aimerions qu'une aire marine protégée frontalière soit mise en place. Cela nous aiderait beaucoup dans la gestion durable des ressources naturelles dont nous dépendons beaucoup'', a plaidé Fernando Biag. Il a loué les efforts des populations casamançaises dans le domaine de la conservation des ressources naturelles, à travers la création d'aires protégées autonomes communautaires.

''La meilleure façon de protéger les ressources naturelles, c'est de créer des aires marines protégées'', a-t-il dit, annonçant que la Guinée-Bissau veut, dans quelques années, transformer un quart de son territoire en aires marines protégées.

Le Parc des mangroves de Cacheu a une superficie de 80.000 hectares. C'est un lieu de reproduction d'espèces marines, les crevettes surtout. Situé à la frontière du Sénégal avec la Guinée-Bissau, il est occupé à 68% par la mangrove, selon M. Biag. 

''La gestion des ressources naturelles a besoin de beaucoup d'efforts et de synergies de la part des peuples. Si des efforts de conservation sont fournis dans une partie, et que dans l'autre lâche prise, cela risque de poser problème'', a expliqué Malick Djiba, le secrétaire exécutif d'AGADA.

Cette ONG et le Parc des mangroves de Cacheu veulent mettre en place une politique commune de gestion des ressources naturelles, entre la Guinée-Bissau et le Sénégal, selon M. Djiba. 

''La forte pression sur les ressources naturelles sera ressentie des deux côtés de la frontière entre les deux pays. Ce sont les peuples qui vont en pâtir. Donc, les deux pays doivent harmoniser leurs pratiques, en vue d'une gestion durable de leurs ressources naturelles'', a-t-il plaidé. M. Djiba a rappelé qu'il existe des cadres de gestion commune des ressources naturelles en Afrique de l'Ouest. Il a cité le Programme régional côtier et marin (PRCM) et le Réseau des aires marines protégées de l'Afrique de l'Ouest (RAMPAO), en laissant entendre que le Sénégal et la Guinée-Bissau peuvent ensemble avoir une initiative similaire. 

La délégation conduite par M. Biag comprenait un ingénieur forestier, un biologiste marin et des gardes du Parc des mangroves de Cacheu. Elle a visité l'aire marine protégée d'Abéné, le reposoir des oiseaux de Kassel, le quai de débarquement de Kafountine, et l'aire protégée autonome communautaire de Mangagoulack, dans le département de Bignona.

Dans le département d'Oussouye, les agents du Parc des mangrove de Cacheu ont visité le village de Mlomp pour s'enquérir du processus de mise en œuvre d'une aire marine protégée communautaire. 
Ils ont aussi visité l'éco-parc de Diembéring, qui est le fruit d'une initiative privée de préservation de l'environnement.
APS

Actu-Economie


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